« Cette petite fille Espérance, immortelle »

Bonjour chers auditeurs,

Nous vivons une période troublée en France et dans le monde entier. Cette crise sanitaire nous rappelle à la fois la fragilité de l’être humain mais aussi ses ressources. Les fragilités bien sûr nous sautent aux yeux en cette période de confinement. Il y a la fragilité physique d’abord, les plus faibles dont nous devons prendre soin, les malades, les personnes âgées. La fragilité psychique aussi de ceux qui sont seuls, encore plus seuls que d’habitude ou ceux qui cèdent à la panique. Mes pensées et mes prières accompagnent chacun d’entre eux.

Mais dans cette situation inhabituelle, « Ce qui m’étonne, pour paraphraser Peguy, c’est l’espérance. Et je n’en reviens pas. Cette petite espérance qui n’a l’air de rien du tout. » Cette petite fille espérance immortelle. Car oui, je le crois, il y a de l’espérance au cœur de cette crise que nous traversons. Espérance, quand notre France est si prompte à prendre des mesures drastiques qui handicapent le bon fonctionnement de l’Etat, l’économie, la croissance, au nom de la protection des plus faibles. Espérance, quand la solidarité se manifeste malgré les conditions du confinement et incite les enfants à dessiner pour des inconnus âgés confinés dans des EHPAD, mobilisent des restaurateurs qui cuisinent pour le personnel hospitalier, des milliers de croyants qui illuminent leur fenêtre dans le recueillement, des millions de personnes qui applaudissent aux fenêtres le personnel hospitalier… La France vit un de ces rares moments où, dans l’adversité, les liens se resserrent, le temps de l’épreuve. Quand le moment sera venu de tirer les leçons de toute cette affaire, à nous de faire en sorte que cette solidarité et cette espérance qui nous a animés ne tombent pas dans l’oubli.

Chez Enfants du Mékong, vous le savez, notre cœur bat quelque part entre la France et l’Asie. Nous vivons en communion avec tous nos parrains et nos filleuls cette épreuve. Dès lundi, nous nous sommes organisés pour que l’association continue son action même confinée. Chacun, là où il est, est mobilisé pour que notre soutien demeure indéfectible auprès des enfants pauvres et souffrants en Asie du Sud-Est. Plus que jamais ces enfants ont besoin de nous. Malgré la fermeture des centres et des écoles dans plusieurs de nos pays, nous soutenons les jeunes et leurs familles pour qu’ils ne manquent de rien et soient en sécurité, tout comme nos volontaires sur le terrain. C’est notre devoir. C’est notre responsabilité. Nous le leurs devons comme nous vous devons de porter aujourd’hui plus que jamais la bannière de la petite fille espérance dans l’adversité.