La preuve que les anges existent

« Les anges existent et ils vivent parmi nous. Parfois c’est ce que l’on est tenté de penser quand on rencontre des êtres ordinaires qui agissent au quotidien de manière extraordinaire ! C’est ce qu’on est tenté de penser quand on rencontre Ate Helen à Inayawan.

Propos recueillis par Jeanne Plaige

 

 

« Les anges existent et ils vivent parmi nous. Parfois c’est ce que l’on est tenté de penser quand on rencontre des êtres ordinaires qui agissent au quotidien de manière extraordinaire ! C’est ce qu’on est tenté de penser quand on rencontre Ate Helen à Inayawan.

 

Ate Helen
Ate Helen ©HC

Tout d’abord pour comprendre qui est Ate Helen, il faut comprendre ce qu’est Inayawan. Inayawan, c’est l’un des quartiers de la seconde plus grosse ville des Philippines : Cebu. Quartier emblématique autrefois familial et prospère entouré de rizières et de mangroves devenu au fil de ces dernières années un gigantesque bidonville qui ne vit que grâce à la décharge d’ordures où travaillent des milliers de familles de chiffonniers.

Celle qui est devenue à l’âge de 21 ans travailleuse sociale parce qu’elle s’était rendue compte que «donner de l’aide était plus important que de donner de la nourriture» ne ménage pas sa peine. En 2008, elle crée avec le soutien d’Enfants du Mékong des crèches pour éviter que les très jeunes enfants ne passent leurs journées sur le tas d’ordures. Mais elle ne s’arrête pas là.

Dans un quartier où la criminalité et les trafics sont endémiques, Ate Helen a également créé un groupe de parole pour les pères de famille qui cherchent à sortir de l’alcool et la drogue. Dans un contexte politique où être un simple consommateur de shabu (le crack local) peut vous coûter la vie, elle se bat sans relâche pour redonner sa dignité à chacun. 

 

 

Ate Helen et un enfant d'Inayawan
Ate Helen et un enfant d’Inayawan ©HC

 

Elle porte haut ses convictions : «Peu importe votre degré de pauvreté, vous êtes précieux. Peu importe combien vous êtes sale, drogué, gémissant, repoussant, vous êtes très précieux. Chacun dans ce monde est précieux. Je suis bénie d’avoir ces gens dans ma vie. Nous oublions la pauvreté ensemble, nous nous aidons. Il y a des problèmes mais nous cherchons toujours le bon côté des choses. Je crois fermement que malgré la drogue, il y a une dignité dans chaque personne.»

C’est un message très fort !

 

Des enfants d'Inayawan
Des enfants d’Inayawan ©EDM

Un message d’autant plus fort lorsqu’on sait tous les sacrifices qu’elle a consentis pour venir en aide à ces familles. Elle qui avait fait le choix avec son mari de ne pas avoir d’enfants afin d’être toujours disponible pour les pauvres, s’est pourtant laissé bouleverser par deux fillettes de la décharge, Patrice et Jessa, qu’elle a adoptées il y a 3 ans lorsque leur grand-mère devint incapable de s’en occuper. «Elles sont si fières d’avoir des parents», sourit-elle.

 

«Nous pouvons aider à tirer certaines personnes hors de la misère. Nous serions coupables de ne pas leur en donner la possibilité. Nous ne savons pas tout ce dont nous sommes capables.»

 

Propos recueillis par Jeanne Plaige

 

Retrouvez l’intégralité du portrait d’Ate Helen dans le nouveau numéro d’Asie Reportages.

Contenu, abonnements… Retrouvez toutes les informations concernant notre magazine Asie Reportages en cliquant juste ici !