Cambodge : en route vers la réussite !
1993. Au coeur du Bantaey Meanchey, région pauvre du Nord-Ouest du Cambodge, dernier bastion du régime des Khmers Rouges, Enfants du Mékong ouvre un […]
« Bonjour chers auditeurs,
Les chiffres sont trompeurs. Ils nous donnent souvent une vision simpliste de la réalité et sont toujours dépendants de l’interprétation qu’on en fera. Pourtant aujourd’hui, ils sont reconnus comme des critères objectifs d’efficacité.
L’économiste Pierre-Yves Gomez, qui a sorti cette semaine un livre sur L’esprit malin du capitalisme, y explique comment le développement économique a engendré en nous des croyances et des mentalités. Comment en fin de compte, il a changé nos vies, nous poussant à réfléchir en micro-capitalistes, à valoriser nos avoirs et maximiser nos performances et, ce faisant, à nous pousser à recourir à toujours plus d’indicateurs chiffrés de ces performances et de ces valeurs. A l’heure du big data, des cours de développement personnel, de la montée de coachs professionnels, qui en douterait ? Mais ceci est aussi vrai dans le domaine de la charité.
Ecoutez la chronique :
Notre première raison d’être là chez Enfants du Mékong est l’humanité.
Aujourd’hui, pour financer un projet, les entreprises et les fondations exigent une somme d’indicateurs chiffrés censés mesurer le sérieux de l’association et la fiabilité de l’action sur le terrain. Ils exigent de plus en plus de mesures d’impact qui demandent aux acteurs de terrain un long travail de reporting et de formalisation des données chiffrées.
Loin de moi l’idée de critiquer la prudence des donateurs et les indicateurs qui peuvent permettre la confiance. Mais attention à ne pas perdre de vue la raison de notre mission. Les chiffres déshumanisent et notre première raison d’être là chez Enfants du Mékong est justement l’humanité. Une jeune humanité blessée, affaiblie, à qui l’on peut et à qui l’on veut tendre la main.
Je voudrais à ce propos vous raconter une petite anecdote. Il y a quelques temps, en 2017, les filleuls du Cambodge ont eu des résultats extraordinaires au baccalauréat khmer. 100% de réussite. Des statistiques dignes des grandes heures de l’URSS. Tous nous nous réjouissions d’une telle statistique au siège quand le directeur de notre action au Cambodge, Martin Maindiaux, nous a alerté. « Cette statistique n’est pas tant la consécration de notre action sur le terrain, disait-il, qu’un appel pour nous à la vigilance. Si tous nos enfants réussissent le diplôme, peut-être cela signifie-t-il que nous n’avons pas su tendre la main aux enfants les plus démunis : ceux pour qui un tel diplôme serait déjà un cap infranchissable ! »
Les chiffres peuvent nous dire beaucoup de choses, mais Martin ce jour-là, nous a montré qu’ils pouvaient aussi cacher l’essentiel, ou du moins nous en détourner. »
Antoine Besson
Panha a obtenu son bac l’année dernière. Il est maintenant étudiant en première année à l’ITC (Institut de Technologie du Cambodge) au Centre Docteur Christophe Mérieux de Phnom Penh. Il vient de la province de Pre Veng : c’est donc la première fois qu’il s’installe à la capitale ! Il est sur cette photo au Palais Royal, qu’il visite en profitant d’une sortie organisée par le Centre.
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