« On se rend compte qu’on a de la chance d’aller à l’école ! »

L’école Demotz de la Salle en Haute Savoie mène depuis plusieurs années un projet Ecolier Solidaire. Depuis 3 ans, les classes de CM2 et de 6ème parrainent des écoliers d’Asie. Retour sur l’expérience avec quelques élèves motivés.

L’école Demotz de la Salle en Haute Savoie mène depuis plusieurs années un projet Ecolier Solidaire. Depuis 3 ans, les classes de CM2 et de 6ème parrainent des écoliers d’Asie. Retour sur l’expérience avec quelques élèves motivés.

 

Qu’est-ce que le parrainage pour vous ?

Jules (CM2) : C’est une relation avec un enfant qui habite loin et à qui on envoie des photos, des lettres et de l’argent. C’est quand on aide quelqu’un à aller à l’école pour que, plus tard, il puisse avoir un métier. C’est aider un enfant pauvre. C’est un correspondant.

Chloé M. (3ème) : Le parrainage qu’on a réalisé en 6ème consistait à ce que chaque classe s’engage à envoyer chaque mois 28 euros aux différents enfants parrainés tous les mois. Cela leur permettait d’aller à l’école, de manger, de s’habiller, d’améliorer leur vie pour rendre leur futur meilleur. C’était super et ça m’a beaucoup plu.

Chloé (5ème) : Pour moi le parrainage, c’est l’aide, le soutien à une personne dans le besoin.

Quelle est l’histoire de votre filleul ?

Chloé M. (3ème) : Notre filleule s’appelait Y nung. C’était une petite fille qui vivait au Vietnam.

Donovan (CM2) : Il s’appelle Ezekiel, il habite aux Philippines, il fait du taekwendo, il a treize ans, il est en quatrième. Il a une moyenne de 82. Il a un petit frère. Sa maman gagne de l’argent en vendant des bidons d’eau et des bonbons. Il habite chez sa grand-mère. Le toit de la maison fuit.

Comment le soutenez-vous ?

Alice (5ème) : On lui envoie des lettres et en échange il nous parle de sa famille, de chez lui. En vie de classe, notre professeur principal nous explique un peu le parrainage et comment cela se passe. On a fait aussi des projets pour animer une soirée destinée à nos parents pour leur expliquer le projet. Ça s’appelait « soirée Mékong ».

Jules (CM2) : On lui donne 28 euros par mois, on lui envoie des lettres et des photos de nous, on fait le bol de riz, on fait le marché de Noël pour gagner de l’argent, on organise une soirée pour faire découvrir notre filleul et l’association. On a vu tout ça dans le film Asicyclette à l’auditorium.

Chloé M. (3ème) : Pour soutenir notre filleule, nous avons organisé des ventes de gâteaux, de cartes postales, etc. Nous pouvions ensuite lui envoyer les 28 euros qui lui étaient nécessaires chaque mois. Durant l’année, nous avons vu des films sur Enfants du Mékong et nous avons pu en apprendre un peu plus car un des représentants de l’association était présent. En fin d’année, nous avons fait un spectacle où chaque classe avait préparé quelque chose en rapport avec l’ONG. Notre classe a écrit une chanson. Les autres de CM2 et de 6ème avaient écrit des contes où ils racontaient la vie des enfants et les actions de partage.

Quelle image avez-vous de l’Asie ?

Ethan (CM2) : C’est un continent où les richesses sont inégalement réparties. Les gens sont très accueillants, il y a des paysages paradisiaques, grandioses. Ils mangent des poissons séchés, les routes sont étroites, la végétation est très développée.

Répétition de la soirée Mékong dans la cour de l’école. ©Antoine Besson

Maïa (5ème) : Pour moi, l’Asie c’est un grand continent qui regroupe des pays riches et certains beaucoup moins. La vie de notre filleul doit être très dure, difficile.

Chloé (3ème) : Je vois l’Asie comme un pays en voie de développement. Il y a énormément d’enfants qui n’ont pas accès à l’enseignement car ils n’ont pas assez d’argent ou doivent aider leurs parents. C’est une des causes qui empêche le développement du pays car il y a peu de personnes diplômées. Pour moi Y nung n’a pas la même chance que nous, alors le fait de la parrainer nous permet de l’aider à aller à l’école. Elle n’y allait peut-être pas avant mais en rêvait sûrement ! Les enfants de là-bas doivent, je pense, aider leurs parents aux champs pour avoir à manger ou travailler pour gagner de l’argent.

Quel effet cela vous fait-il de savoir que vous aidez un enfant à aller à l’école ?

Chloé (3ème) : On se rend compte qu’on a de la chance de pouvoir aller à l’école même si on n’a pas forcément envie d’y aller. A l’autre bout du monde, ils en rêvent ! Ce projet m’a sensibilisée au sujet de ce qui se passe dans la vie d’un enfant d’Asie. Il a sensibilisé ma famille aussi car j’ai été touchée par l’histoire de Y Nung et j’ai eu envie d’en parler autour de moi. Depuis ce projet, je remets ma vie en question et je me rends compte que j’ai une chance inouïe.

Ethan (CM2) : Ça nous rend fiers et joyeux aussi. Parce que c’est bien !

 

Maquette réalisée par les élèves. ©Antoine Besson

Alice (5ème) : Ça nous fait sourire et on se rend compte qu’on vit dans de bonnes conditions et qu’on a de la chance.

Chloé (3ème) : Quand je vais à l’école, je pense à tous ces enfants qui aimeraient être à ma place. Cette expérience nous aidera certainement dans notre vie future. Plus tard, j’aimerais agir pour tous ceux qui en ont besoin.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué durant cette année ?

Chloé (3ème) : L’attente des lettres de Y nung et de ses dessins.

Alice (5ème) : Pour moi, ça a été quand on a fait la calligraphie en vie de classe. C’était un beau moment avec une bonne ambiance. On a écrit papa ou maman en calligraphie qu’on donnait ensuite à la soirée Mékong.

Chloé (5ème) : Moi aussi c’était la calligraphie parce que c’était amusant d’écrire autrement qu’en français. On n’utilisait pas des stylos mais des pinceaux. Chacun avait un rôle précis.

Maïa (5ème) : Moi ce qui m’a marquée c’est quand on nous a raconté qu’ils passaient Noël sur la plage. C’était tellement décalé par rapport à nous qui fêtons Noël à l’intérieur !

Jules (CM2) : Nous, ce qui nous a marqués ce sont les photos que notre filleul nous a envoyées parce qu’on voit la pauvreté dans laquelle il vit. Les maisons sont très abîmées dans l’arrière-plan.

 Le mot de la maîtresse : Au début les enfants sont un peu en retrait. Ils sont dans l’attente et ne savent pas trop ce qui va se passer. Cette année, nous avons introduit le projet avec le film Asicyclette qui a permis de leur montrer des images et de rendre les choses plus concrètes tout de suite. Et puis, après, durant le projet, les enfants s’investissent beaucoup tout au long de l’année. Chaque année, nous travaillons sur un thème différent. Il y a deux ans c’étaient les transports, l’an dernier la nourriture, et cette année les 4 éléments. Les enfants ont pas mal d’heures en centres de documentation pour faire des recherches. Le point culminant de l’année c’est évidement la soirée avec les parents. La soirée Mékong est un projet très fédérateur et ils sont très heureux de pouvoir montrer à leurs parents tout ce qu’ils ont fait durant l’année.

 

Pour faire un cadeau original pour Noël cette année, pour continuer à promouvoir l’éducation et sensibiliser nos jeunes, découvrez notre cadeau solidaire, offrez un parrainage ! Toutes les infos juste ici.

 

Atelier calligraphie pour les 6ème. ©Antoine Besson