La Webradio d’Enfants du Mékong

Antoine Besson : Je suis reporter photographe pour Enfants du Mékong depuis bientôt 7 ans. En tant que journaliste, je suis missionné dans les pays d’action de l’association pour faire des reportages sur le contexte dans lequel se déploie le parrainage. Ces reportages sont ensuite publiés dans le magazine Asie Reportages qui parait tous les trimestres et offre à chacun une meilleure connaissance du contexte économique, social et culturel des pays d’Asie du Sud-Est.

Adélaïde Faÿ : Je suis chargée de la communication digitale chez Enfants du Mékong depuis Juillet 2017. J’ai la chance d’avoir été une « création » de poste, et d’ainsi avoir vu naître et pu participer à plein de projets différents.

Guillaume Mariau : Je suis en charge de la communication et du développement de l’association, depuis 6 ans.

AB : C’est au départ une idée de Guillaume Mariau, notre Directeur de la Communication. L’ADN d’Enfants du Mékong, c’est l’humain. Pas dans un sens général mais plutôt dans un sens incarné. Le parrainage c’est en quelque sorte la preuve qu’une rencontre peut faire basculer une vie. Il se passe des choses merveilleuses quand deux individus qui n’étaient pas prédestinés à se rencontrer franchissent malgré tout le pas par goût et par curiosité de l’autre.

AF : Ça a été le besoin : depuis 30 ans, nous envoyons 60 volontaires en mission en Asie du Sud-Est. Pour pouvoir financer leur mission, les volontaires appelés « Bambous » ont dû chercher des donateurs, la plupart du temps leurs proches et leur entourage. Pendant l’année de mission des volontaires bambous, les donateurs ont peu de nouvelles de ces derniers. Le podcast des Bambous pendant leur mission en est un bon moyen. Nous avions aussi envie de donner la parole à d’autres acteurs que des salariés d’Enfants du Mékong afin qu’ils puissent encore mieux témoigner de l’action en France et sur le terrain.

GM : L’idée de départ était de mieux communiquer sur les missions des volontaires bambous, et notamment à leur entourage.

AB : Si le canal et la technologie sont nouveaux, la Webradio d’Enfants du Mékong se déploie dans la continuité de l’ADN de l’association et des contenus que nous proposons depuis de nombreuses années. Il n’y a pas de nouveauté de fond mais plutôt une innovation dans la forme. Notre objectif est de rendre l’Asie à portée d’oreille, en un clic, comme nos terrains d’action sont déjà à portée de regard par notre magazine ou nos réseaux sociaux, sur internet. Rien n’est de trop pour rapprocher nos parrains et nos marraines de leurs filleuls en Asie et de l’expérience du terrain d’Enfants du Mékong. Nous ne sommes que des passeurs à leur service.

AF : Chez Enfants du Mékong, nous aimons l’innovation pour davantage sensibiliser à l’éducation et rechercher de nouveaux parrains. Après un film (GRANDIR) en 2018 sur des filleuls dans nos pays d’action, le podcast est un nouveau et bon moyen de faire connaître notre action en faisant intervenir des acteurs d’Enfants du Mékong. Il permet également de s’adapter aux tendances actuelles digitales.

GM : On s’aperçoit aujourd’hui que plus de 4 millions de personnes en France écoutent régulièrement des podcasts, tout en faisant leur jogging, en cuisinant, dans le métro etc… La Webradio est un format extraordinaire pour faire passer une émotion, pour plonger dans une histoire, dans un récit. Nous avons voulu lancer cette Webradio pour permettre à tous les acteurs de l’association (bénévoles, donateurs, parrains…) de mieux saisir notre action sur le terrain, de mieux comprendre comment leur soutien est utilisé pour les enfants. D’autre part, cette Webradio a aussi pour objectif de laisser la parole à toutes les personnes qui agissent à nos côtés, directement ou indirectement.

AB : Pour ma part, j’anime une chronique d’entretien grand format appelée « Les Raisons du Cœur ». Chaque trimestre, une personnalité inspirante est interviewée dans les pages d’Asie Reportages. L’idée est de nourrir notre réflexion sur des thèmes aussi variés que le don, l’humanitaire, l’esprit d’enfance, l’éducation, etc… en prenant un peu de distance vis-à-vis du terrain. Cette émission est une déclinaison radio de ces entretiens. Par la suite, j’ai également le projet de proposer une émission d’entretien encore autour de la Géopolitique en Asie du Sud-Est ainsi que des contes pour enfants inspirés par l’Asie.

AF : La mienne s’appelle « Sur le Tarmac ». Comme son nom l’indique, c’est une émission qui fait parler les voyageurs dès leur retour d’Asie. Ces voyageurs ont vécu un événement particulier, une rencontre qui les a marqués, et témoignent aujourd’hui sur les répercussions que cela a eus dans leur vie.

GM : Ma chronique « Sac-au-Dos » laisse la parole aux volontaires bambous, au cœur de leur mission, pendant leur année de volontariat international de solidarité.

AB : « Les Raisons du Cœur » renvoie à la manière dont je construis mes entretiens et ce que je recherche avant tout lorsque je rencontre une personnalité. Une interview est vraiment réussie quand la personne s’exprime avec son cœur en toute sincérité. Quand la façade s’effrite au profit de quelque chose de plus profond. La raison, l’argumentation, le raisonnement sont secondaires à mon, sens. Rien ne me parait plus vrai et sincère que le cœur. C’est l’intime qui fonde qui nous sommes, ce que nous sommes et parfois, fonde même nos actions. Saint-Exupéry le faisait dire à son renard : « On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux » ! C’est cet essentiel, cette vision du cœur, que je recherche avec mes invités dans cette émission.

AF : Je suis sensible aux gens qui décident de changer leur façon de vivre après un fait marquant : je crois en la puissance d’une phrase, d’une rencontre, d’une émotion. En rentrant d’Asie, de mission humanitaire… Ça n’a pas été difficile de trouver mes premiers intervenants !

GM : A chaque fois, c’est le fruit d’une discussion en équipe. Pour la chronique « Sac-au-Dos », l’idée était de suggérer l’esprit de la mission des volontaires bambous : un voyage, une belle aventure humaine.

AB, AF, GM : Nous choisissons des personnes dont on sait qu’elles ont muri une réflexion et qu’elles pourront apporter quelque chose aux auditeurs. Que vont-ils en retirer ? Est-ce quelque chose qu’ils peuvent trouver ailleurs ? Cela peut-il leur servir et les aider à mieux appréhender le monde ? À enrichir leur réflexion ? À entrer plus facilement en relation avec les autres ? Si cela peut leur rendre service d‘une manière ou d’une autre, alors la rencontre et l’interview valent le coup. Le but n’est pas quantitatif, nous souhaitons vraiment diffuser un contenu de qualité.

AB : Pour ma part c’est la rencontre, le reste n’est que de l’habillage et de la technique pour offrir à nos auditeurs la meilleure expérience possible et leur permettre par notre intermédiaire de faire une rencontre, avec cet intervenant, avec cette pensée, avec cette sensibilité, avec cette vision de la vie, etc… La rencontre est un moment unique. C’est la chance du journaliste que de faire le pari de la rencontre et d’en vivre. Cela nous oblige à être dans une sincérité permanente pour essayer autant que possible d’offrir quelque chose d’authentique à ceux pour qui nous faisons cette interview. Il faut aborder l’autre avec beaucoup d’humilité et essayer d’avoir une vraie connexion pour que l’échange soit pertinent, intéressant et bénéfique pour tous.

AF : Sans aucune hésitation : l’interview en elle-même. J’aime le podcast car l’invité n’a pas cette pression qu’une caméra peut exercer. L’invité se sent libre comme dans une conversation, et c’en est d’ailleurs une ! Toutes les histoires me passionnent, et j’aime trouver le bon angle et les bonnes questions pour que la personne se sente en confiance pour livrer son histoire.

GM : La diffusion est toujours très enthousiasmante car on sent tout de suite si le podcast a ému les auditeurs.

AB : Si l’esprit d’Enfants du Mékong est le service des plus pauvres et la rencontre, alors je crois que la réponse est évidente : la Webradio est un outil fabuleux pour mieux faire connaitre les conditions de vie de nos filleuls, les fruits du parrainage et offrir à ceux qui nous écoutent un esprit d’ouverture propice à la rencontre.

AF : Enfants du Mékong a pour mission de disparaître. Ça n’est pas évident à comprendre mais notre but est que tous les enfants d’Asie du Sud-Est puissent avoir accès à l’éducation, sans avoir besoin de notre aide. En laissant la parole à différents acteurs, nous restons dans cet esprit ! C’est aussi un bon moyen de faire connaitre, indirectement, les actions et amis d’Enfants du Mékong, en Asie comme en France.

GM : La Webradio est un format simple, qui ne coûte rien, et permet à chacun de mesurer l’impact de notre action. Nous sommes donc particulièrement fiers d’être la première ONG à lancer sa Webradio, qui sera relayée sur notre site internet mais aussi sur toutes les grandes plateformes de podcasts (Deezer, Spotify, Google Podcasts, Apple Podcasts…)

AB, AF, GM : Nous voudrions dire à tous ceux qui écouteront nos podcasts qu’il s’agit là de leur radio. Cela veut dire qu’il faut qu’ils s’impliquent et qu’ils n’hésitent surtout pas à nous dire ce qu’ils attendent de nous et de ces podcasts. Enfants du Mékong est une association qui n’a jamais existé autrement que par la force du réseau. Notre action n’est possible que grâce à l’investissement de tous : parrains, marraines, filleuls, responsables de programmes, volontaires Bambous, bénévoles au siège ou en Asie, délégués régionaux, etc… En tant qu’auditeurs de notre Webradio, investissez-vous vous aussi et soyez exigeant à notre égard ! Dites-nous ce que vous voulez ! Sur la page de notre Webradio, nous allons proposer aux auditeurs de nous faire des retours et de suggérer une prochaine interview. Si les podcasts vous touchent, partagez-le ! S’ils vous rappellent une situation que vous avez vécue, contactez-nous ! Faites-nous part de vos remarques et réactions : nous débutons et avons besoin de vous ! A très vite sur les ondes !!