L’espoir au cœur d’une vie

Tous les vendredis, retrouvez « L’Espérance au coeur », la chronique d’Enfants du Mékong par Antoine Besson, journaliste et rédacteur en chef du magazine ‘Asie Reportages‘. Antoine Besson revient sur les rencontres faites lors de ses voyages en Thaïlande et au Cambodge, dont il rentre tout juste.

Antoine Besson revient sur les rencontres faites lors de ses voyages en Thaïlande et au Cambodge, dont il rentre tout juste.

 

 

« Je rentre de Thaïlande et du Cambodge et à l’heure d’entrer dans l’avent, je dois vous avouer que je suis extrêmement heureux d’avoir pu faire ce voyage. Non pas parce qu’il fait chaud dans ces pays de l’hémisphère sud quand le froid règne désormais sur nos régions tempérées mais parce qu’il me semble que les rencontres et les expériences que j’y ai faites ne peuvent que m’enrichir. Mon métier de journaliste a cela de beau qu’il m’expose sans cesse à des rencontres. Des rencontres qui, chez Enfants du Mékong, sont souvent des électrochocs. Il n’y a pas de rencontre confortable quand on tend la main aux pauvres mais on en retire toujours quelque chose.

Dimanche dernier, nous sommes entrés dans l’avent ! Dans un temps d’attente, une veille. Mais qu’est-ce que la veille ? Savons-nous ce qu’est l’attente ? En Thaïlande, dans la région des montagnes du Nord, près de Chang Mai, j’ai rencontré des familles qui n’ont rien ou presque. Pour ceux qui ne peuvent vivre du tourisme et qui ne possèdent aucune terre, la vie est difficile et toutes les forces sont les bienvenues pour travailler dans les champs y compris les enfants. Pourtant, j’ai rencontré des familles qui croient que leurs enfants valent mieux. Qui préfèrent qu’ils aillent à l’école. Rien de plus naturel me direz-vous mais qu’y a-t-il de naturel lorsque le ventre crie la faim et qu’on ignore si l’on trouvera du travail demain ? Dire que l’avenir est incertain pour ces familles est encore trop faible. Que représente l’avenir quand on lutte pour faire exister le présent ?

 

Jeunes Thaï ©Antoine Besson

C’est en tout cas ce que je m’imaginais à mesure que je découvrais les réalités de ces familles jusqu’à croiser Ni Kli, un jeune fermier qui n’a pas hésité une seconde. Ses enfants iront à l’école et tant pis s’ils ne peuvent donner un coup de main à la ferme ou dans les champs. Rien n’est plus important pour lui que l’espoir d’une vie meilleur pour ses enfants. Tant pis si c’est dure aujourd’hui, tant pis s’il faut attendre 7 ans que ses enfants se hissent classe après classe vers le diplôme tant attendu. L’espoir est au cœur de leur vie. Et malgré l’aridité de leur vie et les difficultés, une joie authentique règne dans cette famille unie. Le sourire sur le visage de Ni Kli n’est pas feint !

Cette rencontre de Ni Kli et sa famille m’ont fait comprendre quelque chose de l’esprit de l’avent, de ce que peut être l’attente. Encore une fois les pauvres nous enseignent ! L’attente n’est pas austère. Elle n’est pas nécessairement le manque mais elle offre un choix. Choisir entre la tristesse de ce qui n’est pas encore là ou la joie de ce qui pourra advenir ! L’attente de Ni Kli est liée à la confiance ! Elle se nourrit d’espérance ! Elle forge le caractère, elle annonce la joie dont nous pouvons vivre les fruits par anticipation. Ni Kli et sa famille nous interroge tous : quelle attente voulons-nous vivre ? »

Vous aussi laissez-vous enseigner par les plus pauvre en parrainant ou en offrant un parrainage à vos proches pour Noel. Rendez-vous sur www.offrirunparrainage.com