L’ethnie Sedang au Vietnam
Une ethnie ancestrale.
Les Sedang (parfois orthographié Xo Dang) peuplent les provinces de Kon Tum, Quang Nam, Da Nang et Quang Ngai, essentiellement dans le centre du Vietnam et ses hauts plateaux. Leur tradition orale raconte qu’ils vivaient autrefois dans les contrées septentrionales du Vietnam et qu’ils émigrèrent vers le centre. Ils rassemblent aujourd’hui entre 100 000 et 170 000 individus.
Ils pratiquent essentiellement la culture sur brûlis et marginalement cultivent du riz en terrain inondé. Ils sont aussi de fameux horticulteurs et chasseurs. L’artisanat n’est pas très développé et est essentiellement fait pour leur usage personnel (peu de revente de l’artisanat). Ils vivent en village ou ploi, ce sont plusieurs maisons rassemblées dans un même endroit, protégé par une haie piégée de lances et épieux, avec une seule porte d’entrée. Généralement, l’habitat prend la forme de maisons longues et sur pilotis où est réunie la famille élargie (les enfants des oncles et tantes sont considérés comme frères et sœurs et non comme cousins par les Sedang).
Une tradition guerrière
Les Sedang ont une longue tradition guerrière et il n’était pas rare qu’ils organisent des raids sur les villages et ethnies voisines, certains sont également réputés pour leurs arts martiaux. D’ailleurs, durant la colonisation française ils ont été très réticents à l’élargissement de l’influence française dans leurs zones de vie (les colons souhaitant faire passer une route sur leur territoire) ce qui leur a valu de se battre pour le Viet Cong au sud Vietnam pour l’indépendance et la réunification du pays. Ce ralliement à la cause Viet Cong a forcé les Sedang à fuir leurs terres ancestrales. Même après la victoire du Vietnam Nord, ils n’ont pas pu les récupérer.
Une organisation de société modèle ?
Les villages sont dirigés par un chef de village et un conseil des aînés. Lorsqu’une affaire importante surgit alors une réunion des membres du village (hommes et femmes) est organisée et sont discutées des solutions jusqu’à atteindre l’unanimité sur la décision à appliquer. Le chef de village possède le pouvoir exécutif et devra mettre en place la solution.
Il n’y a pas de ségrégation des riches ou pauvres dans le village et l’égalité de traitement est très importante pour les membres de cette ethnie, par exemple : les prêts se font sans intérêts et le travail de journalier est mieux rémunéré que dans d’autres communautés, l’égalité des sexes est également de mise. D’ailleurs, l’héritage se transmet par la femme, qui concentre toutes les richesses de la famille allant du bétail aux terres. La filiation et l’organisation familiale sont bilinéaires, ils ne possèdent pas de nom de famille. Leurs noms sont composés du prénom ainsi que du suffixe A pour les hommes ou Y pour les femmes. Le mariage est assez libre, les Sedang choisissent avec qui ils souhaitent partager leur vie et ils restent libres d’installer le foyer chez la femme ou l’homme.
La vie spirituelle Sedang est ponctuée par les fêtes, les récoltes et semis. L’année est coupée en périodes : celle de la moisson et celle des plantations, défrichage, entretien des cultures etc… Ils sont également animistes et vouent un culte à plusieurs génies, les plus importants étant celui de l’eau et du feu.
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La culture de l'ethnie Sedang
Les vêtements Sedang sont généralement noirs et recouverts de motifs ou pierres. Les hommes sont généralement torse nu avec un cache-sexe et de longues franges qui descendent jusqu’aux pieds. Les femmes, elles, portent un maillot sans manches, une jupe et un foulard autour des épaules. Elles arborent des parures faites de grains de pierre colorés.
D’un village à l’autre, les traits culturels et linguistiques peuvent varier. Ces variations concernent autant le vocabulaire que les décorations et costumes. Cependant, leur unité culturelle se retrouve dans la périodicité de leurs fêtes et rituels (tous sont calqués sur les cycles agricoles ou presque).
Le défi de l'éducation
Une problématique contemporaine à relever pour les Sedang est la scolarisation et l’éducation de leurs enfants. De tradition orale, leurs traditions tendent à se perdre face à l’homogénéisation parfois forcée de la société vietnamienne. L’éducation est un enjeu majeur s’ils souhaitent s’adapter sans perdre leurs coutumes et traditions. De plus, l’éducation au Vietnam se faisant au vietnamien, les enfants doivent redoubler d’effort pour apprendre cette langue qui n’est pas leur langue maternelle.
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