Le legs : donner dans le silence et l’espérance

Antoine Besson aborde aujourd’hui un thème encore méconnu : le legs, qui, par un testament, permet de transmettre une partie ou la totalité de ses biens après son décès. Chez Enfants du Mékong, nous voudrions remercier ces personnes qui décident de nous confier une partie de leur patrimoine sans ne rien attendre en retour.

« Aujourd’hui, je voudrais prendre un temps avec vous pour évoquer ceux qui donnent dans le silence et l’espérance d’un futur qu’ils ne connaîtront pas.

Il y a quelques temps, madame Senotier nous a contactés. Elle était marraine au Vietnam et souhaitait faire un geste pour Enfants du Mékong. Elle voulait à sa mort nous confier un peu d’argent. Elle savait, disait-elle, que sa confiance nous engageait à l’utiliser avec sérieux. Cette confiance fut si grande qu’à sa mort il y a peu, nous avons découvert que madame Senotier ne nous avait pas juste laissé un petit quelque chose mais qu’elle avait tout légué pour les enfants d’Asie.

Quand on s’arrête sur cette démarche, il faut bien reconnaître qu’elle est extraordinairement généreuse. Pensez-y ! Des hommes et des femmes décident à la fin de leurs jours, parfois même sans nous prévenir, de confier une partie de leur patrimoine, le fruit de leur travail et de leurs efforts, à la cause des enfants d’Asie. À l’éducation. Ce sont des personnes connues de notre entourage immédiat ou bien des inconnus. La démarche n’est alors révélée qu’après leur mort. Ces merveilleux passeurs n’attendent ou n’espèrent rien en retour si ce n’est que la vie d’enfants soit transformée par leur don. Qu’ils continuent à vivre et sourire. C’est leur seul objectif. Chacun y contribue à sa manière et aucun don n’est insignifiant !

Filleuls cambodgiennes qui rigolent
Filleuls qui viennent de Kirivong, un petit village du Cambdoge ©Camille de F.

Comme madame Senotier, madame Jeangrand nous a légué tous ses biens. Elle n’avait pas de grande fortune mais elle voulait que cela compte. Elle n’avait pas de filleul, n’avait jamais donné à Enfants du Mékong, n’était en contact avec aucune délégation ni aucun membre de l’association. Pourtant elle nous a légué tout ce qu’il reste de son passage parmi nous. Comment ne pas s’émouvoir d’une telle générosité ? Alors aujourd’hui par ce petit hommage, nous voulons simplement avoir une pensée pour madame Jeangrand, madame Senotier, monsieur Torterat et tous leurs semblables. Leur adresser la reconnaissance du cœur, la plus belle. Nous ne les oublions pas. Nous savons ce que nous leur devons. Et il nous paraîtrait bien injuste que parce qu’aujourd’hui ils ne sont plus parmi nous, leur geste tombe dans l’oubli. Au contraire, nous aurions envie de crier cette générosité fabuleuse tant elle est l’un des signes les plus évidents des ressources illimitées de la bonté humaine, de la générosité de nos contemporains et de l’amour naturel qui rassemble et unit.

Chers amis, sachez que votre amitié et votre générosité nous engagent. Nous voulons être dignes de votre dévouement et votre désintéressement. Nous portons comme une joyeuse responsabilité la charge de faire fructifier vos dons. Déjà ils portent du fruit. Ils s’appellent Duang, Noom, Li, Kompeak, Nodja et des milliers d’autres. Ils sont l’avenir et vous êtes leurs racines. Merci. »

Antoine Besson

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