Une lueur qui brille toujours là-bas

Tous les vendredis, retrouvez « L’Espérance au coeur », la chronique d’Enfants du Mékong par Antoine Besson, journaliste et rédacteur en chef du magazine ‘Asie Reportages‘.

 

Espérance au Coeur : la chronique de la semaine par Antoine Besson

 

Un parrain nous a envoyé le récit de la visite de sa filleule Miragold au Philippines. Nous savons ces moments importants quand un filleul et un parrain peuvent enfin se rencontrer mais ces mots nous ont particulièrement touchés et je souhaitais vous les partager :

«Après une bonne vingtaine de minutes, nous arrivons en plein milieu des champs. Là, un minuscule chemin nous amène dans une trouée au milieu du maïs où se trouve un petit hameau. Je prends soudain conscience à quel point ce parrainage est nécessaire. La «maison» familiale est une cabane en bambou de quatre ou cinq mètres carrés, une minuscule pièce où toute la famille dort sur des couvertures. Pas d’électricité ni d’eau et rien pour cuisiner, juste un feu de bois fait à même le sol. J’avais beau m’attendre à de la pauvreté, je n’imaginais pas cela. Malgré tout, je tombe sur des photos de moi et de mon ex-femme au beau milieu du mur de bambou, retrouvailles assez étranges au cœur des Philippines.

Je fais la connaissance de Christopher, le petit frère de Miragold, et de son père Juanito. Et aussi la grand-mère. Je sors les cadeaux pour les enfants de la famille, surtout des jeux (cordes à sauter, jeu de raquettes, etc…). J’ai joué aux raquettes avec toute la fratrie et c’est ce qui nous a permis d’enfin briser la glace.

Miragold m’enjoint soudain, d’une manière douce mais qui n’appelle pas de réponse, à m’assoir sur un banc. Je m’exécute. Et, pendant que les bambous et la responsable du programme discutent entre eux un peu plus loin (sans pour autant me perdre des yeux), ma filleule vient s’assoir près de moi, à bonne distance quand-même, et s’ouvre enfin. Comme si elle avait patiemment attendu depuis onze heures du matin d’être enfin seule avec moi, à l’abri des autres oreilles, pour vaincre sa pudeur.

Cela fut bref, quelques mots, mais l’émotion partagée à ce moment est pour moi inoubliable.

Je l’ai vu émue, touchée, quand elle m’a remercié pour ce que je faisais, et encore plus quand je lui ai dit que je continuerai jusqu’au bout. J’ai eu l’impression qu’elle ne trouvait pas les mots pour exprimer toute sa reconnaissance, mais j’ai bien senti que l’émotion était là.

Je pense souvent à ma filleule, à 10 000 kilomètres de moi, qui est sous le soleil quand je suis sous la lune. Dans les épreuves aussi, je pense à elle. Elle est comme un pilier, un espoir, une lueur qui brille toujours là-bas, peu importe ce qu’il se passe ici. Cela fait tellement de bien d’aider. Cela lui fait du bien à elle, et à moi aussi. »

N’hésitez pas à parler du parrainage autour de vous, toutes les informations sont ici !