Une femme extra-ordinaire

Tous les vendredis, retrouvez « L’Espérance au cœur », la chronique d’Enfants du Mékong par Antoine Besson, journaliste et rédacteur en chef du magazine ‘Asie Reportages‘.

 

 

« C’était hier la journée internationale de la femme. Peut-être certains d’entre vous trouvent cette mode de créer des journées thématiques pour célébrer différents aspects de notre société un peu surprenante. C’est vrai que nous n’avons pas besoin d’une journée spéciale pour reconnaître l’incroyable fécondité des femmes dans notre société. Mais cette journée est aussi souvent l’occasion de rappeler que ces femmes qui nous apportent tant dans le monde subissent également de terribles injustices, endurent parfois des souffrances innommables et, dans de nombreux pays y compris en Asie, on souvent du mal à accéder à l’éducation. C’est pourquoi Enfants du Mékong s’engage pour aider les jeunes filles à aller à l’école.

 

Mais aujourd’hui, je voudrais vous présenter une femme extraordinaire du Vietnam qui à elle seule a sauvé près de 1000 orphelins. Elle s’appelle Diem Ly !

Chez les Jaraï et les Bahnar (ethnies du centre du Vietnam), les enfants prennent le nom de famille de leur mère et sont sous son autorité : Amí ta, ama arang, « la mère est tienne, le père est un étranger », c’est pourquoi il est très rare qu’un père prenne soin de ses enfants au décès de son épouse. Dans la tradition, quand une mère meurt avant que son enfant soit sevré, elle est enterrée avec l’enfant. Ils pensent qu’après la mort, la mère pourra prendre soin de son nourrisson. Diem Ly explique : « En 1992, quand j’ai appris que Kôi, un tout petit garçon à peine né, allait subir ce triste sort, j’ai commencé à mettre en place un projet pour élever les enfants orphelins dans leur communauté et les soustraire à cette mort atroce. Nous avons ensuite encouragé les proches à adopter les orphelins et à les nourrir avec du lait de vache. Nous leur avons montré comment faire. Mais nous avons eu une exigence : l’enfant devra pouvoir aller à l’école. Nous avons donc commencé par aider Kôi dans le village de Tung Dao et, rapidement, nous avons pu sauver 25 orphelins de mère. Petit à petit, les villageois de toute la région nous sollicitaient pour que nous les aidions à sauver ces petits êtres. Puis, on nous a demandé d’aider aussi les orphelins de père. Cela fait maintenant 25 ans que ce projet est en place et nous pouvons constater que ces orphelins grandissent bien dans les familles d’accueil : ils ne se sentent pas différents ou à l’écart. Certains sont même devenus médecins, d’autres enseignants. Ils sont très bien considérés dans leurs villages, car ils sont instruits alors que beaucoup de villageois sont encore analphabètes. Aujourd’hui, nous veillons sur 951 orphelins. » Merci Diem Ly »

Antoine Besson

 

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