Faites l’école, pas la guerre

Moins médiatiques que l’état Rakhine en pleine crise Rohingyas, l’état Shan est également en proie à un conflit ouvert entre l’armée birmane et les différentes milices des monorités ethniques de la région. Entre la guerre, la consommation d’opium et d’héroïne ou les trafics humains, il est difficile pour les jeunes de cette région de suivre une scolarité classique.
Dans ce contexte, Enfants du Mékong permet aux jeunes les plus motivés de faire des études et de trouver un emploi. Ce sont eux qui vont, grâce à l’éducation, participer à la reconstruction de leur famille et de leur pays.

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Progression : 56%

Enfants parrainés : 17 sur 30

Situé au nord-est de la Birmanie, l’Etat Shan est la plus vaste subdivision birmane, couvrant près d’un quart de la surface totale du pays. Il tire son nom du peuple shan qui est l’ethnie majoritaire de la région.
De nombreuses ethnies vivent également dans cette zone comme les Zaiwas, Palaungs, Lisu, Jinhpaw, Lahu, Merhu … formant une toile bigarrée de langues, cultures et revendications diverses.
Les Shans s’opposent en de nombreux points à l’ethnie birmane. Leur Etat est riche (tek, minerais, pierres précieuses…) et vaste contrairement à la plaine occupée par l’ethnie birmane. S’ils sont minoritaires, leur culture ainsi que leur identité ethnique sont très fortes et les lient indubitablement. Ils portent fièrement leur vêtement ethnique au quotidien, ils parlent leur propre langue, ont un système de lien du sang particulier et cultivent une fierté très marquée de génération en génération.

En 2005, les conflits armés ont repris entre la Tatmadaw (armée nationale birmane) et les différentes milices armées qui sillonnent la zone : milice shan, palaung, ta’ang…
Ces ethnies souhaitent plus d’indépendance via un état fédéral. En 2005, de nouveaux « accords » ont eu lieu, mais les militaires sont venus directement avec leur solution toute faite. Loin d’accorder un referendum, ils souhaitent raffermir l’autorité du pouvoir central sur les ethnies.

Depuis lors, les populations locales subissent une augmentation des restrictions dans la zone ainsi qu’une escalade des raids de l’aviation birmane sur les villages Shans. En octobre 2015, une offensive militaire birmane a conduit au déplacement d’un millier de personnes, générant ainsi une nouvelle crise humanitaire. Les réfugiés débarquent par vague dans les camps aménagés dans l’urgence. Les autorités locales gèrent difficilement ces flux de population. Certains civils sont piégés dans les montagnes entre deux feux. Ils ne peuvent rejoindre les camps et ne disposent d’aucune aide humanitaire.
En réponse à cela, les milices recrutent autant que possible, et enrôlent des adolescents dans les villages.

Pendant que les Birmans et Shans s’entre-déchirent, la Chine profite allègrement de la situation, jouant sur les deux tableaux… Elle passe des accords avec le gouvernement pour faire passer des oléoducs et chemin de fer tandis qu’elle alimente les trafics d’armes, de drogue et humain.
Ainsi, l’opium est la plus grande plaie de l’Etat shan. Le Myanmar est désormais le second producteur mondial d’opium. La Palaung Women’s Organization (PWO) accuse les autorités birmanes, les militaires ainsi que les milices pro-gouvernementales d’encourager l’essor de la culture du pavot afin de pouvoir extorquer les paysans. Cela leur permet de financer la présence militaire qui ne cesse de s’intensifier dans l’Etat Shan. La drogue fait des ravages, sous toutes ses formes et dans toutes les générations.

Enfants du Mékong est persuadé que « l’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde ».

Pour éviter aux jeunes de s’engager ou d’être enrôlés de force dans des milices armées, le centre de Lashio est un havre de paix ou les élèves les plus motivés peuvent poursuivre leurs études.

 

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Une seule solution : l'éducation

Tous ces jeunes accueillis viennent en majorité des petits villages des montagnes shans. Venir à Lashio est pour eux la seule opportunité afin de poursuivre leurs études et ne pas se retrouver aux champs ou dans les milices.

Cela leur permet également de sortir de leur montagne et d’éprouver la vie dans une ville. Inconscients de tout ce que cela implique, ils ont la chance d’être protégés de la drogue et de l’alcoolisme en étant bien suivi au foyer. Tous les jeunes ne bénéficient malheureusement pas de cette opportunité. Outre trois repas par jour, les garçons ont également la chance d’avoir des cours du soir avec des professeurs venus de l’extérieur afin d’augmenter leur chance de réussite. Un cadre sain afin de s’épanouir pleinement et réussir au mieux leur scolarité.