Les Nung : peuple des montagnes

Les Nung rassemblent au moins 950 000 individus au Vietnam. Ils sont répartis dans les provinces suivantes : Lang Son, Cao Bang, Bac Can, Thai Nguyen, Bac Ninh, Bac Giang, Tuyen Quang et constituent la 7^ème ethnie la plus peuplée du Vietnam.

Les Nungs vivent proches des zones où vivent les Tay (d’ailleurs, les anglo-saxons les regroupent dans l’ethnie Tay-Nung, parfois otthographiée Thai-Nung). Ils partagent également des fêtes et cérémonies avec les Viets et les Tay, témoins de l’influence des Kinh sur cette population. Ils vivent généralement en villages situés sur les montagnes dans des maisons sur pilotis ou de plain-pied. Les maisons sont divisées en 2 : une partie pour l’autel des ancêtres, les réceptions d’invités et une autre partie dédiée à la cuisine et la chambre.

Héritages de père en fils

La société est régie par un système de filiation patrilinéaire : les biens de l’héritage transitent du père vers le fils. Egalement, les mariages répondent à un négoce entre le futur mari et les parents de la mariée. La mariée a son mot à dire et les mariés devront passer devant un prêtre capable d’estimer leur compatibilité selon l’astrologie Nung. Après cette étape réalisée, le prêtre donnera un jour pour la cérémonie de mariage, calculé suivant le positionnement des étoiles. La spiritualité Nung est riche des échanges culturels de ce peuple et des influences du bouddhisme, du confucianisme et du taoïsme témoins de leur ancienne présence en Chine (il existe des Nung dits chinois et d’autres dits vietnamiens, initialement ils viennent de Chine mais les Nungs des deux bords de la frontière nord du Vietnam entretiennent encore des relations).

Culte des ancêtres et animisme.

Les Nungs pratiquent le culte des ancêtres et vouent un certain respect et une relation spéciale avec les morts qui doivent être nourris et aidés, faute de quoi ils pourraient devenir malveillants. Des chamans ou prêtres doivent également protéger les habitants des villages de mauvais génies ou esprits : la négociation et l’arrangement par des sacrifices et autres rites rythme la vie des communautés. Dans chaque village, le chef de village est le garant des relations avec le gouvernement et les problèmes de civisme tandis que le chaman s’efforcera d’animer la vie spirituelle du village et de répondre aux aspirations des villageois (mariages, funérailles, naissances etc…).

Vêtements traditionnels…ou non !

Les habits traditionnels portés par les Nungs varient beaucoup suivant les groupes mais généralement les hommes s’habillent à la mode chinoise quand les femmes portent de longues jupes ainsi qu’un chignon ou un turban pour se coiffer.

Economie

L’économie des villages Nungs est essentiellement fondée sur l’agriculture. Ils sont connus pour être des horticulteurs hors pair au Vietnam et transforment les flancs de montagnes en rizières en terrasses. Ils pratiquent la riziculture inondée et sur brûlis mais aussi  la culture des plantes maraichères, fruits et épices prisées (cannelle, anis étoilé). Ils sont aussi réputés pour leurs capacités d’élevages (porcs et chevaux) et enfin une place importante est donnée à l’artisanat : métallurgie, papeterie, tissage, broderie, teinture.

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Une des problématiques à laquelle doivent faire face les Nungs est la scolarisation de leurs enfants. Une forte proportion ne sont pas du tout scolarisés, ou abandonnent l’école dès la fin du primaire. L’éloignement de l’école, le choc culturel avec l’ethnie Kinh majoritaire et la grande pauvreté des familles sont les freins principaux.

Pourtant, seule l’éducation donnera aux Nung les outils d’une intégration à la société vietnamienne, tout en préservant leur différence culturelle et les savoir-faire qu’ils ont développé (notamment dans l’artisanat et l’agriculture).