Les Chin Hills en Birmanie
Situation globale des Chin Hills
Les Chin Hills sont peuplés en majorité de l’ethnie Chin, mais en réalité on y retrouve beaucoup de sous-ethnies puisque l’on dénombre au moins 53 dialectes parlés dans la région.
Malgré la proximité de l’Inde et donc un développement croissant des échanges birmano-indien, cette région enclavée, longtemps délaissée par l’ex-gouvernement militaire birman, est toujours marquée par une pauvreté endémique, la cherté des produits alimentaires et l’absence de ressources naturelles propres. La population a conservé son mode de vie tribal traditionnel. Ainsi les familles nombreuses (il est courant de voir 10 enfants par famille) vivent de la culture sur brulis, de l’élevage, de la chasse et de la cueillette.
Les plus pauvres qui n’ont pas de terrain, cultivent les terres collectives du village à tour de rôle. La culture du maïs, plus facile, remplace celle du riz et ce dernier, qui reste malgré tout l’aliment de base, doit désormais être importé de la plaine, le coût de transport augmentant considérablement son prix. Les problèmes de malnutrition sont chroniques. La majorité des familles ainsi que les enfants en foyers ne mangent que deux repas par jour.
L’absence de structures médicales et donc un manque d’hygiène, l’accès à l’électricité trop dépendant de la situation géographique des villages et les difficultés d’accès à l’éducation et à l’emploi ont poussé Enfants du Mékong à faire des Chin Hills une zone de développement prioritaire.
Notre action pour les minorités de Birmanie
Notre association est implantée depuis 2012 dans le nord autour d’Hakha et Kalay et dans le sud autour de Mindat. Cela coïncide avec le début de la «transition démocratique» du pays sous l’autorité d’Aung San Suu Kyi et de son parti la Ligue nationale pour la démocratie.
L’ouverture de la zone des Chin Hills en 2014 jusque-là interdite d’accès a permis de se rendre sur place au centre et de découvrir à la fois les immenses besoins de cette zone et un réseau de responsables extrêmement motivés pour agir pour le développement de leur communauté.
C’est dans ce cadre qu’Enfants du Mékong développe donc ses activités de parrainage et de projets toujours liés à l’éducation et ce alors que les autres ONG (en faible nombre) présentes sur place se concentrent surtout sur des projets visant l’agriculture locale. Par ailleurs, ce travail est facilité d’une part grâce au lien solide établi avec nombre de responsables locaux qui bénéficient de la confiance de notre association pour coordonner les actions de l’association et d’autre part grâce au lien avec KMSS (Caritas Birman) Kalay et Hakha.
Enfin, il faut noter que le souvenir marquant et positif laissé par les Missions Etrangères française auprès des populations locales a grandement facilité l’action de nos volontaires et renforcé sa légitimité comme partenaire privilégié de développement dans les Chin Hills.
Projets de développement pour les Chin Hills
A ce stade, le rôle du volontaire VSI de l’association est crucial pour identifier les enjeux spécifiques de la zone et pour lister les priorités en lien avec les responsables locaux. Il s’agit tout d’abord de la question primordiale de l’alimentation. Vient ensuite le sujet de la construction et l’animation d’infrastructures d’accueil de la meilleure qualité possible de type foyers d’accueil garantissant un accès à l‘éducation. Enfin la problématique des cours supplémentaires pour palier à la déficience du système scolaire (les professeurs gouvernementaux étant absents ou inefficaces) et fournir aux enfants les moyens d’une «réussite» scolaire.
Ce travail a permis de bâtir toujours conjointement avec les bénévoles locaux un plan de développement sur trois ans.
Concrètement, cela signifie mettre la priorité sur la rénovation ou reconstruction des foyers des zones les plus excentrées en même temps que des petits projets d’amélioration du quotidien (financement de toilettes, achat de couvertures et moustiquaires, financement de panneaux solaires pour permettre l’étude du soir). En parallèle les parrainages collectifs permettront de financer un 3ème repas pour les jeunes du foyer et d’acheter des produits d’hygiène ou de payer un jeune ayant terminé ses études et pouvant encadrer les enfants.
La seconde priorité concerne les parrainages individuels dans les programmes et qui permettront de suivre des enfants individuellement et de participer au paiement de leurs frais de pension et de cours complémentaires afin qu’ils aient toutes les chances à la fin du lycée de réussir l’examen final (Matriculation Exam). En parallèle, Enfants du Mékong souhaite pousser certains jeunes ayant réussi cet examen à se former comme éducateurs ou professeurs et pour à moyens termes revenir enseigner dans les foyers pour améliorer le niveau d’enseignement et d’encadrement.
Après les années noires de la junte militaire, la Birmanie connait depuis 2012 un début de transition démocratique. Ce pays reste néanmoins fragile, en proie aux conflits régionaux et désastres humanitaires. En effet, quand l’on parle de la Birmanie, l’on parle bien d’Etats ethniques, les facteurs ethniques, religieux et politiques se recoupant et s’affrontant souvent frontalement.
Les populations les plus fragiles et notamment celles des Chin Hills, doivent donc être accompagnées. C’est pourquoi l’action de notre association humanitaire, dont la présence sur place est finalement assez récente, s’inscrit dans cette dynamique de soutien aux plus pauvres, toujours guidée par son inspiration fondatrice et ancrée dans la certitude que l’enfant que nous aidons aujourd’hui sauvera son pays demain.
En vidéo, découvrez quelques scèhnes de vie de l’état Chin filmées par Romain, notre volontaire de solidarité internationale :
Découvrez comment aider dans la région des Chin en Birmanie !