Lettre d’une filleule philippine à sa marraine

Raiza vient d’être diplômée et remercie sa marraine à travers cette lettre. Cette jeune philippine était venue en France il y a quelques années grâce à sa marraine pour se faire opérer d’un problème au cœur.

Raiza écrit à sa marraine

28 Septembre 2019, Cebu City

« Chère Ate Marie-Céline (« Ate » veut dire grande sœur en tagalog, dialecte de la région de Cebu),

Il y a six ans, un couple est venu visiter les Philippines, et ils ont plongé à la rencontre de plein de créatures merveilleuses… Qu’ils ont vite eu envie d’aider. Ils ont aussi gravi les montagnes au Sud de l’île de Negros, puis ils sont montés sur un incroyable « habal-habal » (moto avec une longue extension à l’arrière qui sert de taxi), et ont randonné pour atteindre la toute petite maison de leur nouvelle filleule ! Je sais qu’ils ont été surpris par la manière dont vit la nouvelle famille, mais une chose est sûre : ils étaient heureux.

L’un des plus grands bonheurs que j’ai eus dans ma vie, a été de rencontrer ce couple et je suis très fière maintenant et pour toujours, que ce couple ce soit vous, Ate Marie-Céline et Kuya Bertrand (« Kuya » signifiant « grand frère » en tagalog) qui avez visité ma famille il y a 6 ans. Le temps passe si vite.  Je n’aurais jamais cru pouvoir être aussi chanceuse et aussi comblée de vous avoir ! Vous qui me soutenez dans mes études, vous qui soutenez ma famille et ma vie malgré toutes les difficultés. Vous n’avez jamais manqué de m’inspirer afin que je poursuive mes rêves dans la vie.

Lettre de Raiza, filleule philippine
Lettre de Raiza, filleule philippine
Suite lettre de Riaza, filleule philippine
Suite lettre de Raiza, filleule philippine

Ça n’a pas été facile pour moi de commencer ma vie dans le lycée et d’avoir à vivre en ville, loin de ma famille. Mais le temps faisant, nous avons réussi à ajuster et à équilibrer études et vie quotidienne. Un an et quelques mois après avoir commencé ma nouvelle vie, sans que l’on s’y attende, j’ai été diagnostiquée d’une maladie congénitale du cœur. Tout le monde a été surpris car je ne tombe jamais malade. Heureusement, grâce au soutien d’Enfants du Mékong et surtout grâce au vôtre et celui d’amis, j’ai pu être opérée en France. Maintenant, je peux dire que c’était un bonheur dans le malheur car j’ai pu vous revoir, et découvrir votre beau pays dans lequel j’ai vécu pendant 2 mois avec votre famille, et où j’ai rencontré de nouveaux amis. Malgré mon état, j’ai dû m’adapter rapidement à mon environnement après mon opération, et ne pas arrêter mes études, que j’ai reprises en revenant aux Philippines. Même si j’ai rencontré des difficultés dans certains de mes cours, j’ai réussi à avoir les examens !

Après 5 ans et demi à l’université, je suis très heureuse et reconnaissante que certaines personnes comme vous et votre famille, me soutiennent dans tout ce que je fais. J’ai peut-être eu quelques échecs dans mes études, mais vous n’avez jamais arrêté de me soutenir. Quand j’ai été diagnostiquée de ma maladie du cœur vous m’avez aidée malgré tout. Lorsque j’ai dû passer des matières supplémentaires, qui m’ont rajouté 1 an de plus à l’université, vous me l’avez permis et vous étiez toujours là pour moi. Quand je suis tombée enceinte de Samuel juste après mes études, vous avez même parlé au siège d’Enfants du Mékong en France, pour dire que vous alliez continuer à me soutenir jusqu’à mon examen devant le jury.Je n’aurais pas pu imaginer d’être si heureuse et si chanceuse de vous avoir comme parrains. Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans votre aide qui dure depuis le début. Je vous remercie énormément.

Ma famille continue de s’adapter à ce qu’il m’est arrivé et au fait que j’ai ma propre famille. Samuel grandit très vite, il a eu un an le 28 novembre dernier. Nous n’avons toujours pas notre propre maison et vivons dans la maison de mes parents.

Mes parents s’en sortent bien, ils continuent de cuisiner des gâteaux de riz et de les vendre dans le quartier. Mon père travaille toujours à la ferme et ma mère reste à la maison pour s’occuper de ma petite sœur Rangelle. J’ai essayé de trouver un travail mais j’ai réalisé que je ne pourrai pas tout faire à la fois, et encore plus à cause de mon état. En tout cas, je suis très reconnaissante envers Dieu qui m’a donné la force de continuer et maintenant nous ne sommes plus qu’à une heure de l’examen ! Je suis un peu excitée et anxieuse.

Pour revenir à ma famille, Russel, le troisième enfant de la famille, est en première. Avant il voulait vraiment être professeur mais lorsque des soldats sont arrivés dans notre ville, ça l’a motivé à passer l’examen pour aller dans l’armée des Philippines. Un peu effrayant, mais mes parents le soutiennent et j’espère qu’il sera prêt pour l’examen et se qualifiera pour rentrer dans l’Académie. Je continue quand même à l’encourager à être professeur !

Raiza, filleule philippine
Raiza, filleule philippine
Suite lettre Riaza, filleule philippine
Suite lettre Riaza, filleule philippine

Je n’oublierai jamais à quel point vous aimez les petits enfants et plus spécialement les bébés et à chaque fois que je m’occupe de Samuel, je pense à vous. Je sais que vous l’aimeriez. Et avec l’instinct propre aux parents, je suis sûre que c’est le plus beau des bébés !

Je ne sais pas comment vous remercier vous et votre famille. Merci, Merci et Merci un million de fois. J’espère que je pourrai vous rendre tout l’amour que vous m’avez donné. Vous me manquez tous et je vous aime très fort !

S’il vous plait prenez toujours soin de vous, j’espère avoir bientôt de vos nouvelles, celles de Kuya Bertrand, Juliette et Chipie. J’espère qu’on se reverra… bientôt. Encore merci pour votre bonté envers moi et de votre aide afin de me permettre d’atteindre mes rêves.

QUE DIEU VOUS BÉNISSE !

Sincèrement votre,

Raiza Arcala Colongon

Témoignages depuis les Philippines