Son avenir dépend en partie de moi

Rencontre avec Evelyne, une marraine d’une petite Laotienne.

« Pourquoi avoir décidé de parrainer ? Et dans ce pays ?

J’ai fait plusieurs voyages en Asie du sud-est où j’ai pu constater la précarité des populations. Ayant été enseignante, le sort des enfants me préoccupe et j’ai donc décidé d’aider une petite fille à étudier. Dans ces pays , les filles sont souvent les plus pénalisées et je pense que c’est par l’évolution des femmes que passe l’évolution d’une société. J’ai choisi le Laos car mon fils y était allé et nous avait beaucoup parlé de ce pays très pauvre mais très accueillant. Nous projetions donc d’y aller, et, par conséquent nous aurions ainsi la possibilité de rencontrer l’enfant que je parrainerais.

C’est quoi, être marraine ?

C’est un engagement vis-à-vis d’un enfant qui a réellement besoin de nous. Mes enfants sont adultes, mariés, parents et brusquement on s’investit de nouveau  dans l’avenir d’un enfant.

Comment s’est passée la rencontre avec votre filleule ? Quels ont été vos sentiments à toutes les 2 au moment où vous l’avez vue ?

La rencontre s’est préparée longtemps à l’avance. Dans un premier temps nous avons cherché un voyage organisé nous laissant du temps libre pour voir Dok Keo. Impossible ! Donc on a organisé notre voyage en individuel, autour de cette rencontre. Avant de partir, nous avons préparé des petits cadeaux et un petit album avec des photos de notre famille. Nous avions eu quelques contacts téléphoniques avec Marion, la super Bambou qui a organisé au mieux cette visite, alors qu’elle est arrivée récemment au Laos.

Le jour J, très stressés, nous nous sommes rendus à l’église de Paksé où nous avions rendez-vous avec Marion et monsieur Pom Ha, chauffeur et interprète (ce qui était extraordinaire, car ainsi on a pu réellement échanger). Arrivés au km 31 , beaucoup de monde nous attend ! Le chef du village vient nous saluer puis Dok Keo vient vers moi pour m’embrasser. Nous avons tous les larmes aux yeux … Que d’émotion !

Evelyne, son mari, leur filleule Dok Keo et sa famille ©Marion Bernard
Evelyne, son mari, leur filleule Dok Keo et sa famille ©Marion Bernard

Dok Keo est contre moi, très affectueuse, une adorable fillette et là, je réalise à quel point elle fait partie de notre vie, de notre famille. C’est MA filleule ! On nous présente ses parents, son petit frère qui semble un peu effrayé, sa petite sœur et de nombreuses personnes de sa famille. Sœur Monique, religieuse vietnamienne s’occupant des enfants de cette région , est là, souriante et accueillante,  nous guidant vers la maison de Dok Keo. Tout a été préparé pour notre visite, des bouteilles d’eau minérale, des gâteaux et…. un bel éléphant en bois que m’offre Dok Keo. Nous posons des questions, monsieur Pom Ha traduit, on fait des photos, Sœur Monique nous fait remarquer que Dok Keo et d’autres filles de ce village ont mis de beaux vêtements (jupe traditionnelle et tee-shirt orange) pour nous et pour la célébration qui doit avoir lieu en cette période de Toussaint. On fait beaucoup de photos, on rit, on est bien ensemble mais le temps passe trop vite, monsieur Pom Ha doit retourner à Paksé. Avec beaucoup de tristesse on se dit au revoir. Dok Keo nous embrasse plusieurs fois, on va s’écrire, je vais lui envoyer des photos. Nous reverrons-nous un jour ? C’est loin le Laos …

Ouverture générale de cadeaux ! ©Marion Bernard
Ouverture générale de cadeaux ! ©Marion Bernard

 

Maintenant, mon mari comme moi, nous nous sentons une grande responsabilité vis-à-vis de cette petite car son avenir dépend en partie de nous et nous voulons qu’elle puisse faire les études qu’elle désire.

Comment se passe la correspondance entre votre filleule et vous ?

Jusqu’à présent, c’était environ 3 petites lettres par an dans lesquelles Dok Keo me parlait de ses résultats scolaires. De ma part, je répondais à son courrier en l’encourageant. Je pense que maintenant, ce sera plus facile de s’écrire car j’ai ressenti un véritable lien affectif, de part et d’autre.

Evelyne et sa filleule, Dok Keo ©Marion Bernard
Evelyne et sa filleule, Dok Keo ©Marion Bernard

Comment parlez-vous du parrainage autour de vous ?

Avec beaucoup d’enthousiasme mais peu de gens sont prêts à s’investir, malheureusement. Ils ne réalisent pas le concret du parrainage. C’est un échange extraordinaire qui apporte beaucoup de bonheur.

Chaque année un repas est organisé entre parrains de notre région et j’ai ainsi pu discuter avec de « vieux » parrains qui sont très fiers de la réussite de leurs filleuls avec qui ils gardent de contacts.

Si c’était à refaire, je referais sans hésiter ! »

Découvrez le parrainage ici ! Si vous êtes convaincus comme Evelyne parlez-en autour de vous ou partagez cet article !