La Minorité Stieng

La minorité Stieng
La minorité Stieng

La minorité Stieng habite essentiellement au Sud-Ouest du Vietnam, à la frontière Cambodgienne, dans la province de Binh Phuoc, et, au Cambodge, dans le Mondolkiri et le Kratie. On en compte près de 60 000.

Durant l’époque coloniale, les Stiengs jouissaient d’une certaine autonomie mais, lors de l’indépendance du Vietnam, le tracé de la frontière avec le Cambodge n’a pas tenu compte de l’implantation ancestrale de leurs villages. Durant la guerre, ces régions qui abritaient des bases militaires américaines, ont beaucoup souffert des bombardements. Chaque famille Stieng a perdu des proches dans les combats entre américains et vietnamiens. Puis, à l’époque des khmers rouges, les stiengs ont été considérés comme de potentiels espions américains et ont subi des persécutions.

Aujourd’hui, ils vivent extrêmement pauvrement. Ce ne sont pas des riziculteurs : la plupart d’entre eux plantent du poivre, des noix de cajou, du durian. Ils vivent de la petite chasse et de la coupe du bois pour leurs propres besoins.

Ce groupe ethnique étant faiblement représenté, on trouve très peu d’informations à son sujet. Par ailleurs, les Stiengs du Vietnam habitent une région totalement hors des sentiers touristiques et restent de ce fait très ignorés. Beaucoup sont restés animistes, quelques milliers se sont convertis au bouddhisme au Cambodge et au catholicisme au Vietnam.

Bien que la région de Binh Phuoc voie croître les agglomérations urbaines et la construction de grands axes routiers, la population stieng reste très en marge du développement. A cinq minutes de la route reliant Ho Chi Minh Ville à Buon Me Thuot, tel ou tel village stieng vit comme en pleine jungle, pauvrement, dans de petites cahutes en tôle et bois, sans coin cuisine mais avec un âtre au milieu d’une pièce surchauffée par le brasier dont l’effet est amplifié par le toit de tôle. Ils n’utilisent pas l’axe routier comme potentielle source de commerce. Marginalisés, ils ne sont ni soutenus ni appréciés des Vietnamiens. L’éducation scolaire dispensée aux enfants stiengs est défaillante alors qu’il n’y a pas d’école dans les villages. Il arrive que les terres soient vandalisées par des vietnamiens, sans que les autorités locales, elles-mêmes parfois complices, se mêlent des litiges allant jusqu’aux violences physiques.

Dans ces villages, il n’est pas rare de croiser une grand-mère torse nu, portant de grands colliers de métal autour du cou, des dizaines de bracelets aux chevilles, un grand-père aux oreilles percées, des petits enfants seuls à la maison alors que les parents sont au travail…

Grâce à vous, nous parvenons à soutenir environ 70 enfants Stieng dans leur scolarité. Merci !

 

Un père Stieng et sa fille
Un père Stieng et sa fille