Parrains et marraines : le mystère du don

Antoine Besson raconte la touchante histoire d’une marraine rentrant tout juste du Vietnam. Celle-ci s’est empressée de rendre visite à son filleul après une embolie pulmonaire. Au delà d’une importante aide financière, jusqu’où s’arrête ce soutien ?

Découvrez la chronique :

« Au téléphone l’autre jour, je m’entretenais avec une courageuse marraine qui rentrait du Vietnam. Elle  avait accouru quelques jours plutôt lorsque la famille de son filleul l’avait alertée sur l’état de santé de celui-ci. Né avec un grave handicap, il venait de faire une embolie pulmonaire et était dans le coma. Sa marraine s’est rendue à son chevet bien consciente que si son soutien financier est important pour la famille, sa présence et son affection sont aussi essentiels. Décontenancée et impuissante, elle n’a été capable que de serrer fort dans ses bras et d’embrasser son filleul et sa famille. Mais elle me confiait aussi ne pas savoir si elle avait finalement été d’un quelconque réconfort pour cette famille dont elle se sent à la fois si loin et pourtant si proche.

En effet, comment savoir si l’on réussi réellement à soutenir moralement ceux que nous aidons. C’est là tout le mystère du don. Chez Enfants du Mékong, nous avons coutume de dire à nos parrains qu’ils sont des semeurs. En parrainant, en soutenant un enfant, en permettant à une famille de subvenir à ses besoins premiers, en permettant à un enfant d’aller à l’école, on sait ce que l’on sème mais on ne sais jamais quelle fécondité aura ce don. A Bangkok, nous avons été touché il  a peu par une triste nouvelle. Un ami de la délégation de Thaïlande est décédé il y a peu. C’était un homme simple qui aimait beaucoup Enfant du Mékong. Un Français retraité en Thaïlande qui vivait seul. Il venait régulièrement aux événements organisés par nos bénévoles locaux. Comme il était âgé et avait du mal à se déplacer, les membres de la délégation s’organisaient pour aller le chercher et le raccompagner.  Il faisait partie de la famille, ne demandait rien mais était toujours là. Fidèle. Et récemment, M. Torterat est décédé. Et c’est alors que nous avons découvert que dans le secret et la simplicité qui le caractérisait, il avait voulu faire don de son patrimoine à Enfants du Mékong pour qu’après lui, l’œuvre continue à venir en aide aux enfants pauvres et souffrants d’Asie.

Le geste de M. Torterat nous a profondément émus non pas parce qu’il est généreux (nous le savions déjà généreux) mais parce que son don s’inscrit dans une histoire plus longue. Une histoire qui nous dépasse, qui s’est construite au fil des rencontres, des engagements, des petit gestes gratuits, des délicatesses, des actes d’amour et d’amitiés simples mais qui ont été un rempart contre la solitude. Quoiqu’il arrive, M. Torterat au-delà de sa mort, nous édifie encore et nous apprend qu’on est jamais perdant à oser la rencontre ! »

 

Vous aussi, vous voulez connaître les joies du parrainage ? Tous les renseignements juste ici !