Aujourd’hui Antoine, vous nous parlez d’un rendez-vous passé ?
Tout à fait Nicolas : dimanche dernier, c’était la journée mondiale des pauvres. Un rendez-vous important qui est venu nous rappeler au cœur de ce nouveau confinement que nous ne sommes pas seuls ! Certains souffrent plus que d’autres et dans notre société, il y a des fragilités immenses et des destins brisés. On peut en parler de manière très distante comme d’un problème à résoudre : il y a le drame des sans domicile fixe, celui des migrants, la traite d’êtres humains qui prend des formes multiples et à laquelle nous sommes régulièrement confrontés en Asie du Sud-Est. Il y a l’analphabétisme qui fait des ravages, l’inégalité des chances, la misère, la faim dans le monde… Tous ces termes sont exacts, ce sont les drames du quotidien de nombreuses personnes, ce sont aussi les combats de nombreuses associations. Mais ce sont avant tout des personnes ! Un homme, une femme, un enfant. Des êtres dignes que la fraternité nous commande de rencontrer. Nous devons aller à leur rencontre. Ici ou à l’autre bout du monde, peu importe en réalité. C’est le sens profond de la dernière encyclique et de l’ensemble de l’enseignement social de l’Eglise : si nous croyons réellement que rien en peut retirer sa dignité à une personne humaine, si nous sommes convaincus qu’il n’y a pas non plus de degré dans cette dignité, alors nous ne pouvons pas faire de différence entre le plus proche et le plus éloigné, nous ne pouvons pas ignorer la souffrance des plus fragiles et des plus vulnérables.