Concernant les filleuls du foyer et leurs familles, ils semblent tous être en bonne santé; même si, évidemment, la situation a accentué les difficultés des populations les plus défavorisées dans tout le pays. Heureusement, ils sont nombreux à avoir pu assurer leur alimentation quotidienne grâce à leur travail agricole.
En ce qui concerne les foyers de Yangon, nous avons pris la décision de les fermer fin Mars, suite à la fermeture des écoles et universités. Seules quelques jeunes filles sont restées avec Regina, notre travailleuse sociale birmane, qui vit toute l’année au foyer dans l’immeuble des filles. L’appartement des garçons a été complétement fermé. Les quatre étudiantes restées au foyer font partie des quelques élèves qui travaillent en parallèle de leurs études. La plupart des entreprises de Yangon ont pris des mesures tels que le télétravail ou la réduction du temps de travail de leurs salariés mais n’ont pas stoppé leurs activités. Ainsi, ces étudiantes ont pu continuer à travailler.
En ce qui concerne les autres étudiants, ils sont rentrés chez eux, dans leur famille, ou sont repartis dans leurs anciennes boarding house où ils sont souvent accueillis comme chez eux. Enfants du Mékong est en lien et soutient une partie de ces boarding house, qui sont souvent tenues par des prêtres ou des religieuses et grâce auxquelles beaucoup de nos étudiants ont pu suivre leur scolarité, avant de venir faire leurs études à Yangon.
Durant la période du confinement, nos étudiants étaient donc, pour la majorité, chez eux. La plupart ont aidé leurs parents ou les prêtres/religieux/religieuses en charge de leur boarding house dans leur travail quotidien. Certains ont donc repris le chemin des champs et des rizières. Les plus motivés ont continué à travailler leur anglais par le biais d’exercices en ligne et d’outils proposés sur internet. Ceux qui disposaient d’ordinateur dans leur boarding house ont pu continuer à pratiquer un peu l’informatique, mais cela reste une minorité. D’autres ont fait du sport ou se sont occupés de leurs neveux et nièces/frères et sœurs pendant que leurs parents travaillaient dans les rizières.
Certains m’ont régulièrement fait part de leur ennui, tandis que d’autres ont été extrêmement occupés par les travaux agricoles. Pour certains, cette période a rimé avec une grande oisiveté et un temps d’utilisation de leur portable qui a considérablement augmenté. Difficile également de ne pas craindre un « décrochage » de certains jeunes quant à leurs études, face à cette situation qui s’éternise. C’est pourquoi nous essayons, au maximum, de garder un lien avec eux et de les encourager à suivre des cours en ligne lorsque cela est possible.