Mon filleul au sourire constant
La chronique :
« Bonjour chers auditeurs,
Depuis 60 ans, Enfants du Mékong a choisi d’ancrer son action sur le temps long. Le parrainage, c’est accompagner un enfant dans la durée. Parce qu’en matière d’homme, de blessures humaines, d’amour, rien ne remplace la marque du temps et l’attention qui dure. C’est à ce prix que la confiance se crée et ce n’est que quand la confiance règne que le meilleur peut advenir.
Prenez l’exemple de Yolaine et Luong. Yolaine a rencontré Luong pour la première fois lors de la fête du Têt en 2008. « C’était un petit garçon très charmant et si souriant ! nous écrit-elle. Sa vie était pourtant bien difficile… Sa maman faisait ce qu’elle pouvait pour gagner de quoi nourrir sa famille. Elle travaillait comme journalière sur les parcelles agricoles des autres. Cette fois-là, je n’ai pas rencontré son père, seulement sa maman et son petit frère. L’expression tendue de ce dernier contrastait tellement avec les sourires de Luong et de sa mère. La maison était d’une pauvreté extrême…
J’ai revu Luong 4 ans plus tard en 2012. J’ai retrouvé un adolescent toujours aussi souriant, qui avançait bien dans ses études et pensait alors se former en comptabilité. (…) Cette fois-là, nous avons déjeuné tous ensemble avec ses parents, son petit frère et la voisine qui avait aidé à préparer le repas. La maison était entièrement en chantier. Luong et les siens vivaient sans façade alors que nous étions en plein hiver. La famille se protégeait des intempéries au moyen d’une bâche et les enfants dormaient sur un échafaudage, car il n’y avait plus de lit… On m’a dit que le père maltraitait toute sa famille et abusait de ses enfants. J’ai compris la mine toujours plus sombre du petit frère… et été impressionnée par la résilience de Luong et sa maman…
Mais Luong a réussi à passer son bac, contre vents et marées. Il a ensuite essayé de faire une formation professionnelle d’électricien puis est parti chercher un travail à Hanoi.
Nous nous sommes retrouvés avec bonheur en octobre 2018.
Il gagne maintenant sa vie en travaillant pour un artisan qui fabrique des objets en métal. Il a gardé son sourire et exprime aujourd’hui une belle assurance devant la vie et dit qu’il est heureux de son sort. Son père est décédé, mais sa maman et son petit frère se portent bien. La famille semble maintenant en bien meilleure situation. Quelle joie ! »
Merci Yolaine pour ce beau témoignage ! »
Antoine Besson, journaliste & rédacteur en chef du magazine Asie Reportages
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