Stéphane Chaboureau s’engage !

Stéphane Chaboureau, confie le sens de son engagement en tant qu’artiste au service d’une cause caritative pour Enfants du Mékong.

En 2022 aura lieu en région parisienne une grande exposition d’art au profit de l’action d’Enfants du Mékong en Birmanie. Plusieurs artistes ont fait don de quelques œuvres, dont Stéphane Chaboureau.

STEPHANE CHABOUREAU : L’art engagé contre le cauchemar birman

Photographe autodidacte, Stéphane Chaboureau a vécu de nombreuses années à Hong Kong où il a construit une œuvre plurielle mêlant l’architecture, la photographie de rue et parfois le portrait. De retour en France, il continue ses pérégrinations photographiques, cherchant à figer le temps et l’espace par ses clichés. Il exposera une série sur les saisons au jardin du Luxembourg.

« J’ai vécu 15 ans en Asie. Ça a été l’occasion de découvrir une région du monde différente. J’ai grandi dans la France des années 70 et 80. C’était encore la guerre froide et nous étions habitués à tourner notre regard vers la culture de l’Ouest. Nous étions très familiers avec les États-Unis, et même avec l’Amérique du Sud pour les échanges culturels, musicaux, cinématographiques… Mais assez peu avec l’Asie.

En 2004 à Hong Kong, j’ai découvert un bassin pacifique très animé avec une culture et une spiritualité différentes, un poids démographique énorme et des codes sociaux parfois à l’opposé des nôtres.

J’ai une affection toute particulière pour la Birmanie, parce que j’ai eu l’impression d’être dans un endroit complètement atypique. Mais c’est aussi un pays qui a eu la malchance de tomber sous une dictature militaire, l’isolant du reste du monde et de l’aide internationale. Lorsqu’elle est touchée, la Birmanie l’est profondément. J’ai vraiment l’impression qu’elle balbutie sa marche en avant. Ce qui lui arrive aujourd’hui est injuste ! D’autant plus que les Birmans ne sont pas des gens passifs. Depuis février 2021, il y a des milliers de morts. Le régime tire sur sa propre population, c’est un retour en arrière effroyable. Extrêmement autocratique et violent, il traite sa population d’une façon qu’on ne connaît plus chez nous depuis longtemps. C’est troublant et c’est pour cela qu’il me semble primordial que nous continuions, par la parole de nos dirigeants et de nos associations, de soutenir le peuple birman. Il faut l’aider à trouver son propre modèle parce que j’ignore comment les choses évolueront, mais la Chine ne coupera pas ses liens avec la Birmanie, quelle que soit l’issue de la situation.

Jardin du Luxembourg, Hiver première neige – num 1/20 (60v40cm) © Stéphane Chaboureau
Jardin du Luxembourg, Printemps canopée – num 1/20 (60x40cm) © Stéphane Chaboureau
Stéphane Chaboureau © Antoine Besson

LA JOIE DU PARTAGE​

À ce titre, nous, artistes, avons une voix particulière à faire entendre. Quand il apprécie une œuvre d’art, le public essaie de l’appréhender et c’est l’occasion pour lui de s’élever, de se cultiver, et de partager. Je pense que l’art est l’occasion de toucher les hommes de bonne volonté. Les amateurs d’art sont des personnes qui peuvent profondément s’impliquer, ouvrir leur regard, et essayer de comprendre et ressentir les choses différemment. Je crois que l’art nous ouvre le cœur et nous rend plus disponibles pour penser l’autre.

L’artiste n’a pas besoin de donner un sens à ce qu’il fait, car il a déjà mené énormément de recherches dans son propre travail, mais mettre ses œuvres au service d’une cause lui permet d’exprimer sa générosité. Une partie du travail de l’artiste est de partager. En offrant une œuvre, j’ai l’ occasion d’ajouter une autre dimension à ce partage et pour moi, c’est une immense joie ! »