Création d’une école spécialisée au Cambodge : Happy Life School
Projet financé ! La construction du projet de l’école spécialisée Happy Life School va bientôt pouvoir commencer !
Reasey est immédiatement conquis à la vue de la toute nouvelle bibliothèque : il propose de faire un don de livres pour les élèves.
Voilà un an qu’il est de retour dans sa province natale du Banteay Meanchey, après huit années d’études à Phnom Penh, capitale du Cambodge. Un parcours loin d’être anodin dans un pays où les études courtes sont la norme pour que les enfants puissent aider rapidement leur famille.
Dans un français si impeccable qu’il est difficile d’imaginer qu’il n’a jamais visité l’Hexagone, le jeune homme de 30 ans s’enquiert de la santé de chacun. Il travaille à l’hôpital de Thmor Pouk où il a été affecté par le département de la santé en qualité de médecin généraliste. En plus des consultations, il est habilité à pratiquer des opérations.
Depuis qu’il est installé, il lui arrive de recevoir gratuitement des filleuls de la région. Reasey espère bien pouvoir ouvrir sa propre clinique à Sisophon dans quelques années. Cela lui permettrait de se rapprocher de sa femme et de son jeune fils, installés là-bas. Au Cambodge, beaucoup de familles vivent ainsi séparées la semaine à cause du travail. Les routes étant mauvaises, parcourir quelques dizaines de kilomètres peut parfois prendre une bonne heure.
En 2008, alors qu’il étudie en terminale, le lycéen commence son parcours au Centre Enfants du Mékong de Sisophon. Nombre de ses amis lui ont parlé de cette association qui pourrait l’aider à réaliser son rêve : étudier à Phnom Penh.
Il sait déjà que les salaires de son père agriculteur et de sa mère institutrice ne seront pas suffisants. Comme ils sont réticents à l’idée de confier l’éducation de leur fils à une association, Reasey doit s’efforcer de les convaincre, ce à quoi il parvient finalement.
Brillant élève, il obtient son baccalauréat avec mention ainsi qu’une bourse d’études à l’université des Sciences de la Santé de Phnom Penh, un projet qu’il a mûri en assistant aux forums d’orientation organisés chaque année par Enfants du Mékong. « J’avais envie d’aider les gens et de prendre soin d’eux mais je savais que pour obtenir la bourse, je devais redoubler d’efforts en biologie et chimie. Alors j’y ai consacré toute mon énergie. Je me souviens d’une fois, alors qu’il ne me restait que 3 000 riels en poche (0,75 cts soit le prix d’un repas), j’ai préféré les utiliser pour m’acheter un livre scolaire. » raconte-t-il avec un large sourire.
« Ma motivation a été renforcée par l’aide de ma marraine qui m’a beaucoup soutenu depuis la France. Elle a toujours été présente pour les moments importants de ma vie : mes anniversaires, mon mariage, la naissance de mon fils…. Aujourd’hui, nous échangeons régulièrement des nouvelles, bonnes ou mauvaises. J’essaie de la soutenir à mon tour quand elle en a besoin. »
L’histoire de Reasey n’est pas seulement celle d’un étudiant brillant, c’est aussi celle d’un jeune homme amoureux dans un pays où les relations hommes-femmes sont encore marquées par les conventions et les mariages arrangés.
Le sourire aux lèvres, il me raconte avoir rencontré celle qui est aujourd’hui sa femme alors qu’ils étaient tous deux lycéens. Bien que non parrainée, Chanleap suivait, elle aussi, les cours d’Enfants du Mékong au centre de Sisophon. Ils se sont ensuite perdus de vue jusqu’à ce que la jeune femme se retrouve hospitalisée à Phnom Penh. Très inquiète, elle contacte alors Reasey pour qu’il vienne donner son avis sur les traitements et lui tenir compagnie. Il faut savoir qu’au Cambodge, on ne laisse jamais seules les personnes hospitalisées. Les proches s’installent habituellement dans la chambre, veillent, achètent de la nourriture à l’extérieur car les repas ne sont pas fournis etc.
Reasey est alors en 4ème année d’études. Malgré les règles strictes d’Enfants du Mékong qui interdisent de quitter le foyer après 20h30, il décide d’aller passer la nuit auprès d’elle, « tout en emportant mes livres et mes cahiers », précise-t-il. C’est en étant au chevet de Chanleap, qu’ils tombent amoureux l’un de l’autre. Mais il reste encore quatre ans d’études au jeune homme avant qu’ils puissent se marier. Elle promet de l’attendre. Ils se marient quelques mois à peine après la fin de sa dernière année et un an plus tard, Reasey devient papa d’un petit Eden.
C’est aussi cela la réussite d’Enfants du Mékong : guider les jeunes afin qu’ils soient capables de fonder des familles épanouies et équilibrées. Convaincu par le modèle dont il a lui-même bénéficié, Reasey souhaite à son tour parrainer des jeunes afin qu’ils puissent avoir la même chance que lui : « Je pense que nous, les anciens, avons un rôle à jouer. Pas seulement celui de nous réunir de temps en temps pour prendre des photos tous ensemble mais celui d’agir concrètement auprès de la jeunesse cambodgienne. »
UN PETIT GESTE POUR FAIRE GRANDIR LA FRATERNITE : Mon filleul ne m’écrit pas ou peu… Et si je prenais le temps de lui écrire moi une lettre ou une carte postale, non pas en espérant une réponse mais simplement pour lui dire que je suis là pour lui ?
« Il y a simplement deux types de personnes : celles qui prennent en charge la douleur et celles qui passent outre ; celles qui se penchent en reconnaissant l’homme à terre et celles qui détournent le regard et accélèrent le pas. »
Pape François
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