Six ans après la fin de son parrainage, une ancienne filleule birmane se lance dans l’entreprenariat !

L’atelier de la marque Mary’s outfit !

Ma Thizar Moe préfère aujourd’hui qu’on l’appelle Mary. C’est en effet le nom que cette ancienne filleule a donné à sa marque de vêtements qui cartonne au Myanmar sur Facebook : Mary’s outfit. Nous l’avons rencontrée en Birmanie, six ans après la fin de son parrainage. C’est une jeune fille généreuse et pétillante qui s’est présentée à nous, heureuse de nous offrir quelques-unes des plus belles pièces de sa collection actuelle !

DE L’ÉTAT KACHIN À MANDALAY

Mary est originaire de l’état Kachin, où elle a passé toute son enfance avec sa famille dans des conditions modeste. Son papa travaille dans un magasin d’électronique et sa maman est au foyer. Elle est la seconde d’une famille de quatre enfants et tous les six vivent dans une maison faite de bambous et de bois.

Mary est d’un naturel pétillant et joyeux. Motivée et brillante, elle est dès le plus jeune âge déterminée à mener ses études le plus loin possible. A l’âge de 20 ans, ses parents consentent à la laisser partir à Mandalay, la deuxième ville du pays, et à l’aider financièrement dans ses études malgré le sacrifice que cela représente pour eux. C’est à ce moment que commence pour elle l’aventure du parrainage, avec une marraine qui la soutiendra et l’encouragera jusqu’à la fin de ses études.

Ma Thizar Moe avec sa famille au début de son parrainage !

 diplômée en physique et en énergie nucléaire

A 22 ans, Mary obtient son Master of Science avec une spécialisation en physique et en énergie nucléaire à l’université de Mandalay. C’est bien, très bien même, mais pas suffisant pour la jeune fille qui rêve de continuer en « Master of Research » pour devenir professeur de physique. Un programme ambitieux qui représente 6 années d’études supplémentaires, de préférence à l’étranger car ce projet est difficilement envisageable dans son université de Mandalay. Entre temps, et pour mettre toutes ses chances de son côté, Mary souhaite prendre des cours d’anglais intensif pour se perfectionner et assurer ses chances d’être reçue dans une faculté étrangère.

Finalement, ce projet d’études à l’étranger tombe à l’eau : trop coûteux, trop d’aléas. Mary préfère tenter sa chance dans l’hôtellerie puisqu’une chaine d’hôtel lui offre une place pour une formation en management avec emploi à la clé. Le parrainage prend fin, Mary va s’assumer avec le joli bagage qu’elle a déjà acquis.

C’est tout naturellement qu’elle a décidé d’employer des jeunes filles issues de milieux précaires pour travailler avec elle dans son petit appartement de Mandalay.

L’ESPRIT ENTREPRENARIAL

C’est au moment du covid que germe en Mary l’idée de lancer sa marque de vêtements, alors que le tourisme est au point mort. Mary a l’esprit d’entreprenariat et un certain penchant pour le monde de la mode. Pendant son master, elle a même gagné un concours de « Miss University » de la région Nord-Myanmar. Une consécration importante car ce concours se prépare avec attention afin de représenter l’université et les prix sont conséquents. En mai 2021 Mary lance donc sa première collection. Le succès est rapide et les commandes vite exponentielles.

Si Mary’s Outfits s’adresse à un public plutôt aisé dans le pays, avec des vêtements « locaux, made in Myanmar et aux tissus de haute qualité », l’envers du décor montre l’importance qu’elle attache à la portée sociale de son business. De la même manière qu’elle aidait les sœurs de la congrégation des Good Shepherd à enseigner aux enfants des rues pendant ses vacances scolaires en Master ; c’est tout naturellement qu’elle a décidé d’employer des jeunes filles issues de milieux précaires pour travailler avec elle dans son petit appartement de Mandalay.

Le profil hors norme de Mary nous rappelle que « les enfants pauvres et souffrants peuvent être des modèles de responsabilité de leur pays ». Nous espérons que son succès, porté par une énergie débordante et une grande confiance en l’avenir, pourra être un modèle pour les jeunes générations birmanes… et celles d’ailleurs !

PARRAINER EN BIRMANIE