COVID : la crise alimentaire derrière la crise sanitaire

Après avoir fait remonter les besoins de nos filleuls et de leurs familles, collectés directement sur le terrain par nos responsables locaux à l’arrivée du COVID-19 et lors du confinement dans tous nos pays d’action, une urgence s’est fait jour. Beaucoup de familles ont faim !

« Je n’en reviens pas ! Un sac plein de riz. Maintenant, mon esprit est en paix pour un certain temps… Tant que le riz ne s’épuise pas. » Ce cri du cœur et de soulagement, c’est une femme qui l’exprime. Daw Ei Ei Chaw habite dans la ville de Mandalay. Là-bas, un programme d’Enfants du Mékong est dédié à l’éducation informelle des enfants des rues du quartier de la gare et des bords de l’Irrawaddy, le grand fleuve qui traverse le pays. Pour ces familles dont Daw Ei Ei Chaw fait partie, l’épidémie du COVID a soudainement augmenté les difficultés d’approvisionnement en produits de première nécessité.

Distribution d'aide alimentaire à Mandalay en Birmanie
Distribution d’aide alimentaire à Mandalay en Birmanie

« Les habitants des bidonvilles et les femmes chefs de famille des bidonvilles sont plus marginalisés que les autres. L’évaluation des besoins de la communauté est vitale et elle serait plus efficace si l’autorité locale était plus collaborative » témoigne la responsable du programme de Mandalay.

Ce cas n’est pas isolé. Certaines familles que nous soutenons ayant en temps normal déjà du mal à se nourrir une fois par jour sont en ce moment dans des situations terribles, aggravées par des violences familiales et communautaires accrues par le confinement et le manque.

Depuis le début du confinement, nos responsables de programmes nous alertent sur la situation des familles défavorisées du Cambodge, de la Birmanie, du Laos, du Vietnam, des Philippines et de la Thaïlande. La hausse du prix des matières premières (surtout celles importées) et la perte de nombreux emplois sont des conséquences directes des situations de confinement et de la fermeture des frontières dans les pays d’action d’Enfants du Mékong. Durant le premier trimestre 2020, le prix du riz sur les marchés mondiaux a augmenté de 29.5%. Cette augmentation risque d’avoir de lourdes conséquences pour les familles qui consomment cette céréale tous les jours.

Pour répondre sans attendre aux besoins pressants de ces familles, Enfants du Mékong a mis en place une aide occasionnelle à la nutrition pour les mois à venir qui vient s’ajouter au parrainage. C’est de cette aide qu’a bénéficié Daw Ei Ei Chaw.

Selon les pays et les situations, cette aide a pris de multiples formes. En Birmanie, des denrées alimentaires et des produits de première nécessité pour un mois ont été distribués aux familles les plus pauvres.

A Bangkok, en Thaïlande, la situation des familles de réfugiés s’est subitement dégradée : « Lorsque l’école était ouverte, les enfants avaient droit au déjeuner sur place. Maintenant qu’il n’y a plus école, nous nous contentons d’un ou deux repas par jour. Grâce à ce don, nous allons payer notre loyer et acheter du riz et du lait pour le bébé. », témoigne la maman de Thavong, âgée de 30 ans. Elle et son mari sont Hmong, originaires du Vietnam. Obligés de rester chez eux durant le confinement, ils ont été dans l’impossibilité de travailler et ont pu bénéficier de l’aide exceptionnelle liée à la COVID distribuée par Enfants du Mékong comme une quinzaine d’autres familles de la capitale et une centaine de famille du Nord du pays, dans la région de Mae Sot.

Au Vietnam, ce sont les responsables locaux d’Enfants du Mékong qui, au terme d’un énorme travail de terrain malgré la pandémie, ont listé les familles de filleul les plus pauvres dans tout le pays. Une aide de 50 à 100 € en fonction de la situation de chacun leur est parvenue. Cette somme (50 €) permet actuellement d’acheter environ 85 kilos de riz, de quoi nourrir quatre personnes pendant un mois. Au total, 945 familles ont bénéficié de cette aide.

Le même dispositif permettra aux 2 643 familles de filleuls au Cambodge, de recevoir 50 kg de riz en même temps que leur parrainage pour les deux mois à venir.

« Des millions de gens à Manille ne vivent qu’avec un pécule quotidien gagné à la sueur de leur front, grâce à des petits emplois qui leur permettent à peine de nourrir leurs familles témoignait au cœur de la crise le père Dauchez de la fondation ANAK TNK à Manille, la capitale Philippines. Ils n’ont aucune économie, aucune réserve, aucun grenier. Ils ne vivent pas, ils survivent. L’inquiétude ici n’est donc assurément pas le problème sanitaire. Les gens ont désespérément faim et ne tiendront plus longtemps. »

Des familles fragilisées par la crise du COVID19
Des familles fragilisées par la crise du COVID19

Pour répondre à cet appel pressant, des distributions de nourriture ont été organisées dans différents bidonvilles et chacune des 2994 familles soutenues par Enfants du Mékong recevra quelques dizaines d’euros supplémentaires en fonction de sa situation.

« Dès que le déconfinement le permettra, nous devrons redoubler d’efforts, de présence et de courage pour répondre aux besoins. » alertait le père Dauchez. Déjà Enfants du Mékong se mobilise dans un projet ambitieux d’aide d’urgence de 447 592 euros pour venir en aide aux laissés-pour-compte. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues pour nous aider à le financer (cf. encadré ci-contre).

Pépites du Web

1) Depuis 2014, nous connaissons le bonheur de parrainer une petite filleule. Nous avons en plus eu le bonheur aussi d’être allé au Cambodge pour la connaître ainsi que sa famille. Quelle richesse humaine, de l’amour de l’amour toujours de l’amour.

Ano Gaztrente

2) Parrainer sauve des vies et permet aux « Enfants du Mékong » d’accéder à une vie accomplie ! Grâce aux parrainages les Enfants du Mékong pourront aller à l’école et à l’université ! Un droit fondamental !

Christel Villepelet

3) Une magnifique organisation, Enfants du Mékong, et un engagement total !! C’est mon troisième parrainage. Merci à vous.

Christine Provence

4) La plus belle école, c’est Enfants du Mekong.

Yannick Landel

Si vous souhaitez en savoir plus sur l'impact de la COVID19 en Asie du Sud-Est :

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Antoine Besson
Antoine Besson Rédacteur en chef du magazine Asie Reportages Contact