« Notre coopération avec Enfants du Mékong n’a
réellement commencé qu’en 1992, au retour des camps. Je voulais que cette action soit ancrée dans ma ville natale, à Battambang. Il fallait d’abord faire attention aux familles, ce qui a été notre premier projet de développement. Nous avons ensuite monté une école confidentielle grâce à un programme de parrainage. Nous avons commencé avec cent enfants en provenance des quatre fac- tions au pouvoir à l’époque, car tous avaient le droit et le devoir de travailler à la reconstruction. Il fallait casser le climat de suspicion à l’école et promouvoir la réconciliation. »
C’est là le credo de MonyChenda : créer les conditions de la réconciliation pour favoriser le développement. Dans un pays martyrisé, où plus d’un tiers de la population a été exterminée, où chaque famille compte en son sein un bourreau ou une victime, l’avenir passe, d’abord, par la paix. […]
Après dix-sept années en tant que moine, MonyChenda retourne à la vie civile et fonde BFD.
« Le bouddhisme pour le développement ! C’est essentiel ! Je considère qu’il faut utiliser le bouddhisme et notre culture propre pour développer le pays. Tous les enfants que nous soutenons ne vont pas devenir intellectuels ou businessmen ou lire parfaitement, mais tous sauront comment être une belle personne et prendre soin de leur pays.»
Au sortir de la guerre, le niveau scolaire est tellement bas qu’il faut parfois mettre des enfants de 12 ans à la garderie pour qu’ils apprennent les bases du langage et de l’étude. Il y a aussi des cas de malnutrition entraînant de graves problèmes de développement physiologique et BFD se lance dans des programmes novateurs pour remédier à ces facteurs de sous-développement.