« Cette rencontre restera le moment le plus fort de notre voyage »

« Quand j’étais enfant, mes parents parrainaient des enfants indiens avec qui nous correspondions. J’espérais pouvoir les rencontrer un jour, pour mieux les connaître, mais cela ne s’est pas réalisé. Arrivée à l’âge adulte, lorsqu’une amie m’a parlé de l’association « Enfants du Mékong », et m’a proposé de parrainer un enfant vietnamien, j’ai bien sûr accepté et je me suis dit que, cette fois-ci, je ferai mon possible pour aller le rencontrer au Vietnam.

Cuong fut notre 1^er filleul. Nous avons commencé à le parrainer alors qu’il avait 9 ans. Nous avons régulièrement correspondu par lettres et envoyé des photos. Lorsqu’il a eu 20 ans, le parrainage s’est arrêté car Cuong était en études supérieures et aidé par une congrégation religieuse de la ville de Can Tho. Nous étions contents qu’il poursuivre ainsi ses études.

Entre temps, mon mari et moi nous sommes mariés, nous avons eu des enfants et nous avons alors mis de côté notre projet d’aller au Vietnam. Il fallait attendre que les enfants grandissent.

« Enfants du Mékong » nous a alors proposé de parrainer Tai. Il avait 5 ans, une petite sœur de 3 ans et ses parents avaient des revenus modestes. Notre fille a juste un an de plus et c’était alors facile d’imaginer Tai grandir.

De nouveau, nous avons correspondu mais cela n’est pas toujours facile d’écrire à quelqu’un que l’on ne connaît pas vraiment et dont on connaît peu le mode de vie.

Parfois ce sont nos enfants qui écrivaient ou envoyaient des dessins.

Puis nos garçons sont entrés au Lycée et notre fille en 5ème et nous avons trouvé que c’était le  bon moment pour tenter l’expérience d’un voyage au Vietnam.

A notre arrivée, nous avions du mal à y croire : nous parlions de ce voyage depuis tellement longtemps !

Soeur Irène et Soeur Catherine, nous ont accueillis à bras ouverts. Tai est venu avec sa maman et sa petite sœur et Cuong, notre ancien filleul, est arrivé peu après !

C’était étonnant et émouvant de les rencontrer.

Nous étions tous un peu « empruntés » et timides … nous parlions anglais ou français traduit en Vietnamien par sœur Catherine. Nous avons aussi tenté quelques mots de Vietnamien appris sur le vif.

Pour lier connaissance, nous avions apporté un jeu de cartes. Les enfants ont joué tous ensemble avec beaucoup de plaisir. C’était vraiment très chouette ! Cela a bien détendu l’atmosphère.

Nous avons ensuite visité les jardins de la congrégation des sœurs de la Providence.

Cela nous a permis de rencontrer le père de Cuong qui travaillait au service des religieuses. C’était impressionnant et presque gênant, de voir combien il était reconnaissant de l’aide que nous avions apportée à son fils.

Ensuite nous avons fini la journée autour d’un repas vietnamien. Nous avons bien discuté avec eux. Cuong semblait très content et fier de pouvoir discuter en Anglais avec nous. Il est entré au séminaire de Dalat dans la région des hauts plateaux, à 500km de chez lui. C’est une région du Vietnam où le climat est un peu similaire à celui de la France. Il aurait bien aimé que nous visitions Dalat avec lui.

Tai était plus réservé mais nous avons appris qu’il aime bien la natation et voudrait faire des études de Géographie. Nous l’avons, bien sûr, encouragé.

Ce sont deux garçons très souriants et très agréables et nous sommes très fiers d’avoir pu les aider.

Cette journée fût très émouvante et restera pour nous cinq un moment fort de notre voyage. »