« Parrainer ? La suite logique de ma mission ! »

Une bambou devenue marraine !

« Je suis sur le terrain depuis plus de 4 mois maintenant, avec à ma charge 19 programmes de parrainages donc environ 250 jeunes.

Je vois au quotidien l’importance et l’impact d’un parrainage pour ces jeunes, qui ne demandent qu’à être aidés et guidés. Vivant isolée sur mes îles perdues des Philippines, dont Samar qui est légèrement mise de côté par le gouvernement (zone souvent touchée par les typhons), je m’en aperçois encore plus.

Pour moi, parrainer est juste la suite logique de mon volontariat. A chacune de mes visites aux familles; quel bonheur de voir ces sourires s’afficher sur leur visage à chaque annonce de parrainage !

Dans chaque programme, nous avons également des «adoptés» : ce sont des filleuls Enfants du Mékong sans parrain que l’on peut aider grâce à la balance du programme. Quand on leur trouve un parrain à eux, même s’ils sont aidés depuis quelques temps déjà, ils sont tellement contents et fiers d’avoir un parrain ou une marraine !

Après ma visite dans la  famille de Jonna Mae, ma filleule

Ma filleule Jonna Mae, fait partie de ces « adoptés ». Cela fait un peu moins de 2 ans qu’elle fait partie du programme de Gandara (Samar).

La volontaire avant moi devait aller rendre visite à  sa famille pour ensuite faire une « fiche filleul » et lui trouver un parrain, mais elle n’avait pas eu le temps.

La première fois que j’ai vu Jonna Mae, c’était pour réaliser une courte interview avant d’aller rendre visite à sa famille.

C’est à ce moment là que j’ai complètement craqué !

Elle m’a alors raconté son histoire : elle vit avec ses grands parents car ses parents ont divorcé lorsqu’elle avait 3 mois. Son père a préféré sa tante plutôt que sa mère. Après ça ils sont partis sur Manille, chacun de leur côté avec une nouvelle famille, laissant Jonna Mae chez les grands parents. Elle n’a que très peu de nouvelles de sa mère et aucune de son père.

 

Pambujan (Nord Samar) ©CecilePeaquin

Ses grands parents sont ouvriers fermiers, gagnant parfois 1 000php par mois (17€) ou moins. Je lui ai demandé s’ils arrivaient à manger 3 fois par jour et elle m’a pleuré dans les bras. J’en ai facilement déduit la réponse.

A 16 ans, c’est une très bonne élève, se classant dans le TOP 9 de son niveau scolaire (Grade 10) et elle aimerait devenir avocate.

A la fin de l’interview, la directrice de l’école lui a dit en souriant « maintenant il n’y a plus qu’à prier pour peut être que ce soit Ate Cécile qui te parraine ! »

Je ne lui avais absolument rien dit, c’était écrit, le destin !

3 semaines après, lors de l’interview dans sa famille, j’ai annoncé à Jonna Mae que j’allais être sa marraine.

Elle a fondu en larmes, et du coup moi aussi !

Je lui ai passé au poignet un bracelet, le même que je porte, elle a continué à pleurer dans mes bras… C’était un moment très fort et magique !

Je peux maintenant créer un vrai lien avec ma filleule, et ça, ça n’a pas de prix !

 

Nord Est Samar barangay isolé ©CecilePeaquin

Le parrainage  n’est pas une question d’argent, je suis seulement volontaire… Aux personnes qui me disent souvent que « c’est un investissement » : un parrainage c’est 1 Mcdo et demi par moi ! En s’en privant, on prend non seulement soin de sa santé, mais on offre aussi à un enfant la possibilité d’aller à l’école, et c’est  magique !

Je suis très fière de parrainer en plus d’être volontaire, je peux aussi mieux comprendre le point de vue du parrain, et c’est très important dans ma mission ! »

Cécile Peaquin, coordinatrice de programmes sur les îles de Samar et Leyte, aux Philippines.

 

Pour connaître les mêmes joies que Cécile, c’est ici que ça se passe !