Les populations de Manille sont en danger

« L’Espérance au Cœur » est une chronique hebdomadaire animée par Antoine Besson, journaliste et rédacteur en chef du magazine Asie Reportages.

« Bonjour chers auditeurs,

J’évoquais avec vous la semaine dernière nos responsables de programmes qui donnent de leur temps et de leur énergie pour les enfants les plus pauvres. Ils sont nombreux et sont autant de raisons d’espérer en l’avenir, en ce « monde d’après » qui commencera dès lundi chez nous en France.

Le père Matthieu Dauchez que vous connaissez peut-être est l’un d’entre eux. À Manille, aux Philippines, il se bat depuis 20 ans pour soulager l’invraisemblable dénuement des enfants des rues. Avec sa fondation ANAK-TNK que nous soutenons, et son équipe ils nourrissent et protègent des milliers d’enfants démunis. Il a témoigné de la situation actuelle en pleine crise du COVID dans Paris Match et je voulais vous faire entendre quelques morceaux choisis :

« La densité de personnes dans un bidonville est telle que le principe de distance sociale apparait comme un nouveau « luxe », inaccessible pour les plus pauvres, explique le père Dauchez. Le refrain que l’on entend le plus souvent dans les rues de Manille ce n’est pas la peur de mourir du Covid-19, mais celle de mourir de faim. Des millions de gens à Manille ne vivent qu’avec un pécule quotidien gagné à la sueur de leur front, grâce à des petits boulots qui leur permettent à peine de nourrir leurs familles. Ils n’ont aucune économie, aucune réserve, aucun grenier. Ils ne vivent pas, ils survivent. L’inquiétude ici n’est donc assurément pas le problème sanitaire. Les gens ont désespérément faim et ne tiendront plus longtemps. (…) Aujourd’hui, le gouvernement, avec l’aide de l’Eglise catholique très présente aux Philippines auprès des plus pauvres, peut encore apporter de quoi survivre à toutes ces familles. Toutefois les ressources s’épuisent … (…) La crise économique est mondiale. Elle touche et touchera tous les peuples et toutes les couches de nos sociétés, mais ce sont évidemment toujours les plus pauvres, à l’affut de la moindre miette, qui en pâtiront le plus. Ma prière se fait donc forcément plus intense pour que tous les laissés-pour-compte ne le soient pas plus encore, et qu’à la crise sanitaire, ne s’ajoute un drame humanitaire… qui semble pourtant inévitable ! (…) Dès que le déconfinement le permettra, nous devrons donc redoubler d’efforts, de présence et de courage pour répondre aux besoins de tous ceux-là. Et nous le ferons, conclut le père Dauchez. »

Partout les besoins sont immenses. Mais partout également se lèvent des femmes et des hommes comme le père Dauchez pour agir. Nous avons besoin d’eux pour rendre le monde meilleur et ils ont besoin de nous pour les soutenir !« 

Des nouvelles des Philippines