Le Vietnam, un territoire multi-ethnique
Avec plus de 92 millions d’habitants et quelques 54 groupes ethniques différents, le Vietnam forme une mosaïque de traditions hétérogènes. Cependant, les Viêt, officiellement dénommés Kinh, représentent environ 85% de la population, favorisant une certaine unité dans le pays. 53 minorités ethniques composent donc les 15% restants. Malgré leur nombre et leurs origines variées, ces minorités rencontrent les mêmes obstacles et les mêmes difficultés pour s’insérer dans une société où la croissance économique et la rentabilité de marché priment sur l’expression des particularismes.
En effet, les communautés ethniques minoritaires sont essentiellement implantées en territoire rural où l’agriculture et l’élevage sont incontournables. Toutefois, le problème de la propriété se pose. Rares sont les familles possédant suffisamment de terrain pour leur subsistance. La plupart doivent donc travailler pour des propriétaires contre des rémunérations très désavantageuses. Cela engendre une frustration et le sentiment d’être déconsidéré par le reste de la société. La question de l’éducation est elle aussi source de complications. Les parents n’ont pas toujours conscience de l’importance de l’instruction, étant parfois eux-mêmes illettrés. Leur souci principal est de trouver de quoi nourrir leurs enfants quotidiennement. « On meurt de la faim du ventre ; on ne meurt pas de la faim des lettres », ce dicton Jaraï ne semble pas se démoder.
Les parents ont rarement les ressources nécessaires pour payer les frais de fournitures, uniformes, qu’entraîne une scolarité censée être strictement gratuite. Quant aux enfants, le vietnamien n’étant pas leur langue maternelle, il leur est difficile d’assimiler les matières étudiées à l’école. En découle un taux élevé de décrochage scolaire, surtout pour les jeunes de 12 à 16 ans. La question sanitaire est aussi une entrave sérieuse à l’épanouissement des groupes minoritaires. Certaines pratiques d’hygiène indispensables sont totalement ignorées et l’alcoolisme poursuit ses ravages. D’autre part, le manque de moyens financiers restreint l’accès aux soins. Cependant, les minorités reçoivent des soutiens divers qui leur permettent, dans une certaine mesure, de bénéficier d’une amélioration souvent timide de leur niveau de vie. Mais les multiples initiatives en faveur de ces communautés, tant par des « ethniques » que par des Kinh, sont source d’espérance pour ces familles longtemps mises au banc d’une société prônant un égalitarisme à deux vitesses.
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