La minorité Cham

Situation de la minorité Cham
Situation de la minorité Cham

La minorité Cham forme un petit groupe ethnique de près de 80 000 habitants au Vietnam et un peu plus au Cambodge, la majorité ayant été tuée par le régime Khmer Rouge. Les Chams du Vietnam sont principalement implantés dans la région du Sud Est, entre Phan Rang et Phan Thiet.

Il s’agit de l’un des plus anciens groupes ethniques d’Asie du Sud-Est. Peuple Malayo-Polynésien, il s’est constitué en royaume hindouiste du Champa entre les IIe et XVIe siècles et a connu son apogée au VIe siècle.

Les Cham hindouistes (brahmanistes) se rassemblent encore aujourd’hui sur les ruines des vieux temples pour leurs célébrations annuelles. Un tiers des Cham s’est converti à l’islam au XIIIe siècle, au contact des marchands indiens et persans. On les appelle les Bani = fils du prophète.

Dans la tradition Cham musulmane, il convient d’avoir beaucoup de filles dans une famille. C’est une société matriarcale et matrilinéaire, aux coutumes bien différentes de celles des musulmans du moyen orient ou d’Asie centrale, certains ne mangeant pas de viande de bœuf et, quasiment tous, mangeant du porc. Vivant très pauvrement, aucun ne peut honorer le pèlerinage à la Mecque. Ils ont leurs propres coutumes, sans imam (mais un chef, polygame généralement et souvent bien peu instruit tant le niveau scolaire est bas dans ces localités). Ce sont les femmes qui dirigent le foyer et donnent leur nom aux enfants. Lorsqu’un Cham se convertit à la religion catholique, il est déconsidéré de la communauté et perd souvent son droit à avoir un terrain.

La plupart des Cham vivent du travail agricole, de la vente du poisson, des crevettes et du tissage du coton ou de la soie sur des métiers à tisser traditionnels, dans les maisons. Mais ils font face à des difficultés en raison de l’exploitation des sols par les kinhs (vietnamiens) : érosions, déforestation, baisse de la qualité de l’eau,… Par ailleurs, manquant d’éducation, leurs méthodes d’irrigation et capacité à déployer leur peu de ressources reste limitée. La vente des lés de soie se fait à bas prix pour être revendus au prix fort par les intermédiaires. Une journée de travail peut rapporter moins d’un euro par exemple. Enfin, les autorités locales empêchent l’entrée dans la plupart des villages (mis à part quelques villages sélectionnés pour le tourisme et où l’on pratique le tissage traditionnel) afin de masquer la pauvreté dans lesquelles ces populations sont maintenues. Rien n’épargne cette minorité, les inondations sont fréquentes en saison des pluies et les maisons rarement surélevées et, parfois encore en torchis, résistent mal aux intempéries.

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Minorité Cham ©Enfants du Mékong
Minorité Cham ©Enfants du Mékong