GRANDIR avec Juliet

Tous les vendredis, retrouvez « L’Espérance au coeur », la chronique d’Enfants du Mékong par Antoine Besson, journaliste et rédacteur en chef du magazine ‘Asie Reportages‘.

 

 

« Je suis actuellement aux Philippines. J’y tourne avec Jill Coulon, le prochain film événement d’Enfants du Mékong : Grandir. Comme je vous l’expliquais la semaine dernière, il s’agit d’un film à hauteur d’enfants. Nous avons voulu leur laisser la parole. Les laisser nous raconter avec leurs mots, dans leur langue maternelle, leurs souffrances, leurs peines, leurs combats, leurs joies et leurs victoires.

De 6 à 34 ans chacun à son tour nous parle simplement de qui il est et de ce qu’il fait. De l’extraordinaire qui se cache dans son ordinaire…

Mais pourquoi me direz-vous finir votre film avec un personnage de 34 ans si vous voulez faire un film sur l’enfance ?

Qui est capable de dire où s’arrête l’enfance ? Vous demanderais-je en retour. Quand et à quoi mesure-t-on la réussite ou l’échec ? J’ai lu il y a quelques temps une étude qui disait que les personnes les plus heureuses étaient celles qui valorisaient la présence de leur entourage. Les bonnes relations nous gardent en meilleur santé et plus heureux concluait cette recherche de plus de 75 ans sur plusieurs centaines d’individus étudiés tout au long de leur vie. Les gens qui se déclaraient les plus heureux sont ceux qui ont misé tout au long de leur vie sur les relations sociales, la famille, les amis… et non sur l’argent ou la célébrité !

Alors si notre film veut montrer le défi que c’est de devenir un homme ou une femme, il fallait pouvoir boucler la boucle. Montrer un adulte. Et nous avons rencontré Juliet…

Juliet vit dans le quartier d’Inayawan à Cébu aux Philippines. Un quartier proche de la décharge à ciel ouvert qui vit essentiellement de la collecte des ordures. Un bidonville qui s’est pérennisé.  Juliet a été orpheline de mère à 4 ans et de père à 12. Elle s’est toujours battue pour aller à l’école. Elle savait depuis toute petite que ce serait l’école qui lui permettrait de sortir de la misère dans laquelle elle a grandi. Elle a toujours travaillé. Elle est la seule de ses frère et sœurs qui ait eu son diplôme. Aujourd’hui elle enseigne pour transmettre ce qu’elle a reçu. Elle est la maîtresse de 45 jeunes élèves de CP.

Juliet est heureuse. Elle a acheté sa maison. Elle vit bien. Loin du confort, elle s’est construit dans son quartier un havre de paix parce qu’elle est entourée de ses enfants, de ses frères et sœurs, de ses neveux et nièces…

Juliet conclue admirablement notre parcours. Elle est devenue une femme accomplie. Elle n’est pas riche, elle n’est pas célèbre (pas encore du moins) mais elle est heureuse et elle vit entourée des siens. Salamate sa imong testimony Ate Juliet ! Merci pour ton témoignage Juliet.

Et pour découvrir le teaser et soutenir le film Grandir, rendez-vous sur notre site : www.enfantsdumekong.com »

Antoine Besson

 

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