Samar, Philippines : l’île aux mille Typhons
L’île philippine de Samar : Situation géographique et climatique
L’île philippine de Samar fait partie de la région des Visayas Orientales. Avec une superficie de 14 402 kilomètres carrés, elle est la troisième plus grande île du pays et compte environ 2 millions d’habitants, la plupart catholiques et parlant le waray-waray, langue exclusive de cette île.
Dans cette région, montagneuse et boisée, les habitants sont pour la plupart fermiers ou bien pêcheurs. Le climat y est humide, avec une pluviométrie de 3 000 millimètres chaque année, ce qui favorise une grande biodiversité que protège le Parc Naturel de l’Île de Samar (SINP). S’étendant sur 3 300 kilomètres carrés, celui-ci a été créé par la Présidente Gloria Macpagal-Arroyo en 2003. La grande pauvreté et la densité de la forêt font de Samar un lieu privilégié pour la New People’s Army (NPA), un groupe armé cherchant à renverser le Gouvernement Philippins depuis 1969.
HAIYAN : Super Typhon de 2013
Chaque année, durant la saison des pluies de novembre à mars, Samar est la cible d’une quinzaine de typhons, emportant souvent sur leur passage, maisons, installations électriques et portions de routes. Loin des capitales économiques (Manille et Cebu), les habitants n’attendent pas l’aide gouvernementale ou des ONG pour commencer à reconstruire. Ils utilisent alors de la bâche, ainsi que des débris de tôles rouillées et de vieux morceaux de planches pour se faire un logis de fortune.
En 2003 Enfants du Mékong, sera l’une des premières ONG à s’implanter à Samar, boudée par les touristes et les autres ONG, pour venir en aide directement à la population, en soutenant la scolarisation des enfants.
Il faudra attendre 2013 pour que l’île voie arriver de nombreuses ONG du monde entier après les dégâts causés par le Super Typhon Haiyan. Avec des rafales de vent à plus de trois cents kilomètres heure et des vagues dépassant les dix mètres de haut, les destructions matérielles et les pertes humaines furent considérables. Deux mille morts ont été recensés officiellement sur l’île de Samar, mais les difficultés de communication et de recherche post-typhon laissent à penser que le nombre de victimes était bien supérieur. Traumatisés par cette catastrophe, presque sept ans après, les habitants en parlent toujours avec beaucoup d’émotion et d’effroi. L’aide d’urgence apportée, les ONG sont reparties quelques mois plus tard. Seule Enfants du Mékong a continué à soutenir économiquement et psychologiquement la population et plus particulièrement les familles des filleuls après chaque typhon.
Enfants du Mékong : des actions durables
Les typhons faisant partie de la vie des habitants de Samar, ceux-ci savent comment réagir en cas d’alerte. Les habitations traditionnelles des Philippins faites en feuilles de nipa (palmier d’eau) séchées puis tressées, n’apportent qu’une mince protection face au vent. C’est pourquoi les habitants vont tout d’abord consolider leurs maisons en les entourant de cordes et en renforçant les murs extérieurs avec des bâtons. Après avoir protégé leurs biens des infiltrations de pluie, ils vont se mettre en sécurité soit dans le Barangay Hall (Hall principal de la municipalité) soit chez des voisins ayant une maison en dur. Très croyants, les Philippins prient durant le passage du typhon et acceptent cette brutalité des éléments comme une épreuve de la vie, mais toujours avec beaucoup d’optimisme.
C’est parfois en chantant qu’ils évaluent les dégâts, manifestant leur reconnaissance que famille et amis soient en vie. Bien souvent ils n’attendent aucune aide avant de commencer à reconstruire leur maison avec les débris de l’ancienne.
C’est pourquoi, Enfants du Mékong qui agit principalement pour la scolarisation des enfants, a aussi le souci qu’ils vivent et étudient dans un environnement sain. Ainsi, à la suite de chaque typhon dévastateur, l’association, apporte une aide matérielle et alimentaire d’urgence puis durable, permettant de reconstruire les maisons des filleuls. Pour cela, les responsables locaux, accompagnés du volontaire Bambou, visitent une à une les maisons des filleuls afin d’apporter une expertise personnalisée permettant de répondre aux besoins de façon concrète et juste. C’est en collaboration avec les familles que le constat et l’identification des dégâts et besoins sont faits.
Le mois de décembre 2019 aura été marqué par deux typhons dévastateurs de catégorie 3 (typhon Kammuri) et 2 (typhon Phanfone) frappant à eux deux l’intégralité de l’île de Samar. Ils ont laissé derrière eux des habitats détruits, des portions de routes effondrées et des foyers privés d’électricité durant plusieurs semaines.
Mercy, une filleule d’Enfants du Mékong habitant sur l’île de Biri (située au Nord de l’île de Samar), nous a livré son témoignage : « Mon père étant mort l’an dernier, c’est la première fois que ma famille fait face à un typhon sans son aide. Cela est donc très dur. Heureusement les voisins nous aident à réparer tout cela.
Mais je suis surtout très reconnaissante envers Enfants du Mékong car, sans eux, nous n’aurions pas eu l’argent pour réparer le toit. Comme nous habitons sur une petite île, la tôle y est plus chère qu’ailleurs car importée. »
Il faut plusieurs mois et parfois même des années malgré l’aide d’Enfants du Mékong avant que les maisons soient réparées et que les traces du typhon soient effacées. Malgré ces catastrophes naturelles et la grande pauvreté qui règne sur l’île de Samar, les habitants font preuve d’une grande solidarité et d’un courage sans faille.
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