Le parrainage, « un cadeau humain et relationnel, plutôt que matériel »
Une histoire de famille
Amélie et Amandine au milieu des enfants
Enfants du Mékong n’a plus de secret pour Annie et Philippe. Parrains d’un petit garçon en Thaïlande, ils sont allés lui rendre visite il y a quelques années de cela. A l’époque, Amandine, une de leur fille, y était volontaire bambou. Ainsi, rien d’étonnant qu’en 2017, pour Noël, leurs petites-filles aient la joie de découvrir au pied du sapin, un cadeau un peu spécial… le parrainage de Natsenee !
Aujourd’hui, Emma (10 ans) et Alice (8 ans) correspondent régulièrement par courrier avec leur filleule karen, âgée de 8 ans. Si les jeunes marraines ont sauté de joie en découvrant leur cadeau, l’émotion de leurs parents fut tout aussi grande. Leur Maman étant institutrice, la préoccupation de l’éducation d’enfants en Asie du Sud-Est ne saurait la laisser insensible.
Pour Annie, malgré la distance qu’il sous-entend, ce présent diffère d’un cadeau classique par « son côté humain et relationnel plutôt que matériel ». S’il s’inscrit dans la durée, il permet à ses petites-filles de « découvrir d’autres façons de vivre » à l’autre bout du monde.
Amélie et son mari, Emmanuel, ont rendu visite à Amandine lors de sa mission Bambou en Thaïlande.
Emma et Alice, marraines d'une petite karen
Natsenee appartient au peuple karen. Les karens sont une minorité ethnique habitant au cœur des montagnes de la Thaïlande. Son village, haut perché dans les montagnes, est inaccessible en saison des pluies. Natsenee vit avec toute sa famille dans une maison en bois. Si ses parents, agriculteurs, tirent quelques ressources de la vente du riz et du maïs, ces dernières demeurent minces et ne leur permettent pas de subvenir à la scolarisation de leurs enfants.
Pour Natsenee, ce parrainage est fondamental. Il lui offre la possibilité d’aller à l’école pour apprendre à lire, écrire, et à terme, apprendre le futur métier qu’elle souhaitera exercer. Il lui ouvre de nouveaux horizons et lui permet d’envisager un futur loin de la pauvreté.
Natsenee, filleule d’Emma et Alice, en tenue traditionnelle karen
« Cela apporte de la sensibilisation, notamment sur ce qui peut exister dans le monde, par exemple s’agissant des problèmes d’accès à l’école. Ici, cela nous semble normal, mais ce n’est pas pareil partout » – Annie, grand-mère d’Emma et Alice.
« Natsenee est pauvre et peu protégée, nous on a plein de choses, on voit les différences » – Emma, marraine de Natsenee.
Une complicité malgré la distance
Natsenee, qui prend soin dans chacune de ses lettres de glisser un dessin ou un poème pour ses marraines, n’a pas manqué de les informer qu’elle a remporté le 2ème prix du concours d’écriture organisé par son école pendant le confinement.
Pour leur part, Emma et Alice ont, au sein de leur école, eu l’occasion de présenter, non sans fierté, leur filleule ainsi que l’association Enfants du Mékong, dans les différentes classes. Leurs parents ont pour projet de les emmener en Thaïlande, à la rencontre de Natsenee et de sa famille, en vue de découvrir la réalité de son quotidien ainsi que la culture de son pays.
Un poème de la part de Natsenee…