Soutenir les maternelles Montessori de Birmanie 2022-2023
Reste à lever : 52 943 € sur 60 207 €
Présentation du projet
Le contexte
En 2020 s’ouvrait le projet de soutien aux maternelles Montessori. Né à la suite de plusieurs demandes des Sœurs du Bon Pasteur, ce projet avait pour objectif de pérenniser l’action de religieuses dans les régions de Dala, Magyikwin et Tachelek, Khonmon et Hopin, villages où elles sont implantées.
Les classes de maternelles offrent plusieurs intérêts:
- d’abord fournir aux parents un moyen de faire garder leurs enfants en bas-âge pour qu’ils puissent aller travailler ;
- ensuite préparer les enfants à l’entrée en primaire en leur donnant les bases de la vie en communauté et celles du programme scolaire. Les maternelles s’appuyant sur la méthode Montessori, elles offrent à tous ces jeunes enfants un excellent cadre d’éveil et de préparation à l’école primaire ;
- et enfin, garantir chaque jour aux enfants des repas complets et équilibrés.
Le soutien financier apporté par le projet permet la prise en charge le salaire de deux professeurs et de celui d’une aide maternelle. Ces professeurs sont diplômés et spécialisées dans la méthode Montessori. Cette méthode valorise la prise d’initiative de l’enfant et mobilise toutes ses capacités intellectuelles et psychomotrices. L’éveil des enfants se fait facilement et de façon ludique.
Ce projet d’école Montessori a donc été mis en place il y a 2 ans déjà, et les responsables ainsi que les parents sont ravis des résultats positifs observés. Ils ont à cœur de le conserver et même, de lui donner plus grande envergure. Ce projet est collaboratif puisqu’il réunit des parents, des responsables d’Eglise et d’autres habitants des villages concernés : cela permet donc de renforcer l’esprit de cohésion et d’entraide entre les différentes parties prenantes du projet.
Les maternelles de Magyikwin, Dala, Tachelek, Khonmon et Hopin accueillent à elles toutes plus de 300 enfants!
L’étape actuelle du projet précédemment décrit est aujourd’hui de créer un centre d’apprentissage pour les enfants dans les camps de Pinloung et de poursuivre le programme dans le village de Khomon. Cette création est urgente pour assurer la sécurité des enfants dans les camps. L’objectif est d’utiliser les fonds, ici aussi, pour l’alimentation des enfants, le salaire des enseignants, les kits d’apprentissage. ainsi que les frais liés aux mesures de protection anti Covid-19.
Le village de Khonmon
Le village de Khonmon, situé au sud de l’état Shan, à la frontière de l’état kayah, regroupe près de 500 personnes, la plupart de l’ethnie kayah. Les maisons sont simples, en bois et bambou ; il n’y a pas d’électricité ni de puits pour l’eau, il faut se rendre au lac voisin. Les habitants vivent du travail des champs.
Tout cela a été bouleversé avec le coup d’état de février 2021 qui a semé le trouble dans le pays. Si de nombreuses maternelles ont dû fermer et transformer le programme en cours à domicile, le centre de Khonmon a pu rester ouvert.
La maternelle accueille aujourd’hui 100 enfants. Il est supervisé par Sister Felicitas, de la communauté des Sœurs du Bon Pasteur. Elle est aidée par un autre professeur, ainsi par une aide maternelle formée à la petite enfance. L’école primaire publique est de qualité très relative, et les conditions d’études sont précaires. Après le primaire, les jeunes doivent prendre un véhicule scolaire payant pour se rendre à l’école. Toutes ces difficultés sont autant de freins à la poursuite d’études pour les jeunes. Les parents n’ont pas non plus conscience de la valeur de l’instruction et ne poussent donc pas leurs enfants à étudier.
Tachelek et ses environs, les villages de Yangon Village, HWay Tai et Paein Nyawn
Tachelek, au cœur du triangle d’or entre les frontières birmane, thaïlandaise et laotienne, est situé dans une « zone à risques », où s’opèrent de nombreux trafics (prostitution, trafic de drogue et d’organes).
La plupart des habitants de Tachelek et des environs sont des paysans. Ils cultivent leurs propres terres pour les plus chanceux, ou travaillent à la journée sur des champs qui ne leur appartiennent pas. Les petits propriétaires terriens n’ont souvent que trop peu de récoltes pour en vendre une partie et en tirer un revenu. Le riz cultivé ne suffit donc qu’à leur propre consommation.
Les conditions de vie dans ces contrées mettent la motivation des jeunes à rude épreuve, plus particulièrement pour les garçons. Les jeunes adolescents sont souvent influençables et tentés par l’idée de se faire de l’argent facilement en s’incluant dans les trafics en place. C’est donc pour cela que, dans cette zone, les sœurs ont mis en place trois maternelles : Yangon Village, Hway Tai et Paein Nyawn. Cela dans le but de proposer une alternative saine aux enfants, afin qu’ils se dirigent plutôt vers le système éducatif que vers la rue et ses dangers.
Le village de Magyikwin
Le village de Magyikwin est situé à une centaine de kilomètres au nord de Yangon et compte environ 2 500 habitants, répartis sur 300 familles. Ils vivent du travail dans les rizières et de l’élevage du bétail. En Birmanie, il faut disposer d’une licence pour pouvoir officiellement vendre de la viande. Les revenus provenant de l’élevage porcin se font de plus en plus limités. Les difficultés à trouver du travail sont de plus en plus importantes. Beaucoup de familles s’endettent donc auprès d’autres villageois ou de groupe privés.
La majorité des adultes de ce village n’ont pas terminé leur scolarité. La plupart d’entre eux ne savent ni lire ni écrire le birman. La fréquentation de l’école n’est pas considérée comme prioritaire. Beaucoup d’enfants de ces villages aident leurs parents et travaillent pendant leur temps libre : construction de routes, travaux champêtres, etc.
Depuis 2020, grâce à l’aide du programme Montessori, les enfants ont la possibilité d’être scolarisé dès la maternelle. Cette région souffrant beaucoup des conflits politiques en cours, il est compliqué pour les parents d’envoyer leurs enfants à l’école. C’est donc une éducation « à la maison » qui s’est développée. Les enfants sont repartis par petits groupes dans les maisons durant la journée, et ce sont les éducateurs qui se déplacent. Cette organisation a remporté un grand succès, et tous veulent la poursuivre. La responsable souhaiterait même mettre en place des classes de primaire pour les enfants un peu plus âgés.
La ville de Dala
Dala est un des bidonville les plus pauvres de la Division de Yangon. Cette ville abrite une population majoritairement indienne – la minorité tamoule – et compte environ 150 000 habitants. Ces-derniers ont pour la plupart été contraints de déménager en périphérie de Dala, le coût de la vie en ville ayant excessivement augmenté. Dala est organisée en plusieurs quartiers, reliés par des routes poussiéreuses, où s’entassent des familles. Elles vivent dans des abris de fortune principalement construits en bambous, bois et bâches en plastique. La pauvreté est saisissante et le contraste frappant, face à la capitale économique, de l’autre côté du fleuve. La ville souffre d’un manque cruel d’eau et d’hygiène, très dangereux pour sa population. Les conditions de vie y sont très rudes. Les habitants ont très peu accès aux services de base : éducation, formation, santé, électricité, services financiers. Au sein de ce bidonville, les parents travaillent souvent en tant que femmes de ménage, hommes à tout faire, vendeurs de rue… Ils vivent donc au jour le jour, et consacrent peu (voire pas) de temps à leurs enfants.
Le projet en question permet déjà d’accueillir 80 enfants ! Grâce à la mise en place de la méthode Montessori par les Sœurs du Bon Pasteur, d’importantes répercussions positives sont déjà observables, sur les enfants comme sur les parents : transmission de valeurs morales, éducation sur les règles d’hygiène de base…
La ville de Hopin
Hopin est une ville au nord du Myanmar, située dans l’Etat Kachin. Cet Etat est en proie depuis 2011 à un conflit qui s’est intensifié depuis, poussant près de 100 000 Kachins à quitter leurs foyers pour se réfugier dans des camps, à l’abri des combats et des bombardements. Hopin est éloignée des différents conflits ethniques qui déchirent le Myanmar, mais n’échappe pas à deux autres problèmes majeurs omniprésents dans cet Etat : la pauvreté rurale et la consommation de drogues. Ici aussi, la plupart des parents des filleuls sont fermiers. Leurs maisons ne comprennent souvent qu’une pièce unique où dort toute la famille.
Afin de lutter contre la déscolarisation et tous les maux de la société (drogue, travail des mineurs, mariages précoces) les religieuses ont mis en place des cours d’été, des cours d’anglais en ligne, des guides d’étude : ces apprentissages à domicile sont très efficaces et appréciés! Le projet prendra en charge 65 enfants, ainsi que 45 enfants du village voisin de Na Mawn.