Le nouvel an kmher – Bon Chaul Chhnam
Une tradition multi-générationnelle
Ces 14, 15 et 16 Avril 2021, les khmers célèbrent leur nouvelle année. Un nouvel an spécial cette année, dû aux restrictions sanitaires. Quelles sont les traditions ? Blandine, stagiaire dans notre Centre de Sisophon au Cambodge, nous explique.
Cette semaine n’est pas une semaine comme les autres au Cambodge : c’est le nouvel an khmer ! Les 14, 15 et 16 avril (ou 13, 14 et 15 avril selon le calendrier) marquent la transition entre l’année passée et la nouvelle année. Cette année sera celle du chien !
En temps normal, toutes les familles se regroupent afin de fêter ce passage à la nouvelle année ensemble. C’est un des moments les plus importants pour les khmers. Les traditions ne sont pas exactement les mêmes en fonction des villages et des provinces, mais certaines restent en général très présentes au Cambodge.
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Le premier jour est appelé « Moha Sangkran ». Les khmers le passent à préparer leur maison et cuisiner de bons repas pour leur famille et pour les bonzes. Ils en laissent également une partie en offrande à Bouddha. Le soir, ils font une courte prière autours de bougies entourant un petit feu. Certaines familles vont ensuite se couche ; d’autres, plus fêtardes, vont danser sur de la musique traditionnelle avec d’autres habitants du village. C’est aussi l’occasion de rencontrer les nouveaux arrivants.
- Le deuxième jour, les jeunes de chaque famille offrent des cadeaux (vêtements, argent, nourriture, jus de fruits) à leurs aînés. Certaines familles passent aussi dans les pagodes afin d’offrir de la nourriture aux défunts de leur famille. Les bonzes seront chargés de prier afin de transmettre ces offrandes aux concernés.
- Le troisième jour, c’est le jour de Leung Sakk, considéré comme le premier jour de la nouvelle année. A 13 ou 14h, quelques habitants du village se regroupent, et les bonzes apportent leurs statues de Bouddha. En général, il y en a une, deux ou trois. Tous les habitants lavent ensemble ces statues avec de l’eau et des fleurs. C’est un symbole pour demander pardon à Bouddha pour les fautes qu’ils auraient commises pendant l’année. Les bonzes bénissent l’assemblée.
De la même manière, la plupart des familles prévoient un temps dans les trois jours afin de laver leurs aînés. Par ce geste, les plus jeunes présentent leurs excuses à ceux-ci pour le mal qu’ils leur auraient fait pendant l’année. Les aînés, en se laissant laver, pardonnent toutes leurs fautes. Puis, ils prient afin que leurs jeunes aient une année heureuse et pleine de succès.
Chantieng, Han et Sophea, trois étudiantes du centre Enfants du Mékong de Sisophon, au Nord-Ouest du Cambodge, nous partagent leur vision de ces journées si importantes dans leur culture
« C’est un moment très important pour ma famille et moi. Cette année, ils sont tous ensemble. Je suis la seule qui soit restée ici, au Centre Enfants du Mékong, à cause des mesures sanitaires prises par le gouvernement et qui m’empêchent de rentrer chez moi. Je suis triste de ne pas être avec eux. Mon moment préféré du nouvel an est justement quand on se retrouve tous, et que nous partageons nos repas ensemble en se racontant tout ce qui s’est passé depuis notre dernière réunion. Nous habitons tous à des endroits différents maintenant, donc nous avons toujours beaucoup de choses à nous raconter ! » Chantieng, 20 ans, étudiante en littérature chinoise.
« Ma mère et mon oncle travaillent en Thaïlande et mon père est parti avec une autre femme. Il n’y a donc que mes grands-parents à la maison pour le nouvel an cette année. Nous sommes tous tristes de ne pas avoir pu nous réunir pour le fêter ensemble, cela n’arrive jamais. C’est la deuxième année consécutive, à cause de la Covid-19. Mon moment préféré, c’est le soir, quand on retrouve tout le village et que l’on danse tous ensemble avec de grandes enceintes. Nous jouons aussi à des jeux traditionnels, tout le monde est heureux d’être ensemble. Nous faisons cela au moins un soir, et si nous avons assez d’argent, deux soirs. C’est le meilleur moment ! » Han, 20 ans, étudiante en littérature chinoise.
« Habituellement, nous allons à la pagode avec mes parents et nous rencontrons les bonzes. Nous jouons là-bas aussi. C’est un moment où je retrouve toute ma famille, nous prenons nos repas ensemble et dansons. C’est un des meilleurs moments de l’année ! » Sophea, 20 ans, étudiante en industrie agro-alimentaire.
« រីករាយបុណ្យចូលឆ្នាំថ្មីប្រពៃណីជាតិខ្មែរ២០២១ » ou « Bonne année à tous les khmers » !
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