Diem Ly : pauvre parmi les pauvres

Une croyance tenace chez les Jaraï et les Bahnar, deux ethnies du Vietnam, veut que lorsqu’une mère meurt avant que son enfant soit sevré, on enterre l’enfant avec elle.

En 1992, lorsqu’elle apprend que Kôi, un petit garçon à peine né, allait subir ce terrible sort, Diem Ly commence à mettre en place un projet pour élever les enfants orphelins dans leur communauté, et les soustraire à cette mort atroce.

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Une femme engagée

Une sœur, une mère, une fille, Diem Ly exprime toute la gamme possible des liens de parenté. Dotée d’un diplôme de travailleuse sociale, cette femme tenace et courageuse a su mettre en place de nombreuses initiatives pour tenter d’endiguer la pauvreté ambiante. Pour cela, elle a toujours tenu à vivre « pauvre parmi les pauvres », sans jamais juger les personnes.

« Au début les Jaraï m’appelaient Chim jông, ce qui signifie perroquet, parce que j’ai appris leur langue très vite : en à peine deux mois je pouvais leur enseigner des chansons en langue Jaraï. Aujourd’hui certains m’appellent Ya Pôm, d’autres Kruah, (‘‘tornade‘‘) parce que je suis toujours en mouvement, je vais partout pour aider les orphelins. »
Diem Ly

de 1 à 1000

Nous avons ensuite encouragé les proches à adopter les orphelins et à les nourrir avec du lait de vache, explique Diem Ly. Nous leur avons montré comment faire. Mais nous avons eu une exigence : l’enfant devra pouvoir aller à l’école. Nous avons donc commencé par aider Kôi dans le village de Tung Dao et, rapidement, nous avons pu sauver 25 orphelins de mère. Petit à petit, les villageois de toute la région nous sollicitaient pour que nous les aidions à sauver ces petits êtres. Cela fait maintenant 25 ans que ce projet est en place et nous pouvons constater que ces orphelins grandissent bien dans les familles d’accueil : ils ne se sentent pas différents ou à l’écart. Certains sont même devenus médecins, d’autres enseignants. Ils sont très bien considérés dans leurs villages, car ils sont instruits alors que beaucoup de villageois sont encore analphabètes. Aujourd’hui, nous veillons sur 951 orphelins.

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L'éducation en péril

Les chiffres sont éloquents. Cependant ces minorités représentent environ 500 000 personnes dans le Gia Lai. C’est pourquoi la question de la pauvreté appelle une réponse au long cours et requiert de la patience. L’éducation en est l’arme principale. La difficulté majeure vient du fait que les minorités ont chacune leur dialecte, or l’enseignement se fait en langue vietnamienne, celle des Kinh, l’ethnie majoritaire. Cela constitue un frein dans l’apprentissage des savoirs. « Certains enseignants ont du cœur, ils aiment ces enfants, mais ils disent qu’ils doivent suivre un programme réglementé et qu’ils ne peuvent pas s’arrêter pour expliquer aux enfants qui ne comprennent pas. C’est pourquoi au lycée, les enfants de minorité quittent souvent le système scolaire. D’autres enseignants sont irresponsables, ils en profitent pour ouvrir des cours supplémentaires pour gagner de l’argent ; une matière enseignée dans ces classes coûte de 8 à 12€ par mois. »
En outre les sécheresses à répétition de ces dernières années ruinent les petits agriculteurs. Certains villageois souffrent de la faim. Un vieux dicton jaraï semble alors criant d’actualité : « On meurt de la faim du ventre ; on ne meurt pas de la faim des lettres ». L’éducation est donc à la fois une réponse et un défi. Pour dépasser ces obstacles qui viennent obstruer la voie de l’instruction des jeunes générations, Diem Ly a eu une idée lumineuse : mettre en place des « Loving classes », des « classes d’affection » en français. Encore une fois, pour transmettre en profondeur, il faut d’abord aimer. L’appellation de ces classes n’est pas due au hasard.

Soutenez le combat de Diem Ly en parrainant une « loving class » (classe d’affection). Pour 28€ par mois, votre parrainage permettra aux enfants Jarai et Bahnar de suivre des cours gratuits, avec l’aide de Diem Ly et de 19 professeurs motivés.

Avec votre parrainage, vous recevrez régulièrement des nouvelles du terrain et des loving classes. Et si vous avez un jour l’occasion de vous rendre au Vietnam, allez rencontrer Diem Ly et les enfants, pour un moment hors du commun !

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Des enfants de l'ethnie Jarai au Vietnam

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