La chronique :
« Bonjour chers auditeurs,
J’ai été marqué, il y a quelques jours, par la manière dont le Pape François, aux JMJ de Panama, a interpellé la jeunesse de notre monde (et à travers elle, notre monde tout entier) sur l’urgence de la rencontre. Moi qui rentre d’un long voyage en Asie, je me suis senti profondément en accord avec ces mots que je souhaite ici vous redire :
« Chers amis, vous avez fait beaucoup de sacrifices afin de pouvoir vous rencontrer et vous devenez ainsi de véritables maîtres et artisans de la culture de la rencontre. (…) la culture de la rencontre, qui n’est pas de dire : « Salut, comment vas-tu ? Salut, à bientôt ». [Mais plutôt] celle qui nous fait marcher ensemble dans nos différences (…) avec amour. […] un amour de tous les jours, discret et respectueux, amour de liberté et pour la liberté, amour qui guérit et qui relève. (…) C’est l’amour silencieux de la main tendue dans le service et le don de soi, c’est l’amour qui ne se vante pas, qui ne fait pas le paon, cet amour humble qui se donne aux autres toujours avec la main tendue, c’est cela l’amour qui nous unit aujourd’hui. »
Cet amour qui unit, c’est l’amour que j’ai vu sur le terrain, entre les jeunes d’un même foyer qui s’entraident pour dépasser les difficultés de la vie, quand un plus âgé décide d’expliquer les cours à un plus jeune. C’est l’amour des volontaires Bambou qui prennent sous leurs ailes des enfants au passé difficile. L’une de ces enfants justement, que j’ai rencontré lundi, vient d’une famille divisée. Sa mère est morte, son père est violent et son frère est handicapé. Grace au parrainage, cette jeune fille a pu être placée dans un foyer à l’abri pour continuer ses études et s’en sortir. Pourtant cette enfant peine à sourire. Elle a avoué au responsable de son foyer : « je sais que je n’aurai pas le droit au bonheur dans cette vie ! »
Voilà de quoi nous parlons. Voilà je crois un exemple qui éclaire l’invitation du pape François. La culture de la rencontre, du don de soi, de l’amour qui relève, ce sont les gestes qui poussent vers l’autre quel qu’il soit, non pas uniquement pour solutionner son problème mais pour l’aimer et vivre de son bonheur avec lui. Notre défi chez Enfants du Mékong, c’est de convaincre cette enfant qu’elle a le droit au bonheur comme nous tous. C’est de l’aider à le réaliser. Et d’aider les milliers d’autres jeunes qui nous sont confiés. Et le faire avec vous. Parce que c’est aussi cela la rencontre, s’unir pour les autres.
Merci »
Antoine Besson, journaliste et rédacteur en chef du magazine « Asie Reportages »
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