Enfants du Mékong en 10 dates
1958 : Fondation au Laos de l’Association des amis du pensionnat Saint-Joseph
Un conte de Noël
L’histoire d’Enfants du Mékong commence comme un conte de fée. « Il était une fois… » un dentiste de Vientiane recueille sur le pas de sa porte deux enfants qui vivent dans la rue. Ils ont faim et ne peuvent pas aller à l’école. Convaincu qu’« il y a plus de joie à voir un enfants à l’école que dans la rue », René Péchard décide de recueillir ces enfants et les place dans un internat à Xiang Khouang : le pensionnat Saint-Joseph. Peu après, approchent la fin de l’année et la fête de Noël. Voulant venir en aide au foyer de ses pupilles, René Péchard lance un appel aux fabricants français de couvertures. Dans un élan de générosité, ces fabricants décident de faire un don de 100 francs en plus des couvertures envoyées à monsieur Péchard. L’association des amis du pensionnat de Saint-Joseph naît de la nécessiter de créer une structure pour encaisser ce don. Elle deviendra par la suite l’association pour la protection de l’enfance (en 1963) puis l’association pour la protection de l’enfance du Laos (APPEL). En 1969, René Péchard crée en France pour structurer le système du parrainage une œuvre associée à l’APPEL : l’ASPEL (Association de soutien pour la protection de l’enfance au Laos). Ce n’est qu’en 1977 que l’association deviendra Enfants du Mékong.
1964 : Ouverture des premiers foyers au Laos
Témoignage de sœur Latsamy
« Je m’appelle sœur Latsamy. J’ai 38 ans et je suis responsable du foyer Nazareth depuis plus de trois ans. J’ai souvent entendu le nom EdM prononcé par les sœurs de la Charité. Elles aiment beaucoup prononcer ce beau nom : EdM. Un jour j’ai demandé : « Qu’est-ce que cela veut dire EdM ? » Une de mes consœurs qui collaborait avec EdM m’a expliqué : « C’est Enfants du Mékong : une association qui soutient les enfants pauvres mais motivés qui veulent aller à l’école et désirent un avenir meilleur. »
Parmi mes consœurs (les premières a avoir collaboré avec EdM au Laos à partir de 1958) certaines ont bien connu monsieur Péchard. Sœur Blandine qui vit avec moi depuis deux ans m’a dit un jour : « c’était un très bon médecin. Il aimait les enfants et en a aidé beaucoup en son temps. » J’éprouve beaucoup de joie à collaborer avec Enfants du Mékong. J’ai cru au début que c’était une association qui offre uniquement un soutien financier mais je sais aujourd’hui que c’est beaucoup plus que cela : Enfants du Mékong porte réellement le souci de l’éducation des enfants et des jeunes. Notre grande joie c’est de voir nos jeunes s’épanouir et faire des progrès chaque année. Ensemble, nous poursuivons notre chemin afin d’accompagner nos jeunes pour vivre dans notre société ! »
1968 : Fondation d’Aspel France
Témoignage de Julie Gervais
« Enfants du Mékong pour moi c’est avant tout une histoire de famille. Mes frères étaient en pension au foyer de Vientiane à l’époque où l’association s’appelait ASPEL (fondée en 1958 par René Péchard). Nous vivions au Laos, le lycée de notre ville n’allait pas plus loin que la classe de première. Pour continuer les études et passer le bac, il fallait aller à la capitale. Mes parents ont ensuite continué à soutenir l’œuvre de René Péchard jusqu’en 1972 l’année où nous avons quitté le Laos. En 1984, nous avons repris contact avec René Péchard au moment où l’association s’est installée à Asnières. Mes sœurs et moi avions participé en tant que bénévoles à quelques tâches administratives et techniques. Par la suite, en 1985 à la demande de monsieur Péchard, j’ai accepté de travailler pour Enfants du Mékong où je suis restée jusqu’en 2011. Nous n’étions au départ que 10 permanents. Entre nous, nous nous comprenions parfois même sans avoir besoin de parler. Tout était à faire mais nous étions tous là pour les enfants. J’en avais vu tant en Asie qui devaient travailler dans des conditions très pénibles pour survivre, parfois dans les décharges, que j’étais heureuse de pouvoir me mettre ainsi à leur service pour les aider à aller à l’école. Tant d’enfants n’auraient pas pu aller à l’école ou continuer leurs études sans leurs parrains ou marraines et Enfants du Mékong !»
1975 : Accueil en France et travail dans les camps de réfugiés
Père Ceyrac
« Parmi les plus pauvres, c’était aux réfugiés que René Péchard s’était donné, et plus particulièrement ceux du Sud-Est asiatique, les enfants du Mékong. Ils étaient son chemin à lui, son chemin vers Dieu. Il ressentait leur angoisse et sa solitude à lui. Il était tourné vers eux, comme tendu vers eux. Et il marchait avec eux.
C’était un homme pour les autres. Un homme d’une très grande bonté. Bonté qu’il cachait (mais la cachait-il vraiment ?) sous une grande pudeur, sous une timidité qui le rendait parfois un peu gauche, un peu gêné, mais qui se trahissait à travers son magnifique sourire, un sourire si chaud et si réconfortant que les enfants du Mékong qu’il a tant aimés et pour qui il a donné tout ce qu’il avait et tout ce qu’il était, ne sont pas prêts à oublier. »
Extrait d’un article publié dans Enfants du Mékong Magazine n°43, janvier-mars 1989.
1990 : Premiers parrainages scolaires au Vietnam et au Cambodge
Premières missions Bambous – Témoignage de Gérard Duquesne
« La chance d’Enfants du Mékong est d’avoir une âme, donnée par son fondateur. Humble et discret, Il a aidé des enfants, puis mobilisé des parrains, puis rencontré des correspondants et soutenu leurs merveilleux projets par des parrainages, en même temps qu’il mobilisait des délégations en France. En 1990, nous avons ajouté un maillon à cette chaîne : les Bambous. Chaîne de confiance unie par une seule préoccupation : le développement des enfants d’Asie. Depuis 30 ans, mon bonheur est de voir chaque maillon faire grandir cette chaîne, et de voir Enfants du Mékong garder son âme. »
1995 : Premiers parrainages aux Philippines
Archive
2005 : Tsunami en Asie du Sud-Est
Témoignage de Martin Maindiaux
« L’esprit d’Enfants du Mékong, c’est aimer, placer l’Amour au cœur de son action, même quand on est contrarié, fatigué et énervé. C’est écouter et essayer de comprendre, même quand le jeune radote la même histoire avec 5 versions différentes depuis 45 min, car c’est peut-être moi qui ne comprends pas son histoire. C’est être au service de l’autre, même si le jeune m’a « emprunté » mon Bic, mon livre, mon téléphone et ne me la jamais rendu. C’est dire « je m’en occupe » même quand j’ai envie de dire que je n’ai pas le temps. C’est partager son temps, son bol de riz, sa bière, sa soupe, son poulet rôti, ses cafards, ces œufs fécondés, ces plats pimentés, … même quand j’ai envie de dire que c’est bon mais je n’aime pas.
Mais EdM, c’est aussi une grande aventure pleine de surprises, de rencontres, de challenges, de joie, de rire, de chagrin, de coups durs, de déceptions, de partage, des kilos de glaçons qui fondent dans des hectolitres de bière, la chasse aux moustiques, le bruit incessant des haut-parleurs des 0410 hr le matin, les pistes de boues, les ponts d’une seule planche, des chutes en moto, des bras cassés, une épaule déboîtée, la Dengue, la Chikunguya, un zona, un os fendu, des fièvres, des maux d’estomac…
Être en mission avec Enfants du Mékong, finalement, c’est garder le sourire a toute occasion, c’est aider un enfant à construire son avenir ; c’est voir le sourire s’afficher sur les lèvres de la vieille grand-mère en voyant son petit-enfant heureux et épanoui chez nous ; c’est donné de l’espoir a une famille, aider un enfant à réaliser ses rêves ; c’est prendre un enfant par la main, l’accompagner et lui apprendre à chevaucher les obstacles de la vie.
Faire partie d’Enfants du Mékong, c’est s’oublier et se donner. » Martin Maindiaux dirige l’action d’Enfants du Mékong au Cambodge depuis XXX.
2008 : Ouverture d’un programme en Chine
Témoignage de Liang Yong Mei
« C’est moi, votre filleule. Par la présente, je voudrais vous remercier pour tout ce que vous m’avez apporté durant toutes ces années. Je suis très heureuse de recevoir votre lettre. Vous êtes toujours à mes côtés, vous m’avez accompagné pour traverser les moments difficiles de la vie humaine. Vous ne pouvez probablement pas comprendre ce que ressent une personne qui reçoit de l’aide d’une autre personne étrangère. Dans mon cas, c’est quelque chose de grandiose. Et je me demande souvent pourquoi vous avez donné autant à un étranger, comme moi. Vous avez éclairé ce monde. Je suis actuellement en classe de Première. J’aurais aimé de grandir plus vite, pour suivre votre exemple, pour pouvoir venir en aide aux personnes en difficultés. » Liang Yong Mei. Yunnan.
2013 : Le typhon Haiyan ravage la région des Visayas aux Philippines
« Nous sommes très reconnaissants du soutien d’Enfants du Mékong pour l’école de Caiba-an. Nous avons apprécié la proximité perçue entre le Volontaire et notre équipe d’enseignants pour connaître les besoins réels. Sans cette relation, nous n’aurions pas remplacé les murs en contreplaqué par des murs en ciment. Les professeurs sont ravis de cette aide et l’ambiance au sein de l’équipe s’en trouve améliorée.
Ce que j’apprécie également chez Enfants du Mékong, c’est que l’argent est utilisé au maximum pour les victimes du typhon, les enfants et enseignants. »
Témoignage de Mme Abiguale, directrice de l’école élémentaire de Caiba-an, Tacloban, Leyte
Napoléon Resuera, responsable local du projet de Medellin sur l’île de Cebu : « Au nom de Daanlungsod, merci Enfants du Mékong du fond de notre cœur. Vous nous avez fait sentir que là où il y a de l’humanité, il y a de la bonté car les gens se sentent concernés sans regarder la race et la couleur de peau. »
2018 : 60 ans d’Enfants du Mékong – Sortie du film documentaire GRANDIR
Témoignage de la famille Lestapi
« Plus qu’une association, Enfants du Mékong est une famille ! » Kolbe, 12 ans.
Par cette mission nous avons en effet vécu une histoire de famille : famille d’abord par notre inscription dans cette longue lignée de volontaires Bambou (Promotion 28 et 29) ; famille, par ce lien qui nous unit désormais à notre filleule parrainée : Désirée ; famille, aussi parce qu’une aventure avec EdM, c’est une aventure humaine qui commence à Paris pour venir embrasser l’Asie du Sud-Est et tous ses pays du sourire.
Dans nos limites, notre force fut dans le soutien et la présence les uns pour les autres : « Tout seul tu vas vite, ensemble tu vas loin ». Bref, une famille parce qu’EdM est un lieu de croissance pour tous, là est l’essence même de l’action de cette œuvre : faire grandir ! »
Témoignage de Nguyễn Đức Chính ou Nguyen Thi Thanh Tuyen
« Cela faisait 4 ans que je passais à l’université, je me sens chanceux et heureux de bénéficier du programme de bourses d’études du Mékong. C’est un cadeau précieux pour moi et ma famille, non seulement sur le plan financier, mais aussi sur le plan spirituel. Grâce à l’aide du programme Mékong, mon étude n’a pas été interrompue, elle a été poursuivie jusqu’à présent. Grâce à cela, je grandis et suis mature comme je le suis aujourd’hui.
Je connais mon chemin avec défis et difficultés, mais je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour valoriser votre aide et vos souhaits pour mon avenir.
Encore une fois, je vous souhaite à tous une bonne santé, paix et succession.
Je souhaite que le programme de bourses d’études du Mékong en promeuve davantage afin qu’il devienne un pont d’amour et une flamme vive éclairant la foi et l’espoir de nombreux étudiants pauvres au Viet Nam. »
Nguyễn Đức Chính, Vietnam
« Enfants du Mékong a aidé ma famille de 1994 à 2018. C’est une période très longue et significative pour ma famille. (…) Mon père était la principale source de revenus de la famille, et nos conditions de vie étaient difficiles. Aller à l’école pour moi et mes frères et sœurs était un problème. Je me souviens qu’en 2002, notre maison s’était effondrée sous une pluie battante. Ma famille était allongée au milieu du ciel et n’avait pas de nourriture. Parfois, ma famille nous demandions de l’aide à nos voisins, les repas étaient maigres et nous devions parfois partager les restes de nourriture de la veille. Chaque fois que j’y pense, mon cœur me fait mal. Mes parents ont cependant toujours voulu que nous allions à l’école. (…)
Ma famille a eu beaucoup de chance de recevoir une aide de la part d’Enfants du Mékong. Au début, je pensais qu’il ne s’agissait que d’une bourse d’aide matérielle. Mais au fil du temps, EdM a été une grande motivation pour moi : je voulais sans cesse mieux travailler pour être dignes de l’aide et de l’attention de l’association en général et de ma marraine en particulier : maman Sabine. Maman Sabine aide ma famille depuis près de 24 ans. Elle et moi sommes dans deux pays différents. Nous parlons deux langues différentes. Mais elle a su m’offrir des cadeaux et des paroles de grand encouragement. Je connais sa famille et sa belle France. Nous communiquons a travers des lettre et nous nous envoyons de belles photos. Elle est venue au Vietnam pour me rendre visite en mars 2018. J’ai été diplômé en économie le 15 juin 2018. Je veux exprimer ma gratitude d’avoir été soutenue avec toute ma famille par EdM et maman Sabine. Je dois admettre que sans Enfants du Mékong, mes frères et sœurs n’auraient pas eu l’occasion d’aller à l’école. Maintenant, certains d’entre eux ont une famille heureuse et une occupation stable. Nous vous sommes éternellement reconnaissants pour la solidarité, les sacrifices et les services rendus. »
Nguyen Thi Thanh Tuyen, Vietnam
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