Des nouvelles fraîches du centre de Phnom Penh
Un mot sur la situation au Cambodge
Le Cambodge reste un des pays du monde le moins impacté sanitairement par la Covid-19. Pour autant la fermeture des frontières et le ralentissement de l’économie mondiale a un impact fort. Les zones touristiques souffrent beaucoup mais les Cambodgiens s’adaptent : certains retrouvent le chemin de la campagne et des cultures vivrières ; d’autres montent de petits commerces de rue.
Le BAC a été octroyé fin décembre à tous les élèves de terminal suite à une année scolaire chaotique. Pour éviter cependant d’avoir des étudiants trop médiocres, de nombreuses universités d’Etat ont imposé un examen d’entrée aux jeunes et des milliers de bourses d’études « de pauvreté ou de priorité » ont également été offertes par le gouvernement.
Les équipes locales khmères et les volontaires bambous ont réalisé un travail remarquable durant ces derniers mois (cours en ligne, les méthodes de suivi de nos élèves). Nous avons même été salués par les autorités locales du ministère de l’éducation. Ce travail a été récompensé par un faible taux d’arrêt, malgré les circonstances et des notes très honorables aux examens de fin d’année des différentes classes d’âge. Comme il n’y avait pas de jeunes dans les foyers, les bambous et le staff ont renforcé le suivi des jeunes dans leurs familles, ce qui a aussi permis de bien remotiver les jeunes.
Le ministère de l’éducation a mis en place une réforme éducative qui va dans la continuité de ce qu’EdM réalise depuis quelques années : le nombre d’élèves par classe va être réduit et l’accent sera mis sur l’ancrage des savoirs plutôt que sur le volume de connaissance souvent indigeste. EdM en a profité pour réduire dans ses centres le nombre d’heures d’enseignement, pour accentuer la pratique et l’auto-apprentissage (recherches, travail en groupe, tutorat). Les enfants n’en sont que plus épanouis et moins fatigués.
De nombreuses activités pour les jeunes !
La promotion diplômée en 2020 !
Parmi les 38 élèves de la promotion 19, 21 ont été diplômés tandis que les futurs ingénieurs et architecte terminent leurs études. Quant aux futurs enseignants, ils attendent de pouvoir terminer leurs études, mais Institut National de l’Education a décidé de reporter d’un an la formation à cause de la crise sanitaire.
Témoignage de Phearinth DUN, Assistant éducatif
Phearinth travaille au centre Mérieux depuis 2014. Après 6 ans dans l’équipe sociale où il était responsable de plusieurs programmes de parrainage, Phearinth a maintenant rejoint Om Hok pour le seconder dans l’accompagnement des étudiants du centre. ‘’L’enfant est comme un arbre qu’on arrose, qu’on protège, qu’on nourrit, qu’on aide à grandir bien droit pour être solide jusqu’à ce qu’il donne des fleurs et des fruits. Cette image m’encourage dans les difficultés et la fatigue.’’ dit-il.
Voir les enfants retrouver le sourire lui a procuré beaucoup de joie et lui permettait d’oublier la fatigue et le stress du travail, me confie-t-il. Si il apprécie toujours la bonne ambiance dans le travail, en revanche ses responsabilités ont évolué.
Aujourd’hui, il découvre principalement les universités de Phnom Penh et les tracasseries administratives, un milieu qu’il connaissait peu puisque la plupart des enfants dont il était responsable habitaient dans des villages isolés où 80% des familles sont endettées. Elles attendent de leurs enfants qu’ils travaillent au plus vite pour les aider à rembourser. Phearinth a l’espoir que les étudiants que nous aidons auront un bon travail et seront un exemple pour ces familles qui désirent la même chose pour leur enfant mais n’osent pas attendre 4 ou 5 ans de plus. Il espère que les mentalités vont changer.
Phearinth est plus particulièrement responsable des étudiants de 1ère année. Il a à cœur de les soutenir dans leurs débuts à la capitale où la nourriture est différente, la vie plus chère, la ville plus polluée, les transports et la circulation impressionnants et les rues jonchées de déchets. Si la nature et la famille leur manquent, leur motivation est forte néanmoins. Ils savent que les études sont plus importantes. La bonne ambiance dans les foyers et l’attention des aînés et des éducateurs les aident beaucoup dans les premiers mois.
Ayant lui-même été responsable de foyer pendant 3 ans, Phearinth regrette de
ne pas pouvoir mieux aider les étudiants, faire des jeux avec eux, échanger ensemble à cause des restrictions dues à la crise sanitaire.
En attendant, il fait preuve de beaucoup de patience et de souplesse pour s’adapter à son nouveau poste et au changement constant d’informations sur les cours, les examens, les ouvertures et fermetures des universités.
Sa présence dans l’équipe tombe vraiment à point nommé. Merci Phearinth !
Nous avons eu la joie d’assister en décembre au mariage de Phearinth où dans la tradition khmère, les mariés changent 7 fois de vêtements.
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Merci aux partenaires et donateurs
Merci à tous les généreux donateurs qui ont considérablement amélioré la vie de ces jeunes !