« Et maintenant, on fait quoi ? »
« Bonjour chers auditeurs,
Nous traversons une période difficile mais nous vivons cette épreuve tous ensemble. J’ai été frappé d’entendre à la radio l’autre jour que depuis que l’Inde a mis en place ses règles de confinement, c’était un tiers de la population mondiale qui était aujourd’hui confinée chez elle. Certains de nos volontaires confinés à Bangkok ou aux Philippines me confiaient qu’il était plus facile pour eux de vivre cette épreuve en sachant que nous étions tous logés à la même enseigne. La force de la communauté est une évidence. Pourtant, même ensemble, se pose très vite la question : « Et maintenant on fait quoi ? » et la réponse a de quoi déstabiliser : Rien !
Alors évidemment que nous ne faisons pas rien ! Il y a le travail qui continue pour beaucoup d’entre nous, même confinés. Il y a les enfants qui réclament une attention constante. Il y a le vivre, ensemble, les personnes âgées dont on peut s’occuper, le personnel soignant qu’il faut soutenir, etc… Mais malgré tout, cette crise nous met devant nos fragilités et nos responsabilités. Elle nous oblige à considérer ce que nous faisons de notre temps et à envisager les choses sous l’angle de l’être plutôt que du faire ou de l’avoir. Nos actions sont souvent dérisoires quand nous ne faisons pas partie de l’armée des métiers de première nécessité tous les jours sur le front de cette guerre sanitaire. Nos possessions ne nous prémunissent pas contre ce virus qui touche tout le monde. Seul l’être compte. Être ensemble. Être une vraie communauté. Être responsable. Être attentif. Être plein d’espérance. Être volontaire. Être imaginatif. Être solidaires… La somme des qualités nécessaire à notre temps est infinie.
Chez Enfants du Mékong, nous avons toujours cru que l’être prime sur l’avoir ou le faire. Que l’être prime même sur les connaissances et l’instruction. C’est tout le sens de notre charte éducative pour une formation intégrale de la personne que nous développons dans nos centres et foyers en Asie. Aujourd’hui, il est urgent de redécouvrir chacun qui nous sommes, ce que nous sommes et ce qui nous construit. « L’homme, si vaste que soit son cœur, ne peut s’attacher à tout avec la même force » disait Henri Lacordaire. Attachons-nous aujourd’hui à redécouvrir qui nous sommes.
Merci et prenez soin de vous. »