Un cadeau intime et engageant
Nous avons eu la chance d’avoir un enfant, nous souhaitions partager ça avec un autre enfant
Pour Jérémie et Tiphaine, le parrainage d’un enfant du Cambodge est maintenant un projet familial, ce cadeau qu’ils déposent au pied du sapin, chaque année depuis bientôt 3 ans.
C’est suite à la naissance de son aîné, Gaspard 2 ans, que Jérémie a souhaité s’engager et donner la chance à un enfant du bout du monde d’être scolarisé. Il a donc offert à Tiphaine, sa femme, le parrainage de Gia Ket, 5 ans, qui vient du Vietnam, pays où ils ont fait leur voyage de noce. « ça faisait déjà quelques années que nous avions arrêté les cadeaux matériel à noël », et suite à la naissance de Gaspard il souhaitait être dans le partage « Nous avons eu la chance d’avoir un enfant, qui était en bonne santé, de pouvoir l’éduquer et nous souhaitions partager ça avec un autre enfant ».
Un engagement affectif, plus intime, qui passe par le soutien et le temps accordé au filleul
C’est un cadeau intime, qu’il n’a offert qu’a sa femme et « c’est d’ailleurs le cadeau qui l’a le plus ému en 10 ans de vie commune » précise Jérémie. Sa force et sa singularité, nous explique-t-il, c’est le lien privilégié avec le filleul grâce à la correspondance. C’est « un engagement affectif, plus intime, qui passe par le soutien et le temps accordé à Gia Kiet ». Temps qui est si précieux dans nos sociétés occidentales. Car, comme le souligne Jérémie, « c’est facile de donner 1€ à un SDF, mais bien plus compliqué de prendre du temps pour échanger avec lui ».
Ce cadeau altruiste, loin du consumérisme ambiant, est en effet pour eux un don au-delà de l’argent, qui permet de « créer une relation sur la durée et d’enrichir l’éducation de leurs enfants » en leur apportant une certaine « ouverture au monde, la découverte de l’autre » et ça fait partie de leur ADN. Ce « grand frère » vietnamien permettra à Gaspard et Joséphine de, plus tard, se rendre compte de la chance qu’ils ont de vivre en France.
Si pour l’instant Tiphaine s’occupe de la correspondance, ce sera bientôt aux enfants de faire vivre cette relation avec leur « grand frère ». Et du haut de ses 2 ans, Gaspard aime déjà beaucoup l’aimant avec la photo de Gia Kiet sur le frigo et lui a même déjà fait un dessin, souligne Jérémie. Et même si aujourd’hui, « c’est encore un peu abstrait pour lui, dans deux trois ans, même à 5 ans, il va se rendre compte qu’il a quelqu’un à l’autre bout du monde qui fait partie de sa vie » et qui l’appelle « Petit frère ».
Un rencontre prévue quand les enfants seront plus grands
Voyageur dans l’âme, Jérémie connait bien l’Asie pour avoir vécu 5 ans en Inde et 2 ans en Chine avec Tiphaine. Quand les enfants seront plus grands, ils souhaitent concrétiser l’aventure et partir en famille au Vietnam pour rencontrer leur filleul, « ça fait partie de la démarche ».
Aujourd’hui ils souhaitent témoigner pour que d’autres familles puissent profiter de ce beau cadeau.
Gia Kiet, le filleul de Tiphaine, Jérémie, Gaspard et Joséphine
Gia Kiet est un petit vietnamien de 7 ans vivant dans le sud-ouest du pays. Depuis le décès de sa mère des suites d’un cancer en avril 2018, il vit avec son père et son frère chez sa grand-mère paternelle. C’est elle qui s’occupe de lui quand son père, journalier agricole part travailler loin de la maison. Il part parfois plusieurs semaines pour rembourser ses dettes contractées pour payer les soins médicaux de sa femme. Il peut aussi compter sur son oncle qui l’aide à écrire les lettres à ses parrains et à leur envoyer ses dessins.