Lors d’un dernier voyage en Thaïlande en 1985, René Péchard, que tous appelaient affectueusement « Tonton », sentant ses forces décliner, avait enregistré une cassette retrouvée plus tard dans un tiroir de son bureau.
Ce passage publié quelques années plus tard, à sa mort, a pris la valeur d’un testament. Entre les lignes, se dessine la vision du fondateur d’Enfants du Mékong. Une vision qui perdure aujourd’hui, trente ans après sa mort.
« […] Ceci est le passé, voyons l’avenir. Née au Laos, Enfants du Mékong doit continuer à aider les enfants du Mékong sans distinction. Si l’on suit le cours du fleuve, la tâche est immense. Nos efforts doivent se porter d’abord, comme depuis 1975, sur les réfugiés de ce qui fut l’Indochine française. Ce programme est loin d’être terminé, mais un jour, il le sera. Nous avons commencé à aider des enfants de Thaïlande. Cette action est une expérience qu’il faut poursuivre, car si le touriste voit en Thaïlande tout le beau coté brillant de la médaille, il n’en voit pas l’envers. Il ne voit pas ces orphelins, pas toujours absolument pauvre, mais dont les plus brillants ne peuvent continuer des études faute de moyens. Certes, si l’on prend la charge des enfants pauvres que nous trouverons, il faudra demander aux parents un effort, minime peut-être, mais un effort, ne serait-ce que de 1 000 baths sur les 15 000 à 20 000 que peut coûter l’entretien, l’instruction, l’éducation de ces enfants.
Je n’exclus pas l’aide aux enfants laotiens, cambodgiens, vietnamiens, dans leurs pays, quand la situation le permettra.
En plus de l’aide directe, des actions spécifiques : écoles, orphelinats, doivent être envisagées comme nous l’avons fait jusqu’à ce jour dans les camps de réfugiés.
Je verrai au cours de ce voyage, un collège sur la frontière khmère. Je proposerai une aide, mais je demanderai que le français soit enseigné comme langue étrangère. Laos, Vietnam, Cambodge, furent pendant un siècle des pays francophones et doivent le rester. Quant à la Thaïlande, pays anglophone, le français est enseigné dans certaines écoles. Il faut aider cet enseignement pour une meilleure compréhension entre nos deux pays et choisir pour nos pupilles des écoles où notre langue est enseignée.
Tonton, Korath, le 8 janvier 1985
*Article initialement publié dans le numéros 42 d’Enfants du Mékong Magazine d’Octobre, Novembre, décembre 1988.
« Parce que nous avons cru à l’amour, parce qu’au cœur des détresses les plus radicales, nous n’avons jamais lâché la main de la « petite fille Espérance », chère à Péguy, nos intuitions ont été contagieuses… Vous évoquez ce qui pourrait être mon « secret ». En fait, mon secret d’amour est devenu le secret de milliers d’amis. Ils sont autant et sans doute plus que moi les Enfants du Mékong. Ce sont eux qui m’ont inoculé l’espoir dans les nuits d’angoisse et de grande fatigue. C’est leur courrier enthousiaste, leurs découvertes émerveillées du bonheur qui naît de la solidarité, qui m’ont fait aller de l’avant. »
*Extrait du livre « Les Enfants du Mékong, interview de René Péchard par JC Darriaud, Edition Fayard.
Le profil hors norme de Mary nous rappelle que « les enfants pauvres et souffrants peuvent être des modèles de responsabilité de leur pays ». Nous espérons que son succès, porté par une énergie débordante et une grande confiance en l’avenir, pourra être un modèle pour les jeunes générations birmanes… et celles d’ailleurs !
Au cœur des grandes mutations politiques du Laos, madame Bounmy n’a jamais su rester spectatrice. Impliquée à son échelle, elle a partagé le sort des Hmongs et des réfugiés du Laos en Thaïlande. Dévouée à sa famille, elle n’a pas non plus hésité à venir en aide à ceux qui partageaient sa misère.
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