Une école pas comme les autres à Tân Son Nhi…

Oubliés des administrations vietnamienne, ces enfants n’existent pas. Pourtant ils ont besoin d’une identité pour aller à l’école…

Au cœur de la ville d’Hô Chi Minh-Ville se cache un refuge pour la misère du monde. Un lieu de paix et de dialogue où des enfants sans existence administrative retrouvent le sourire. Où des religieuses infatigables prennent les devants pour dialoguer avec ceux que la vie a abîmés au point qu’ils ne savent plus prendre soin de leurs enfants. Une école pas comme les autres, où tout le monde est le bienvenu, mais qui a terriblement besoin d’aide aujourd’hui.

« Depuis dix ans, nous faisons tout notre possible pour maintenir cet établissement et donner à ces enfants la chance d’aller à l’école et d’acquérir des connaissances comme les autres.» Derrière les mots de sœur Augustina, de l’ordre de Notre-Dame de la Charité de l’Agneau de Dieu, une certaine fatigue se fait sentir. Et pour cause ! Depuis la troisième vague de COVID-19, le Vietnam connait une situation sanitaire très préoccupante. Hô Chi Minh-Ville, capitale économique du sud du pays, où se situe l’école d’affection Tân Son Nhi dont la religieuse est responsable, a notamment connu des confinements extrêmement stricts par l’armée.

Pourtant la religieuse ne baisse pas les bras. Elle tire sa force d’une conviction que pas même une pandémie mondiale ne pourra ébranler : « Aller à l’école est un droit inaliénable et primordial dont devraient jouir tous les enfants. »

Distribution du repas lors de la « journée orange »

Je parraine

Le silence d’une sieste…

Je parraine l’école

Et pourtant ce n’est pas encore le cas…

À Hô Chi Minh-Ville, l’ancienne Saïgon, de nombreux enfants sont privés d’accès à l’école publique. Les raisons sont diverses, mais c’est un peu toujours la même histoire : ces enfants n’ont pas de papiers, car ils ne devraient pas être ici. Souvent leurs parents ont migré en ville espérant trouver un travail et une rémunération qui révèlent des mirages. Ils finissent vendeurs de billets de loterie ou chiffonniers.

Victimes d’une administration qui régit les vies, ces enfants n’ont pas de certificats de naissance et ne peuvent donc pas bénéficier de l’école censément gratuite. La plupart de ces adultes sont au chômage, sans revenus et peinent à nourrir leurs familles. Scolariser leurs enfants représente déjà un sacrifice énorme, se désole sœur Augustina. C’est ici que l’école d’affectation prend tout son sens.

Créée à l’initiative des religieuses, cette école est un véritable élan du cœur. Elle offre la chance à ces enfants de bénéficier de l’enseignement des programmes de l’État sans que les parents aient à payer quoi que ce soit.

« En plus de leurs deux majeurs, les mathématiques et les mathématiques et le vietnamien, les enfants ont aussi des cours de musique, de sport, d’art et d’éducation civique, détaille la religieuse. Ils acquièrent également des savoir-faire manuels et les élèves particulièrement doués en musique ont l’occasion de prendre des cours d’orgue ou de guitare entre le CE2 et le CM2. Parallèlement à ses cours, nous organisons aussi des activités extrascolaires sur des thèmes sociaux importants comme les droits des enfants, l’éducation sexuelle, la prévention de l’esclavage. Nous les encourageons à se développer entièrement, pas seulement en tant qu’élèves.»

Car cette école est aussi un refuge pour beaucoup de ces petits écoliers qui souffrent déjà plus que de raison chez eux. La violence est un quotidien parfois banal dans ces familles : maltraitance, parents incapables de s’occuper correctement de leurs enfants, violence parfois sexuelle, drogue… Plusieurs familles sont aussi confrontées au handicap de l’un de leurs membres, ce qui ne fait qu’aggraver leur précarité. Sur 270 enfants accueillis actuellement dans l’école, environ 20 % ont des problèmes psychologiques. Une dizaine sont des enfants battus avérés. Un enfant au moins a été victime de violences sexuelles.

 

Cours de vietnamien à l’école d’affection de Tân Son Nhi

 

Je parraine 

Cours d’art plastique en classe de CM1

 

Je soutiens l’école

Face à ces drames, les religieuses n’hésitent pas à monter en première ligne pour protéger les enfants. Certains sont accueillis en orphelinat, d’autres sont accompagnés dans des groupes de parole avec leurs parents. « Je me souviens de deux enfants qui étaient battus par leur grand-père, témoigne un enseignant. Ils arrivaient encore saignants à l’école. Les religieuses ont entamé un dialogue avec les grands-parents et les violences se sont arrêtées. »

De telles victoires changent réellement la vie d’un enfant. Elles ne sont cependant possibles que grâce à la générosité de parrains et marraines qui acceptent de soutenir non pas un enfant, mais une structure à travers le parrainage collectif. Aujourd’hui, l’école a besoin de 10 nouveaux parrains pour faire face aux nouveaux besoins. « Le nombre d’enfants scolarisés chez nous augmente d’année en année, explique la responsable. Nous avions 250 élèves en 2009 et 330 en 2020. » Ces parrainages permettent de payer les enseignants et le personnel de cette école et garantit la possibilité à sœur Augustina de maintenir ses portes ouvertes de manière inconditionnelle à tous les enfants maltraités par la vie.

Notre ONG soutient de nombreuses structures en lien avec l’éducation. Écoles de mise à niveau pour les enfants de migrants, écoles dans les camps de réfugiés…

En vous lançant dans l’aventure du parrainage collectif, vous aidez un groupe d’enfants à poursuivre leur éducation malgré des situations difficiles. Ce soutient essentiel à la vie de structures d’accueil pour les enfants des rues ou des camps de réfugiés et de déplacés. Après la mise en place de votre parrainage, vous recevez un dossier complet présentant en détail la structure que vous soutenez. Nous vous envoyons chaque année des nouvelles du centre que vous soutenez. Ainsi, vous le voyez évoluer, rayonner, grandir.

Comment aider les familles déplacées / réfugiées ?