Une filleule qui a appris à sourire
Journaliste : Aujourd’hui, vous vouliez revenir sur votre première chronique de l’année.
Antoine Besson : Oui Nicolas en effet. Souvenez-vous j’y parlais de la force du sourire. Et puis avant-hier, c’est Agathe qui m’y a refait penser. Agathe est l’une des salariés d’Enfants du Mékong. Chargée de parrainage dans notre association, elle est le lien indispensable entre nos filleuls et leurs parrains ou marraines en France ou ailleurs.
Agathe connait parfaitement le terrain qu’elle visite régulièrement. Un jour me disait-elle, elle a reçu d’une jeune femme très investie auprès des ethnies minoritaires des hauts plateaux du centre du Vietnam la photographie d’une petite fille. La photo n’est pas très bonne. On voit une petite fille, de grands yeux tristes aussi sombres que ses cheveux raides, une bouche entrouverte qui laisse entrevoir des dents serrées de dépit. Ce visage terrible, troublant de détresse, occupe tout le cadre et ne laisse entrapercevoir aucun élément de contexte. « Je n’avais jamais vu une telle souffrance dans un regard d’enfants » me raconte Agathe. Quelques mois plus tard, en visite chez H Mon – c’est le nom de la jeune Jaraï sur la photo – Agathe découvre une famille dont la maman est décédée et dont la maison est délabrée. Elle propose à H Mon de partir vivre dans un foyer pour se rapprocher de l’école et étudier. La jeune fille accepte à condition que son frère l’accompagne. Elle grimace et l’on explique à Agathe qu’H Mon ne sait pas sourire…
Nicolas : Et qu’est-elle devenue aujourd’hui ?
Antoine Besson : Et bien c’est ce qu’il y a de merveilleux dans cette histoire. Cette semaine, nous avons reçu quelques photos qu’Agathe était particulièrement heureuse de me montrer. On y voit H Mon et son frère tous deux avec de grands sourires dans leur foyer. Les photos destinées à la marraine d’H Mon étaient accompagnées d’un simple mot : « H Mon est heureuse, elle sait sourire maintenant ». Quelle émotion !
Le cas de H Mon n’est pas isolé. Particulièrement dans nos programmes auprès des ethnies minoritaires. C’est pourquoi il est si important de soutenir les foyers qui permettent à ces enfants de se rapprocher de l’école et de vivre dans des conditions décentes. C’est pourquoi, pour notre opération de rentrée, nous avons mis l’accent sur les parrainages collectifs qui soutiennent ces foyers. L’un d’entre eux dans le Nord de la Birmanie à Shing Bwi Yang accueille 29 enfants (12 filles et 17 garçons). Ces parrainages servent à nourrir les enfants et les soutenir dans leurs études. La situation est tellement désespérée qu’il arrive en effet à ces jeunes d’aller chercher dans la forêt de quoi agrémenter le riz quotidien tellement ils ont faim. Notre opération de rentrée se termine le 28 septembre, dans 3 jours et nous avons encore besoin de votre aide pour rendre le sourire à ces enfants.
Merci beaucoup. »
Antoine Besson
Je fais rimer rentrée et solidarité !
Je soutiens ces jeunes au Vietnam