Pourquoi les filles ne vont pas à l’école ?

Pour beaucoup d’enfants dans le monde, aller à l’école est un privilège. Pour de nombreuses jeunes filles, ce privilège est trop rare.

Selon l’UNESCO, près de 258 million d’enfants (-16 ans) ne sont pas allés à l’école en 2018. La majorité étant des filles. Au Myanmar, environ 500 000 enfants n’étaient pas inscrits à l’école primaire, dont 300 000 filles. Seules 37 % des femmes cambodgiennes atteignent le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Bien que les raisons soient multiples et souvent liées entre elles, la pauvreté, les rôles assignés aux hommes et aux femmes, les traditions, les mariages précoces, le travail forcé et domestique, la traite des êtres humains et l’hygiène sont quelques-uns des problèmes les plus pressants qui empêchent les filles d’accéder à une éducation.

La pauvreté et son effet sur l'éducation

La pauvreté et ses multiples facettes sont la principale raison pour laquelle les filles ne reçoivent pas d’éducation formelle. Comme l’indique le Programme des Nations unies pour le développement, une part importante de la population d’Asie du Sud-Est vit toujours dans la grande pauvreté : 37,2 % des Cambodgiens, 23,1 % des Laotiens et 38,3 % des Birmans ne peuvent satisfaire leurs besoins fondamentaux.
Compte tenu de ces taux de pauvreté, l’éducation est un luxe pour de nombreuses familles. Au Cambodge par exemple, les cours dispensés par les enseignants sont insuffisants pour permettre aux élèves de terminer leur scolarité. En raison de leurs faibles salaires, les enseignants dispensent la plupart de leurs cours sous la forme de cours privés (et donc payants !) après l’école. Suivre ces cours est devenue une obligation pour réussir un examen. Par conséquent, de nombreuses familles n’ont pas les moyens d’offrir une éducation à leurs enfants.

Mam’Percy dans les bidonvilles de Manille
Mam’Percy dans les bidonvilles de Manille

L'éducation des filles

Les rôles attribués aux hommes et aux femmes et la tradition patriarcale ont également un impact important sur les possibilités d’éducation des jeunes femmes. Les hommes ont tendance à avoir une position dominante, et les femmes sont subordonnées. Beaucoup de femmes restent à la maison élever les enfants, tandis que les hommes sont les soutiens financiers de la famille. Un déséquilibre qui peut rapidement s’avérer précaire, lorsque le mari se blesse, décède, ou part refaire sa vie avec une autre femme. L’éducation peut être considérée comme un investissement, qui correspond au rôle masculin, à l’entrée future d’un jeune homme dans la vie active et à la place qu’il occupera au sein de la famille à l’âge adulte. Par conséquent, de nombreuses familles sont plus enclines à dépenser de l’argent pour l’éducation de leurs fils. Les filles sont donc laissées pour compte. L’école n’est pas la bonne préparation à leur vie future et est dévalorisée.

Mariages précoces, grossesses et accès à l'école

Le mariage précoce est un autre facteur qui a un impact sur l’accès des jeunes femmes à l’éducation. Outre le fait qu’il s’agisse d’une tradition locale au sein de plusieurs groupes ethniques, ou de l’espoir de certains parents d’offrir à leurs filles un avenir meilleur, l’union conjugale précoce est également étroitement corrélée à la pauvreté. Pour des familles pauvres, marier un enfant peut être une stratégie d’adaptation. Le coût de l’éducation d’un enfant est élevé et le mariage allège ce fardeau. En outre, le paiement de la dot est encore une pratique relativement courante dans des pays comme le Vietnam. Dans d’autres cas, le mariage peut être utilisé pour régler des dettes et des différends financiers. Ainsi, il existe une forte incitation financière pour les parents dans le besoin à marier leurs filles tôt, plutôt que de leur donner une éducation formelle.

De plus, une fois devenues épouses, les jeunes femmes sont censées s’occuper de leur foyer. Ainsi, si elles ont eu la chance d’être inscrites à l’école avant leur mariage, il est fort probable qu’elles mettent fin à leurs études une fois mariées. En outre, le mariage précoce est souvent le corollaire d’une grossesse précoce. Or, très rares sont les filles qui continuent leurs études pendant ou après leur grossesse.

Le mariage précoce touche une part importante de la jeunesse féminine en Asie du Sud-Est. Selon un rapport de l’UNICEF, au sein des pays où Enfants du Mékong est déployé, entre 11% (au Vietnam) et 35,4% (au Laos) des filles sont mariées avant d’atteindre 18 ans. Pour illustrer davantage le lien entre la pauvreté et le mariage précoce des enfants, près de la moitié (43%) des filles laotiennes issues de groupes minoritaires et de régions rurales énormément touchées par une pauvreté endémique étaient mariées avant d’avoir 18 ans – un chiffre bien supérieur à la moyenne nationale de 33%. De même, le nombre de grossesses précoces est considérable. Alors que la moyenne mondiale des naissances chez les adolescentes est de 50 pour 1000 femmes âgées de 15 à 19 ans, elle atteint 94 au Laos et 57 au Cambodge.

Trafics humains et exploitation sexuelle des jeunes femmes

La traite des êtres humains et l’exploitation sexuelle touchent de manière disproportionnée les jeunes filles en Asie du Sud-Est. Le bureau des Nations unies contre la drogue et le crime estime que les victimes de ces trafics sont des femmes (26 % sont des jeunes filles, tandis que 51 % sont des femmes de plus de 18 ans).

La vulnérabilité financière des familles est souvent utilisée comme un levier pour convaincre, tromper ou contraindre les familles à confier leurs enfants aux trafiquants. Les recruteurs manipulent les familles ou les victimes elles-mêmes en promettant des emplois fictifs aux enfants. D’autres sont mis dans la traite par le biais de la servitude pour dettes, une pratique consistant à envoyer les enfants travailler pour le créancier afin de rembourser la dette de la famille.

Quelle qu’en soit la cause, un nombre important de filles sont arrachées à la vie normale qu’elles devraient mener pour entrer dans le monde de la traite des êtres humains. De nombreuses villes d’Asie restent tristement célèbres pour leur tourisme sexuel et perpétuent la demande de trafic d’êtres humains. La majorité du travail forcé en Asie du Sud-Est est classée dans la catégorie de l’exploitation sexuelle. Une fois que les victimes sont confiées à leurs trafiquants, leur vie est réduite à des mauvais traitements et à des abus.

Notre association soutient de nombreuses structures aidant les enfants à sortir des réseaux de trafic humain.

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Travail domestique des femmes

Le travail des enfants est un autre obstacle à l’éducation. Une enquête nationale sur le travail des enfants a révélé que, rien qu’au Vietnam, plus d’un million d’enfants âgés de 5 à 17 ans étaient engagés dans une forme de travail. Au Cambodge, 44,8 % des enfants âgés de 5 à 14 ans travailleraient, comme l’indique une récente enquête sur le travail des enfants du pays. Bien que les garçons soient plus nombreux que les filles dans le travail économiquement actif, les filles sont nettement surreprésentées dans le travail domestique, qui constitue une part importante du travail global des enfants.

Le travail domestique des enfants est un obstacle à la scolarisation des filles. La norme est que les jeunes femmes aident leur famille en participant aux tâches ménagères et en assistant leur mère, ce qui correspond au rôle attribué à leur sexe. Ces tâches sont souvent effectuées en lieu et place de l’éducation. De nombreux parents jugent ces corvées utiles pour mieux préparer leurs filles à leur vie future. Pourtant, ce travail domestique est loin de se limiter à une simple aide à la maison. On attend souvent des filles qu’elles cherchent un emploi à l’extérieur et renoncent à l’éducation formelle afin d’améliorer le maigre revenu de la famille. Les familles aisées emploient fréquemment des enfants issus de milieux pauvres. Les chiffres présentés dans le rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur le travail domestique des enfants en Asie du Sud-Est illustrent l’ampleur du travail domestique chez les jeunes femmes. En effet, la grande majorité de ces enfants domestiques sont des filles : 97,7% à Hanoi, 87% à Ho Chi Minh Ville, 77,4% à Bangkok, 82,2% aux Philippines, et 58,6% à Phnom Penh.

Cette situation est directement liée aux possibilités d’éducation : 67,7% des jeunes hommes employés de maison sont encore en mesure de fréquenter l’école, mais ce chiffre tombe à 46,6% pour les jeunes femmes. Par conséquent, le travail domestique à plein temps ne permet pas aux jeunes filles d’être sur les bancs de l’école.

Equipement du foyer des filles de Wai Maw

L'hygiène scolaire : un frein pour les jeunes filles

L’hygiène, ou son absence, entrave également l’éducation des jeunes femmes. L’accès à des installations propres, privées, sûres et séparées est d’une importance cruciale, en particulier pendant les menstruations. L’absence d’installations sanitaires adéquates est fortement liée à l’absentéisme chez les étudiantes.

En outre, la stigmatisation qui entoure les règles, source de honte pour les jeunes femmes, a un impact supplémentaire sur leur fréquentation scolaire. Dans la région du Mékong, la plupart des écoles ne disposent pas de toilettes adéquates offrant aux filles le confort dont elles ont besoin pour gérer leur cycle menstruel. Aux Philippines et au Cambodge, seules 39 % des écoles disposent de toilettes correctes.

Voilà pourquoi notre association finance de nombreuses constructions de blocs sanitaires et de toilettes.

Création de toilettes pour les familles des filleuls de Preah Vihear
Création de toilettes pour les familles des filleuls de Preah Vihear (Cambodge)

Parrainez une fille pour lui permettre d'aller à l'école

En participant à notre programme de parrainage, vous pouvez offrir à une jeune fille la possibilité d’accéder à une école dans l’un de nos pays d’action. Les filles cambodgiennes, laotiennes, birmanes, philippines, thaïlandaises et vietnamiennes sont encore affectées par de nombreux obstacles qui les empêchent de remplir les salles de classe. Avec 28 € par mois, vous offrirez une scolarité à une fille, lui fournirez toutes les fournitures scolaires nécessaires et veillerez à ce qu’elle soit nourrie.

Votre parrainage contribuera à combler le fossé entre les sexes en matière d’éducation.

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