« C’est le prix d’un Big Mac que je lui donne ! »
Chloé et sa maman nous racontent leur aventure
Chloé découvre son cadeau de Noël pas comme les autres
L’année de ses 18 ans, sous le sapin de Noël, une grande enveloppe rouge attendait Chloé. C’est en l’ouvrant qu’elle a enfin découvert l’identité de sa filleule : Tươi, une jeune vietnamienne aujourd’hui âgée de 12 ans. Ce présent particulier, choisi en concertation avec sa Maman, était le « cadeau phare pour son Noël ».
« C’était comme si je découvrais une nouvelle personne et, vraiment, j’étais toute émue ». A la fois heureuse de découvrir sa filleule vietnamienne, selon le souhait qu’elle avait émis, Chloé a également ressenti une pointe de tristesse en découvrant le contexte familial et la réalité du quotidien de Tươi. Selon Christelle, sa Maman, en apprenant que le grand frère de sa filleule devait arrêter l’école pour aider ses parents aux champs, Chloé a réalisé que son aide pouvait être précieuse. Pour elle, cet échange n’a rien de purement virtuel : « C’est concret dans le sens où je l’aide vraiment dans sa scolarité et qu’il me reste encore toute une culture à apprendre ensuite. Je trouve cela d’autant plus intéressant ! ».
« C’est concret dans le sens où je l’aide vraiment dans sa scolarité et qu’il me reste encore toute une culture à apprendre ensuite. Je trouve cela d’autant plus intéressant ! »
Les bienfaits du parrainage
Echangeant 4 lettres par an avec Tươi, la jeune marraine a pris davantage conscience que tous les enfants n’ont pas la même chance qu’elle de pouvoir aller à l’école. « C’est beaucoup mieux qu’un cadeau classique qu’on laisse au placard 2 mois après. Car il y a une personne qui compte sur nous pour étudier et avancer dans la vie, on se sent responsable. C’est une prise de recul de l’enfant sur son monde, sur d’autres conditions de vie, parce qu’en France, on est quand même dans un milieu protégé », nous explique Christelle.
« C’est l’école de la patience. Comme c’est un échange épistolaire, il est parfois dur d’attendre la lettre mais on l’attend avec impatience. Et c’est toujours une joie de la recevoir, de l’ouvrir ». Un autre avantage souligné par la Maman de Chloé est le fait que la correspondance s’effectue en anglais. « C’est un déclic pour leur faire aimer l’anglais, on se dit qu’il faut s’améliorer pour l’enfant à l’autre bout du monde. C’est très valorisant ! »
Si l’expérience du parrainage a permis à Chloé de se responsabiliser d’un point de vue moral, ce constat vaut également d’un point de vue financier. La Maman de Chloé qui a assuré le parrainage de Tươi durant la première année, a souhaité que sa fille « soit actrice », car « c’est un engagement dans la durée ». Aujourd’hui, Christelle avance la partie fiscalement déductible et Chloé prévoit dans son budget d’étudiante, les 7 euros restants du parrainage. « Bah en fait, c’est le prix d’un big mac que je lui donne… Donc je peux très bien m’en passer ! » s’exclame-t-elle. « Ma fille s’aperçoit qu’en repensant sa manière d’acheter, elle peut faire le bonheur d’un enfant, c’est quelque chose de merveilleux de penser aux autres et pas seulement à soi ».
Je découvre comment donner du sens à mes cadeaux
Marraine et filleule correspondent par lettre
Dans ses lettres, Tươi est heureuse de raconter à sa marraine qu’elle a pu s’acheter de nouveaux vêtements et un bel uniforme pour l’école, avec les compléments que lui a envoyés Chloé. Elle lui parle également de sa condition au Vietnam, lui donne des nouvelles de sa famille, lui envoie ses résultats scolaires, lui raconte quelles sont ses matières préférées… L’anglais n’étant pas son point fort, Chloé et sa Maman ont ainsi pensé à lui acheter une BD en anglais pour la réconcilier avec cette langue. Tươi a même d’ores et déjà expliqué à Chloé son rêve pour plus tard… devenir organiste ! Pour sa part, Chloé, qui ne tarit pas d’encouragements pour sa filleule, n’ayant de cesse de l’encourager à continuer ses études avec persévérance, lui envoie des lettres où elle raconte son quotidien à sa filleule et lui envoie des photos de sa famille.
Aujourd’hui en première année de licence professionnelle « Métiers du notariat », Chloé n’hésite pas à partager son expérience de marraine avec ses amies. « Comme on travaille souvent sur ordinateur et que j’ai toujours la fiche filleule de Tươi sur ma clé USB, j’en profite pour leur montrer. C’est encore plus poignant et cela fait connaître l’association ».
Pour Chloé, se rendre un jour au Vietnam pour rencontrer Tươi, « c’est un peu comme un rêve et avec Enfants du Mékong, on a la possibilité de le faire, donc c’est génial de pouvoir avoir cette opportunité ! ». Mais en attendant de pouvoir aller rencontrer sa filleule en Asie, Chloé a pris soin d’afficher les photos de Tươi sur les murs de sa chambre. Selon sa Maman, Chloé a des étoiles dans les yeux quand elle parle de sa filleule. « Elles sont importantes l’une pour l’autre » nous confie-t-elle, touchée de voir la relation évoluer. Offrir un parrainage, « c’est un cadeau d’un instant qui dure longtemps ».
Je saute le pas pour Noël !
