Une jolie leçon de vie

Tous les vendredis, retrouvez « L’Espérance au cœur », la chronique d’Enfants du Mékong par Antoine Besson, journaliste et rédacteur en chef du magazine ‘Asie Reportages‘.

Le podcast :

 

La chronique :

« Bonjour chers auditeurs,

Je suis actuellement au Vietnam. Dans le Nord du pays, chez les ethnies montagnardes de la région de Sapa. C’est un lieu magique. Au cœur de l’hiver et malgré une brume persistante, la région ne désemplit pas de touristes et pour cause… Le spectacle de ces rizières en terrasse baignées par une lumière presque surnaturelle qui parvient a percer la couche des nuages est absolument extraordinaire.

Mais au cœur de ce spectacle magnifique, ce sont surtout les habitants des montagnes de Sapa qui attirent. Les fameux Hmong noirs entre autres qui sont encore par leur mode de vie et leurs costumes colorés des garants du Vietnam authentique que tant de touristes cherchent à retrouver. Leur accueil est chaleureux et les maisons d’hôtes se multiplient dans les villages pour permettre aux habitants de profiter de la manne bienvenue qu’offre la visite des Occidentaux dans ces montagnes reculées.

Enfants issus de l'ethnie Hmong noirs autour de Sapa dans le Nord du Vietnam ©Camille H.
Enfants issus de l’ethnie Hmong noirs autour de Sapa dans le Nord du Vietnam ©Camille H.

Au milieu de tout cela, je suis un homme qui n’est pas un touriste lui. J’ai accompagné toute la journée le père Binh dans sa tournée des villages. Car le curé de Sapa est un prêtre nomade chargé de veiller sur les âmes de fidèles réparties sur un territoire de près  de 200 km.

Alors le père Binh roule en 4×4 et passe son temps à aller de village en village, à venir bénir des maisons, célébrer des messes, enseigner les plus jeunes et surtout, surtout, aider son prochain.

Enfants Hmong jouant autour de Sapa dans le Nord du Vietnam ©Camille H.
Enfants Hmong jouant autour de Sapa dans le Nord du Vietnam ©Camille H.

 

Il m’a emmené rencontrer une mère de 8 enfants sur un terrain de rizières. Ils vivent là, dans la boue, sans maison depuis un mois. La précédente maison a été détruite par les inondations. La suivante, payée par le père, n’est pas encore construite. Les enfants partagent leur tente de fortune faite de bâches et de quelques bouts de bois avec les canards qu’ils doivent chasser de cette installation précaire. En entrant je n’ai pas compris où ils dormaient. La boue est partout. Je n’ai pas voulu comprendre.

Alors ce soir, quand le père Binh a expliqué aux enfants Hmong qui étaient devant lui qu’il fallait partager et s’entraider. Que c’était ça l’amour véritable. Ces mots résonnaient avec une force inhabituelle. « Quand dans la famille, certains doivent construire une maison, il faut les aider ! » a-t-il simplement dit.

Antoine Besson, rédacteur en chef et journaliste pour le magazine Asie Reportages

 


Site touristique emblématique du Vietnam, les célèbres rizières en terrasse de Sapa attirent des milliers de visiteurs chaque année. Pourtant, dans l’indifférence générale, de nombreux enfants issus de minorités ethniques grandissent à l’ombre du développement. Enfants du Mékong soutient un foyer, celui du Père Binh dont cette chronique parle, permettant aux jeunes les plus motivés de poursuivre leur scolarité, sans se soucier de leurs conditions matérielles. Le foyer accueille aujourd’hui  68 lycéens de l’ethnie H’mong. En parrainant cette structure (parrainage collectif), vous permettrez à plus de jeunes de vivre dans ce foyer, et de bénéficier d’un suivi scolaire, d’encouragements quotidiens, d’aide à l’orientation… un rôle crucial pour ces jeunes non-sensibilisés par leurs parents qui eux-mêmes n’ont jamais été à l’école.

 

JE PARRAINE LE FOYER DE SAPA

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