Trois villages, comme il en existe des centaines en Birmanie. Kholam, Kye Taung et Thein Phyan sont des villages isolés de l’état Shan, à l’est du pays. La plupart des habitants sont agriculteurs. Ils cultivent principalement du riz, du maïs, du piment et du sésame. Certains ont leurs propres terres, les autres pratiquent une agriculture itinérante et n’ont pas de revenus stables. Les familles vivent dans des maisons faites principalement en bambous et bois. Ainsi avance l’histoire dans ces 3 villages, dans un grand dénuement certes, mais pas dans la misère.
Mais depuis février 2021, tout bascule. Un coup d’état, des représailles, la guerre. A cela s’ajoute le climat, de plus en plus rude. La pluie est devenue irrégulière : parfois absente ou trop faible, parfois trop abondante. L’emploi se fait rare, même dans l’agriculture. Sans travail régulier, les revenus déjà faibles deviennent instables. Les familles sont souvent nombreuses. Alors il faut limiter au maximum les dépenses. L’école coûte cher, alors que dire du collège ou du lycée ? Les enfants arrêtent leur scolarité les uns après les autres. Rares sont les jeunes encouragés par leurs parents à poursuivre leurs études. Ces derniers sont, pour la plupart, illettrés et ne savent pas comment accompagner leurs enfants dans leur scolarité.