« J’ai vécu 15 ans en Asie. Ça a été l’occasion de découvrir une région du monde différente. J’ai grandi dans la France des années 70 et 80. C’était encore la guerre froide et nous étions habitués à tourner notre regard vers la culture de l’Ouest. Nous étions très familiers avec les États-Unis, et même avec l’Amérique du Sud pour les échanges culturels, musicaux, cinématographiques… Mais assez peu avec l’Asie.
En 2004 à Hong Kong, j’ai découvert un bassin pacifique très animé avec une culture et une spiritualité différentes, un poids démographique énorme et des codes sociaux parfois à l’opposé des nôtres.
J’ai une affection toute particulière pour la Birmanie, parce que j’ai eu l’impression d’être dans un endroit complètement atypique. Mais c’est aussi un pays qui a eu la malchance de tomber sous une dictature militaire, l’isolant du reste du monde et de l’aide internationale. Lorsqu’elle est touchée, la Birmanie l’est profondément. J’ai vraiment l’impression qu’elle balbutie sa marche en avant. Ce qui lui arrive aujourd’hui est injuste ! D’autant plus que les Birmans ne sont pas des gens passifs. Depuis février 2021, il y a des milliers de morts. Le régime tire sur sa propre population, c’est un retour en arrière effroyable. Extrêmement autocratique et violent, il traite sa population d’une façon qu’on ne connaît plus chez nous depuis longtemps. C’est troublant et c’est pour cela qu’il me semble primordial que nous continuions, par la parole de nos dirigeants et de nos associations, de soutenir le peuple birman. Il faut l’aider à trouver son propre modèle parce que j’ignore comment les choses évolueront, mais la Chine ne coupera pas ses liens avec la Birmanie, quelle que soit l’issue de la situation.