Quatre priorités dans la crise

Face aux situations désastreuses que vivent les populations d’Asie du Sud-Est durant cette crise sanitaire, l’aide d’Enfants du Mékong s’organise en quatre priorités.

Texte : Alice Lelong

Article publié dans Asie Reportage N°217, octobre 2021.

 

Depuis plusieurs mois, une nouvelle vague de COVID-19 s’est malheureusement abattue sur l’Asie du Sud-Est, plutôt préservée du virus jusque-là. Le variant Delta fait de nombreuses victimes et les pays remettent en place des restrictions. La grande majorité des écoles sont toujours fermées et l’économie est au plus mal ; des milliers de gens meurent de la COVID, de faim et de désespoir. De très nombreuses situations alarmantes nous ont été signalées. Nous essayons d’y répondre au mieux. Nos projets se répartissent entre aide alimentaire de survie, soutien contre le décrochage scolaire et aide sanitaire.

Notre action dans ce contexte d’urgence s’organise ainsi :

 

Priorité 1 – Maintenir l’aide au parrainage

Grâce à notre maillage de responsables locaux, l’action d’Enfants du Mékong est maintenue à plus de 95% dans la distribution de l’argent du parrainage.

 

Priorité 2 – Répondre aux besoins nutritionnels des familles

Nous avons répondu à de nombreuses demandes locales dans nos 6 pays d’Asie, avec des produits de première nécessité, principalement du riz.

Sachant qu’un kilo de riz coûte environ 0,60€ en Asie, un mois de nourriture pour une personne (20kg de riz) revient à 12€.

Priorité 3 – Lutter contre le décrochage scolaire

La pandémie a eu des conséquences significatives sur la vie des enfants et des adolescents depuis le début de l’année 2020. La plupart des écoles sont toujours fermées, les enfants tournent en rond chez eux ou recommencent à aider aux champs ou à l’usine (quand leurs parents ont encore un travail) et beaucoup ne retourneront pas à l’école à la rentrée prochaine. De plus, certaines jeunes filles se retrouvent confrontées au risque de mariage précoce. Enfin, les enfants sont exposés à l’addiction aux écrans, du moins pour les familles qui en ont.

De nombreux responsables de programme organisent des cours pour les jeunes des villages ou dans les foyers qui accueillent des enfants qui ne sont pas repartis chez eux. Cela permet de leur donner un cadre, un environnement sécurisé et de garder un rythme scolaire. Ils continuent à apprendre malgré le confinement, pour reprendre sereinement les cours lors de la prochaine rentrée scolaire.

Priorité 4 – Favoriser l’accès aux soins médicaux

La situation sanitaire de certaines zones d’Asie est catastrophique. Des milliers de personnes n’ont pas accès aux soins de base. Nous sommes donc appelés dans ces régions pour financer des éléments de protection (gel, masque, blouses), de la machinerie hospitalière (respirateurs, bouteilles d’oxygène …) et des médicaments.

En Thaïlande, quelques exemples de la manière dont se déploie cette aide dans le pays.

Les Missionnaires Xaviériens aident les plus pauvres, les enfants et les malades dans l’immense bidonville de Khlong Toey depuis 2016. Aujourd’hui, le bidonville est un foyer de contagion et la vie des gens y est de plus en plus difficile. Pour cette raison, les Missionnaires distribuent nourriture, masques, savon et d’autres produits de première nécessité depuis des mois à plusieurs centaines de familles.

À Phuket, où le tourisme était la principale source de revenus, la situation est très difficile pour les réfugiés birmans qui n’ont plus de travail. Le centre Good Sherperd va distribuer durant deux mois des repas à 200 familles pauvres.

À Bangkok également, la pandémie continue d’affecter fortement les familles de réfugiés soutenues par le BRC. Durant cette période d’état d’urgence et de restriction, les parents, souvent en situation illégale, ne peuvent pas travailler. Sans revenus, elles ne peuvent ni payer leur loyer ni s’acheter de la nourriture. Ce projet alimentaire représente une aide pour 20 familles.

Prise de parole : Plaidoyer pour l’écologie culturelle

« L’éducation et le rapport à l’école par définition sont des sujets qui touchent à la fois à l’intime des convictions familiales, à l’identité en construction des enfants, et à la responsabilité publique des Etats. Bien souvent, cela donne lieu à des réflexions légitimes au sein des groupes culturels marginalisés ou persécutés.

Beaucoup de familles de nos filleules sont concernées par ces réflexion dans les zones ethniques de nos pays action, au Vietnam, au Laos, en Thaïlande ou en Birmanie. Si l’apprentissage des savoirs fondamentaux comme la langue majoritaire, l’écriture et la lecture ne sont plus remis en question, certain craignent l’uniformisation des particularismes culturels et la déconstruction de l’identité ethnique. »

Guillaume Mariau.

Sur les réseaux

Martha : « Je trouve ça magnifique ce que vous faites ! Je viens du Vietnam où suis née. Puis j’ai été adoptée. »

Françoise : « Quel beau témoignage… Je suis fière de parrainer un enfant car je sais que sur place, des jeunes formidables veillent sur lui. Merci pour ce que vous faites ?? »

Francine : « Un grand bravo à l’association Enfants du Mékong pour l’aide et le soutien apportes à tous ces jeunes. Une grande lueur d’espoir pour eux…»

Yves : « Pour eux rien n’a changé depuis mon séjour en avril 1995… et ils ont toujours cette joie de vivre…? merci EdM »

Article publié dans Asie Reportage N°217, octobre 2021.