Les Hmongs

« En 2020, ces gens vivent encore sans électricité. Leurs maisons sont très modestes et résistent mal aux pluies violentes. Se déplacer entre ces hameaux est difficile tant les chemins sont mauvais : étroits, cabossés. Les plus 40 ans ne savent ni écrire ni parler vietnamien. Ils ne parlent que leur langue, le H’Mong. »

Au Vietnam, les Hmongs vivent en marge de la société, dans la plus grande pauvreté. Au Vietnam, en 2021, déscolarisation, isolement, manque de terres arables, barrière de la langue, sont autant de difficultés auxquelles doivent faire face de nombreux H’mong. Un constat qui fait réagir, à l’heure de la mondialisation et du tout connecté.

Qui sont les hmongs ?

Près d’un million, répartis entre le Nord et le Centre, les hmongs (ou « h’mong ») représentant le 6ème groupe ethnique vietnamien (sur 54). Bien que la région montagneuse et leurs traditions attirent de nombreux touristes, ils ne profitent aucunement de l’essor touristique et industriel de la région. Et si l’Histoire leur a donné la réputation d’un peuple guerrier, accroché à sa liberté, ceux qui furent nos alliés lors de la guerre d’Indochine subissent depuis 1975 les persécutions des autorités laotiennes et vietnamiennes. Gardant leurs propres coutumes, les  Hmong  sont pour ainsi dire peu liés au gouvernement vietnamien dont ils subissent souvent un ostracisme culturel qui peut parfois se muer en véritable persécution. Dès lors, face à la mondialisation grimpante, quelle place pour ces familles, qui ne sont jamais allées à l’école et vivent dans une très grande pauvreté ?

En savoir plus sur la culture et les traditions des hmongs

Quelles sont les difficultés rencontrées ?

Le paysage montagneux de la région de Sapa, au nord du Vietnam

Manque de moyens pour payer les frais de scolarité, éloignement des écoles, différences culturelles, mariages et grossesses précoces, manque de compréhension de l’importance de la scolarisation… rares sont les H’mongs qui ont les moyens de se rendre à l’école. Et quand bien même ils iraient, la barrière de la langue rend leurs chances de réussite scolaire très faibles. Les hmongs sont l’une des ethnies les moins scolarisées du Vietnam ; l’immense majorité arrête leur scolarité à la fin du collège, parfois même dès l’école primaire. En parallèle, une pauvreté grandissante, une mondialisation à leurs dépens, une raréfaction des terres arables… Pour les H’mong, le besoin de s’adapter est fort, afin de préserver leur culture et sortir de la pauvreté.

Lire aussi notre reportage : Hmongs dans la brume

« Nous devons nous adapter. Il faut faire le tri entre les coutumes qui sont constitutives de notre identité et celles qu’il nous faut abandonner” nous confiait l’un d’entre eux.
La clé serait-elle l’éducation ? Pour le père Binh, qui agit depuis de nombreuses années pour aider les Hmongs à Sapa, ce n’est que par l’éducation que les H’mongs pourront trouver leur chemin entre conservation de leur culture et adaptation au développement. De fait, l’école est un moyen de sortir de la pauvreté, et permettrait aux Hmong, non seulement d’apprendre et maitriser la langue du pays, mais aussi d’entreprendre des formations et d’accéder à un métier. Mais comment accéder à l’école, pour ces familles qui n’en ont pas les moyens ?

Retrouver le podcast du père Binh de Sapa ici.

Comment aider les hmongs ?

Enfants Hmong de Thaïlande ©Antoine Besson
Enfants Hmong

Pour répondre à ce besoin, Enfants du Mékong soutient des foyers pour les jeunes. Situés à proximité des collèges, ces petits internats gratuits offrent un encadrement adapté. Les élèves y ont des cours de vietnamien, de soutien scolaire ou de comportement. Ils y apprennent la vie en communauté et développent leur autonomie.

Ces foyers ont un coût de fonctionnement. Mais avec l’aide de notre association, ils sont proposés gratuitement aux familles les plus pauvres. Les familles soutiennent ce projet et sont de plus en plus demandeuses. C’est le cas du foyer de Nghia Lô qui accueille une vingtaine de jeunes, et dont les établissements scolaires se situent à 1km du foyer, donc accessibles à pied.

Aider concrètement les hmongs